lundi 24 mars 2014

La France c’est la Nef des fous !



Il était une fois un navire commandé par un capitaine et des seconds, si vaniteux de leur habileté à la manœuvre, si pleins de morgue et tellement imbus d’eux-mêmes, qu’ils en devinrent fous. Ils mirent le cap au nord, naviguèrent si loin qu’ils rencontrèrent des icebergs et des morceaux de banquise, mais continuèrent de naviguer plein nord, dans des eaux de plus en plus périlleuses, dans le seul but de se procurer des occasions d’exploits maritimes toujours plus brillants.
Le bateau atteignant des latitudes de plus en plus élevées, les passagers et l’équipage étaient de moins en moins à l’aise. Ils commencèrent à se quereller et à se plaindre de leurs conditions de vie.

 Que le diable m’emporte, dit un matelot de deuxième classe, si ce n’est le pire voyage que j’aie jamais fait. Le pont est luisant de glace. Quand je suis de vigie, le vent transperce ma veste comme un couteau ; chaque fois que je fais prendre un ris à la voile de misaine, il s’en faut vraiment de peu que je me gèle les doigts ; et pour cela, tout ce que je gagne, ce sont cinq misérables shillings par mois !
 Vous pensez que vous vous faites avoir ! dit une passagère, Moi, je n’arrive pas à fermer l’oeil de la nuit à cause du froid. Sur ce bateau, les dames n’ont pas autant de couvertures que les hommes. Ce n’est pas juste !


Un marin mexicain fit chorus :
 Chingado ! Je ne gagne que la moitié du salaire d’un marin anglo-saxon. Pour tenir le coup avec ce climat, il nous faut une nourriture abondante et je n’ai pas ma part ; les Anglo-Saxons en reçoivent plus. Et le pire de tout, c’est que les officiers me donnent toujours les ordres en anglais au lieu de le faire en espagnol.


 J’ai plus de raisons de me plaindre que qui que ce soit, dit un marin indien. Si les Visages Pâles n’avaient pas volé la terre de mes ancêtres, je ne me serais jamais trouvé sur ce navire, ici, au milieu des icebergs et des vents arctiques. Je serais simplement dans un canoë, en train de pagayer sur un joli lac paisible. Je mérite un dédommagement. Pour le moins, le capitaine devrait me laisser organiser des parties de dés, afin que je puisse me faire un peu d’argent.


Le maître d’équipage dit ce qu’il avait à dire, sans mâcher ses mots :  Hier, le premier second m’a traité de tapette parce que je suce des bites. J’ai le droit de sucer des bites sans que l’on me donne des surnoms pour autant.


 Les humains ne sont pas les seules créatures que l’on maltraite sur ce bateau, lança, la voix tremblante d’indignation, une passagère amie des animaux. La semaine dernière, j’ai vu le deuxième second donner à deux reprises des coups de pied au chien du navire !
L’un des passagers était professeur d’université. Tout en se tordant les mains, il s’exclama :


 Tout cela est affreux ! C’est immoral ! C’est du racisme, du sexisme, du spécisme, de l’homophobie et de l’exploitation de la classe ouvrière ! C’est de la discrimination ! Nous devons obtenir la justice sociale : un salaire égal pour le marin mexicain, des salaires plus élevés pour tous les marins, un dédommagement pour l’Indien, un nombre égal de couvertures pour les dames, la reconnaissance du droit à sucer des bites et plus de coups de pied au chien !


 Oui, oui ! Crièrent les passagers. Oui, oui ! Cria l’équipage. C’est de la discrimination ! Nous devons exiger nos droits !


Le mousse se racla la gorge :
 Hem. Vous avez tous de bonnes raisons de vous plaindre. Mais il me semble que ce qui est vraiment urgent c’est de virer de bord et de mettre le cap au sud, car si nous continuons d’aller vers le nord, nous sommes sûrs de faire naufrage tôt ou tard, et alors vos salaires, vos couvertures et votre droit à sucer des bites ne vous serviront à rien, car nous serons tous noyés.
Mais personne ne lui prêta la moindre attention : ce n’était que le mousse. La suite ici : La nef des fous suite...cliquez ici.




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