mercredi 29 janvier 2014

La STASI en France





François Hollande a nommé Manuel Valls (dit gazman) ministre de l’intérieur et chef du nouveau ministère de la Sécurité d’État, (en allemand Ministerium für Staatssicherheit), dit la Stasi, nouveau service de police politique, de renseignements et de répression antipatriotique. La Stasi est désormais désignée comme « le glaive et le bouclier du parti Socialiste» par la propagande du régime.
La police politique ou vopos et les provocations policières ce n’est pas nouveau, elles sont même inscrites dans l’histoire de la République. Les sceptiques sont ceux qui n’en ont jamais vu, et ceux qui oublient que les « forces de l’ordre » ont en fait deux missions : le maintien de l’ordre et la protection du pouvoir en place. Quand le pouvoir ne respecte plus l’ordre, la police devient politique et abuse des pouvoirs de maintien.
La France est en colère! Hollande dégage !

Ce qui explique la création récente de la Volkspolizei (La police du peuple ou Socialiste) qui est, comme en ex RDA ou Allemagne Socialiste administrée et commandée par le ministre de l'intérieur.

Déjà en 2012 on pouvais lire:  "Quel pouvoir politique va donner le mot d'ordre à la police de mettre le désordre dans les manifs pour décrédibiliser son action sans penser qu'un policier ne puisse le dénoncer ou au moins le faire fuiter ? Qui peut penser ça ?"

Ben on y est, on pense plus, avec Valls on constate et on en a la preuve avec la vidéo ci-dessus et celle là : Police politique de monsieur Manuel Valls en action.

Suite aux « provocations policières » des vopos, au soir de la journée parisienne organisée par le collectif Jour de colère, des manifestants et des journalistes ont été arrêtés et jetés dans un camp militaire, en fait dans la cour du commissariat du XVIII, rue de l'Evangile, cela ressemblait assez à une rafle de sinistre mémoire.

Hollande dégage !

Nous savons, par nombre de témoignages et grâce à Livestream, que dans la soirée du 26 janvier des manifestants (dont des journalistes de la presse indépendante) ont été détenus par les vopos dans une zone quadrillée de fils barbelés.

Les protestants aussi sont en colère !
Témoignages :
« Un de nos reporters vient d’être déporté en compagnie d’environ 200 personnes dans un camp de concentration à ciel ouvert ; barbelés, gros spots de lumière éblouissants, froid, saleté, promiscuité, sans toit, ni lit, ni chauffage. À l’heure actuelle, ils ne savent pas quel sort leur est réservé, certains ayant déjà été gazés à l’intérieur des bus par les conduits d’aération. Prochaine étape : les douches ? »
« Au moment où les fourgons les emmènent vers le camp : ils ignorent encore tous, les raisons et le lieu de leur transport. Ils ont été littéralement déportés du lieu de la manifestation vers une destination inconnue. Maintenus ensuite dans le froid et sans eau et dans une attente putréfiée de fils barbelés et de spots aveuglants... »

 « 
A la descente d'un autre car, constatant avec effroi le lieu dans lequel il vient d'arriver, un des manifestants prend son visage dans ses mains et éclate en sanglot. On apprendra, qu'il est juif... »

Michel Alain Labet de Bornay


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10 commentaires:

  1. 29-01-2014 – 09h40 Paris (Breizh-info.com) – Je suis journaliste indépendant. Jeune, breton, épris de liberté. Actuellement, je suis particulièrement les diverses contestations qui émergent en France ces derniers mois. Je travaille principalement pour deux médias – BreizhInfo et NetworkVisio. Dimanche, je faisais mon travail en couvrant la manifestation du Jour de Colère. Comme près de 260 autres personnes, j’ai été raflé sur la place Vauban, pendant que les vrais fauteurs de trouble s’échappaient. Cette nuit, plusieurs autres confrères de divers médias indépendants – et des photographes free-lance – ont connu les geôles de la République.
    Bigarrée, la manifestation du Jour de Colère comptait autant de gens qui avaient décidé de quitter la Sécurité sociale et se battaient contre l’État pour y arriver que de chefs d’entreprise écrasés de charges. Autant de catholiques qui se battent encore et encore contre la politique du gouvernement dirigée contre la vie et la famille que de personnes issues d’autres religions qui en ont assez, comme le note Leïla, de Grigny, « de ce gouvernement qui monte les communautés les unes contre les autres, pour éviter qu’elles ne s’entendent contre lui ».
    Défilaient aussi des associations qui luttent contre les prises d’intérêt illégales des maires qui profitent des éoliennes pour s’enrichir en bradant à vil prix les paysages de leurs communes. Des dieudonnistes en rogne contre la mise à mort publique de l’humoriste controversé. Des routiers. Des agriculteurs. Des ouvriers. Des nationalistes. Des antieuropéens. Des républicains. Des Lorrains, des Toulousains, des Alsaciens, des Bretons, des Corses, des Tourangeaux, des Orléanais, portant fièrement les drapeaux de leurs contrées. Des juifs, des catholiques, des athées et des musulmans, bras dessus, bras dessous. A Suivre . . .

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    1. Suite … Loin du cliché, véhiculé par une certaine presse – leur presse, qui tire goulûment sur les subventions d’État pour ne pas couler tout à fait – d’une manifestation de fascistes et d’antisémites. Quelques slogans pas très fins, une soixantaine de nationalistes radicaux sur des dizaines de milliers de manifestants, deux ou trois pancartes franchement insultantes sur les centaines brandies le long du cortège permettent à cette presse à plat ventre devant le pouvoir qui la nourrit, très éloignée des préoccupations du Français moyen, de marquer d’opprobre toute la manifestation.
      Ce dimanche pourtant, dans sa diversité, c’était la colère de France qui défilait. Loin de la lassitude, plus loin que le ras-le-bol, une colère active, aux milliers de visages, une colère brute qui refuse de se laisser canaliser par les médiums habituels – partis et syndicats – l’expression d’un peuple tant opprimé et décrié, et qui se lève tout d’un coup.
      Il est 18 h sur la place Vauban, derrière les Invalides. Un demi-cercle de pierre. Au nord, le muret et les fossés des invalides. Derrière, trois larges artères qui convergent : l’avenue de Villars au sud-est (Bd des Invalides), l’avenue de Breteuil plein sud, l’avenue de Ségur au sud-ouest. Le long du muret, l’avenue de Torville bute d’un côté dans l’École Militaire, de l’autre côté sur le prolongement au nord du boulevard des Invalides. À 17 h 30 déjà, en remontant du Montparnasse, j’avais vu les CRS former un cordon épais fermant tous ces axes. La souricière parfaite était en train de se préparer.
      Devant la tribune, une petite centaine de jeunes sont survoltés. La foule se presse, inquiète, sur la place. Les organisateurs donnent le signal de la dispersion à 18 h 09. Presqu’aussitôt, des heurts éclatent entre ceux qui veulent sortir et les CRS – ou gendarmes mobiles – qui les en empêchent. Il n’y a pas de sommations lorsqu’à 18 h 15, la première grenade lacrymogène est tirée. Une grande partie de la foule réussit pourtant à s’écouler entre 17 h 45 et 18 h 20 par le nord-ouest de la place, du côté du métro – fermé.
      À 18 h 20, il reste plusieurs centaines de personnes. Et déjà des heurts sur l’avenue de Breteuil, barrée par un imposant dispositif policier. Une étincelle a fait réagir ces jeunes survoltés qui se seraient refroidis si on les avait laissés partir : la présence d’une cinquantaine de policiers en civil, habillés en noir, la matraque entre les mains. Leur rôle reste trouble. Selon les uns, ils auraient incité les jeunes à en découdre. Selon d’autres, comme le 26 mai dernier aux Invalides, ils auraient montré l’exemple, lançant ainsi l’engrenage infernal de l’émeute. Un manifestant sur la place les a vus « tout à l’heure, à droite ils étaient devant les CRS, puis ceux-ci ont fait mouvement et ils sont passés à gauche ». Sur l’avenue de Breteuil. Une vingtaine d’autres se placent vers l’avenue de Ségur.
      Quoi qu’il en soit, la place forme une souricière parfaite. Vers 18 h 25, le bar au coin de l’avenue de Breteuil voit ses lourds pots de fleurs scellés arrachés par une cinquantaine de manifestants déterminés à enfoncer un barrage policier situé juste à côté. Des grilles enlevées autour de la tribune servent de bouclier improvisé à plusieurs manifestants, qui chargent avec. Alors qu’une cornemuse rythme les charges et les retraites, le gaz déferle par vagues sur la place, noyant les lieux dans une fumée épaisse aux couleurs de l’éclairage public et des fumigènes rouges des manifestants. A suivre…

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    2. Suite… Les charges des manifestants n’enfoncent pas le cordon, qui s’épaissit et se rapproche. À 18 h 40, c’est la dernière d’entre elles. Le nuage de gaz étouffe littéralement des jeunes gens qui s’étaient réfugiés entre les algecos et camions de l’organisation de la manifestation et les fossés des Invalides. À partir de là, les jeunes masqués, voire casqués et pour certains « lookés » – foulards et blousons de cuir –, disparaissent comme par enchantement. L’un d’eux me confiera deux jours plus tard, sous le couvert de l’anonymat : « on a vu la nasse se refermer. Là, le mot d’ordre c’était de s’écouler par petits groupes, pour aller mettre le bintz ailleurs ». Il y a eu notamment des heurts à l’Odéon, où des manifestants très déterminés ont barré le carrefour avant de se faire poursuivre dans les rues avoisinantes par les forces de l’ordre.
      Ne restent sur la place que des manifestants pacifiques qui essayaient de sortir de ce bourbier. Mais aussi plusieurs journalistes. Je fais état à sept reprises de ma qualité de journaliste aux CRS, justificatif à la clé, en essayant de sortir à divers endroits de la nasse. Nulle réaction. Si ce n’est que les CRS disent : « vous attendez, on va relâcher tout le monde lorsque la situation sera calmée ». Or la nasse se referme, poussant les deux cent cinquante et quelques personnes vers le coin nord-est de la place, à l’angle entre l’avenue de Torville et l’avenue de Villars. C’est donc en connaissance de cause qu’ils m’embarquent parmi les premiers. Palpé et fouillé, je me retrouve dans un bus converti en « panier à salade ».
      Le bus est plein à craquer. Mélange improbable de dieudonnistes issus des cités d’Ile de France, de jeunes catholiques très déterminés dont c’est déjà la troisième ou la quatrième arrestation, d’ouvriers, de pères de famille. Quelques filles sont avec nous. Il y a un étudiant en journalisme (IFJ). On attend. Il fait chaud au moins. Puis à très lente allure, le bus remonte vers le nord de Paris, jusqu’à la rue de l’Évangile. On chante, il y a une ambiance d’enfer là-dedans. La Marseillaise. Shoananas. On n’entend plus chanter les CRS. Hollande la sens-tu, la quenelle, sur l’air du Chant des Partisans. Les classiques de l’Action française. La Blanche Hermine. Des chants scouts. La Catholique. On crie : Hollande, t’es foutu. Socialistes, fils de putes. Conducteur, appuie sur le champignon – surtout quand il, enfin elle, entreprend de faire demi-tour sur place pour aller dans le XVIIIe, et manque de peu de rentrer dans un fourgon de police qui arrive en face. Un petit tour vers le commissariat du XVIIIe. On revient à l’Évangile. Brinquebalés sur les voies ferrées, on arrive aux locaux de la BRF qui sert souvent lorsqu’il y a des rafles de manifestants. A suivre…

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    3. Suite… On débarque. Lentement. A mesure qu’on nous rend nos cartes, on se retrouve parqués dans un enclos entre des barrières gardées par deux lignes de CRS. Plusieurs heures dans le froid s’écoulent. D’autres cars – saladiers arrivent. Tout le monde se tasse. Un vieux monsieur fait un malaise. Deux jeunes filles, aussi, plus tard. Peu à peu, les CRS nous vident par petits paquets de quatre. L’on se tasse aux barrières.
      Je finis par me rapprocher des barrières et passer. Mis contre le mur ; palpation, poches vidées. J’entre. Les auditions se font dans un petit bureau où trois officiers de police travaillent à la chaîne. Le PV est déjà tapé, il reste à mettre le nom de la personne. Je demande à voir un médecin, me faire assister par un avocat (Me Pichon, du CARP) et ne signe pas pour ne pas reconnaître le motif unique qui nous est à tous attribué pour notre interpellation : « participation à un attroupement armé ». Sur le PV, il est indiqué que ma garde à vue a commencé à 19 h 15. Embarqué à 18 h 55, je n’ai eu mes droits signifiés qu’à 22 h 50. C’est illégal. Et la mention du PV aussi. Rien que ces deux illégalités suffisent à annuler la procédure pour vice de forme.
      Un long couloir. On ressort, juste derrière l’enclos de tout à l’heure. Des barbelés du côté des rails de la Grande Ceinture que l’on devine au loin. Des barrières qui nous séparent de nos camarades de tout à l’heure, pas encore gardés à vue. Un CRS vide son sac : « c’est inadmissible, ce qu’on nous fait faire. C’est une rafle. C’est juste pour vous emmerder à bloc. Ne vous laissez pas casser. Toutes les procédures sont viciées et vous serez relâchés ». Par manque de moyens et lassitude, les policiers et gendarmes mobiles – décimés par les suicides, huit depuis début décembre dans la gendarmerie, plusieurs au sein de la police – bâclent le travail.
      Je vois mon amie photographe free-lance, qui sera emmenée dans le XVe et fera 24 h de GAV tout rond. Là bas, quatre manifestants seront parqués dans des « cages puantes, mais chaudes » et ils seront nourris. Un homme entre deux âges s’effondre, pris d’un malaise. Deux policiers l’emmènent vers l’intérieur. J’ai toujours mes effets. Je confirme aux médias pour qui je travaille qu’il va être difficile de compter sur mes articles avant le lendemain soir, au mieux. J’appelle brièvement ma famille. Je prête mon portable à un gars qui fait de même. A suivre …

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    4. Suite … Près de la porte, un touriste slovène est complètement ahuri. Nous conversons en anglais et je comprend qu’il était venu admirer le dôme des Invalides côté place Vauban, avant de se retrouver pris dans la rafle. Je lui explique ce qu’il en est, qu’il sera probablement relâché d’ici 24 h. Il ponctue mes explications de : « It’s incredible ! ». Je lui propose d’alerter son ambassade en profitant du fait qu’il n’a toujours pas été pris en charge par un commissariat et qu’il a toujours son portable. Entre la lecture des droits et la prise en charge, il doit y avoir une heure maximum. Ce délai légal est largement dépassé. Certains d’entre nous ne seront évacués dans divers commissariats que loin dans la nuit. Une fille finit même à Créteil – il n’y a plus de place dans les geôles de Paris et de la petite couronne.
      Il est une heure du matin quand je dépose ma fouille, mes lunettes et intègre ma cellule. Nous sommes seize à rester à l’Évangile. « Les meilleures geôles de Paris », d’après un policier. C’est vrai qu’elles sont neuves. Et propres. Même si, dans ma cellule, il n’y a pas d’eau et l’interphone a été débranché. On bourre la porte de coups de pied quand on a quelque chose à demander. Bien que nous ayons été parqués sans manger, nous ne mangerons pas cette nuit. Pas même un biscuit. Depuis le matin, je n’ai rien mangé et suis aux limites du vertige. Macache. Mais puisque l’État veut être con et « nous emmerder à bloc », dans ce domaine là, j’ai de la ressource.
      Deux heures et demie du matin. J’arrache quelques bribes de sommeil, pelotonné dans une position inconfortable sur la couche glaciale. Le verrou claque. Debout, départ pour l’Hôtel Dieu, avec un picard raflé place Vauban aussi. On se retrouve parqués dans des cellules aux UMJ. Là au moins c’est chaud et on peut dormir. Dans la cellule voisine, plusieurs manifestants issus d’une cité francilienne. Dans la nôtre, outre mon compagnon d’infortune, un accidenté qui n’avait pas son assurance et un homme taciturne qui dort. Le jeune picard a lui été atteint par la GAV. C’est sa première, et il plie. Je l’exhorte à tenir. Et à demander l’aide juridictionnelle : l’État nous a arrêté, il veut nous faire payer, c’est lui qui paiera. Père ouvrier, mère agent de maîtrise, ce n’est pas là l’archétype du bourgeois catholique. Et c’est l’emploi – ou plutôt son absence pour les jeunes – qui l’a incité à défiler.
      Un médecin d’origine roumaine – trahi par un imperceptible accent – me voit. Je lui explique, pour la nourriture. Une infirmière fait l’aller-retour vers le quarteron de policiers groupés autour du téléphone. Deux jeunes policiers essaient de me brancher sur Notre-Dame des Landes – dossier que je connais bien pour couvrir régulièrement les événements. Je leur répond que la protection des sources est pour moi un impératif sacré, surtout quand elle concerne mon peuple. Je me mure dans le silence. J’obtiendrai un quignon de pain, longuement savouré sous la garde de deux policiers qui craignent que je ne m’envole. Après le rendez-vous, retour à la cellule en attendant le fourgon. Un jeune nordiste, raflé au même endroit que nous, entre. Lui aussi est déterminé et se fera assister par maître Pichon. On parle de résistance, d’aide juridictionnelle et de vices de forme. Il est GAVé dans le XVIIIe. A suivre …

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    5. SUITE … Retour à la cellule. Miracle ! bien que le poste soit prétendument en rupture de stock de repas chaud, à quatre heures trente on me réveille de nouveau en m’apportant une cuiller en plastique et une barquette de raviolis chauds et non périmés. Toujours défendre ses droits, être déterminé, il n’y a que ça qui marche. Ne jamais croire surtout au « good cop », le gentil flic qui vous apporte un verre d’eau ou une cigarette pour vous délier la langue. Car être affamé et parqué dans le froid, puis réveillé la nuit, fait partie de leur stratégie : affaibli, le prisonnier est plus coulant. Raté. Je graille, et je m’endors en grelottant. Le matin à 8 h, ils nous donneront en plus deux biscuits et du jus.
      Réveil de nouveau à 8 h et demi. Ils ont égaré les coordonnées de mon avocat. Je leur fais apporter mon portable, pour les leur redonner. Il est allumé, et ils ont regardé mes contacts. Peine perdue : tous ceux qui auraient pu les intéresser, je les ai supprimés encore dans le panier à salade. Ils me font espérer une audition dans la matinée. Parfait. Si tout va bien, ce soir je suis sorti. Je me rendors. A Suivre…
      Suite… Neuf heures. Le discours change, ils sont plus gentils que la veille. Raison ? Le tribunal renonce à défendre des procédures farcies de vices de forme et à risquer de s’emplir de ridicule dans un procès public. Il prépare donc une ordonnance pour nous, à la condition que nous renoncions à l’assistance d’un avocat. Le deal est bon, ça nous fait sortir à deux heures de l’après-midi au plus tard, on prend. Nous ne sommes plus que quinze. Une fille qui avait des examens ce matin a été extirpée de sa cellule dans la nuit. Une demi-heure plus tard, je vais aux empreintes. À dix heures et demie, audition. Les deux OPJ sont détendus, leur expression empreinte de sympathie quand ils lisent sur leur PV que je suis journaliste. D’autres confrères de la presse indépendante – Agence Info Libre, Nations Presse (nationaliste), le Rouge et le Noir (catholique) et des photographes ont aussi été raflés cette nuit. Ils le savent, et toute leur expression prouve leur profond désarroi.
      PV imprimé. J’indique ne pas reconnaître le motif et refuser le recours à un avocat. Je signe. Pendant qu’un policier réimprime le PV où il y a quelques coquilles, il pense tout haut : « c’est bien qu’il y ait des jeunes comme vous qui vous mobilisez et qui vous creusez le ciboulot pour comprendre comment le pays en est arrivé là ». Dans le mur. Au loin, un train de céréales brinqueballe sur la grande ceinture. Mon esprit s’évade, suivant les rails de l’ex Compagnie du Nord.
      À midi, le verrou de la cellule claque encore. « Vous venez récupérer votre fouille, vous allez être libéré ». Remettre les lacets, ranger tout ce qui a été sorti en vrac du porte-feuille. Une, deux, trois, quatre signatures. Je sors avec un compagnon d’infortune qui retourne chez lui dans le Cambraisis. La porte du commissariat se referme derrière nous. L’air frais de Paris nous serre dans son amicale étreinte. Nous voici à nouveau libres. Mais jamais ils ne mettront jamais en cage notre droit à informer l’opinion.

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  2. Manif pour tous dans moins de 72 heures et le parcours parisien n’est toujours pas fixé. L’organisation s’est vu refuser par cinq fois ses propositions par une préfecture de police qui n’en démord pas : la manifestation devra se terminer aux Invalides, un point c’est tout. Pour les spécialistes, l’explication est simple : c’est un piège, comme l’ont vu les manifestants de Jour de colère dimanche dernier, faits comme des rats, toutes les issues ayant été bloquées moins de dix minutes après la dissolution officielle.
    On lit dans la presse que l’objectif serait de « réaliser un maximum d’interpellations ». En effet, nous explique-t-on sérieusement, « mis en difficulté sur ses résultats dans la lutte contre la délinquance, Manuel Valls a à cœur de démontrer qu’il sait maintenir l’ordre lors des mouvements de rue ». Autrement dit, pour se faire pardonner ces 13.000 vols, 2.000 agressions, 200 viols quotidiens contre lesquels il est impuissant, ces banlieues où les flics ne peuvent plus aller, il va aller faire un peu de bilan chez les braves gens. Comme ces contrôleurs de train de banlieue qui verbalisent avec des airs graves la petite dame dont la carte de réduction famille nombreuse est périmée depuis un mois, en évitant les échalas à capuche qui prennent le tourniquet d’entrée pour un cheval d’arçon. Il est des métiers où l’on doit mettre au point des stratégies pour survivre. A suivre

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    1. Suite… Mais il va falloir quand même ramer pour remplir le tableau de chasse : car si l’on part du postulat que Jour de colère a drainé les radicaux des opposants au mariage gay, la France des salauds, selon le journaliste Frédéric Haziza, « une nébuleuse de la haine […], des antisémites, des intégristes, des négationnistes, des fanatiques, des anti-IVG, des racistes, des homophobes, l’ultra-droite, des adeptes de la quenelle, des esprits buissonisés », comme l’a délicatement dit à l’Assemblée nationale le député Matthias Fekl, la moisson, après 260 interpellations, est assez maigre : un Aymeric, un Barthélémy, un Loïc et un Louis-Marie (étudiant en 2e année de médecine à 18 ans, on sent la racaille, hein ?) condamnés à deux mois de sursis pour avoir, « sans les atteindre », projeté une barrière de chantier en direction d’un cordon de gendarmes mobiles ; un Hugues condamné à la même sanction pour avoir lancé des pétards vers les forces de l’ordre. Une Sybille de terminale ES soupçonnée d’avoir jeté une cannette vers les gendarmes dont la procédure a été finalement annulée. Même en étant très, très craintif, on a quand même du mal à se faire peur avec ça.
      Si, donc, dimanche, défile cette fois la frange modérée, qui donc va-t-on trouver à faire passer devant le juge ? Un élève de CE2, pour avoir jeté son papier de Malabar vers un CRS ?
      Mais ce qui compte, bien sûr, n’est pas le résultat, c’est l’effet d’annonce. L’effet d’annonce à chaud. La masse d’interpellations en vrac dont on pourra livrer le chiffre à l’AFP assorti d’assertions invérifiables, et que — l’AFP étant parole d’évangile — toute la presse reprendra. Mais où se cache donc ce policier grièvement blessé dont lefigaro.fr parlait dimanche soir, avant de préciser deux jours plus tard qu’aucun des dix-neuf policiers blessés n’avait été hospitalisé ? C’est grave, ça ! Ils l’ont donc laissé crever sur le trottoir, ce pauvre garçon ? Ou bien il n’a jamais existé ? Et d’ailleurs, ces policiers blessés mais non hospitalisés, de quoi souffrent-ils, au juste ?
      Alors les organisateurs de La Manif pour tous tentent de prévenir. Des avocats clairement identifiables, des huissiers pour constater. Cela suffira-t-il ? Pas certain. Car la seule parade que Valls ait trouvée pour dissimuler le nombre des manifestants est de mettre en avant celui des interpellés.
      PS : Vendredi 31 janvier, en fin de matinée, un accord a enfin été trouvé : la manifestation parisienne partira de la place de l’Ecole Militaire et s’achèvera place Denfert-Rochereau.

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  3. Yves Darchicourt

    Yves Darchicourt

    Le collectif La Manif pour tous avait prévu de solliciter deux huissiers de justice chargés de surveiller l'attitude des forces de l'ordre durant la manifestation de demain à Paris. La Préfecture de Police, bien évidemment aux ordres de Manuel "Gaz" Valls, a contesté en référé cette présence d'huissiers de justice dûment mandatés au motif gros comme une maison que leurs constats ne pourraient être que parcellaires. La présence et le rôle de ces huissiers avait pourtant été accepté par le Tribunal de Grande Instance de Paris statuant jeudi dernier 30 janvier.

    De fait le juge des référés a donné raison à la P.P en estimant que la présence des huissiers n'était pas fondée! Comme si les gradés des sbires de la milice vallsienne n'avaient pas déjà largement prouvé qu'ils n'étaient pas hommes à refuser de faire provoquer les manifestants opposés au gouvernement, à encourager les brutalités non justifiées, à multiplier les interpellations même sans motifs avérés et à entériner des retentions illégales. Bref les galonnés de la Préfecture de Police entendent avoir les mains libres pour satisfaire le gominé hystérique qui voit des quenelles (roses?) partout et qui commence à avoir la trouille de ces grands rassemblements populaires qui annoncent le début de la fin pour l'engeance dictatoriale qui prétend faire taire les français.

    En réalité, les huissiers seront bien sur place pour "constater le bon déroulement de la manifestation" (ce qui ne les empêchera pas de constater autre chose), et puis il y aura une escouade d'avocats (en tee-shirt blanc) pour contrer d'éventuels abus ou procédures illégales. Enfin, il restera les images et les sons captés par tout un chacun avec ces petites merveilles de technologie qui tiennent dans la poche.

    Décidément Manuel Gaz rate tout ce qu'il entreprend !

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