12 balles pour Maurice.
Chapitre 5
Conclusion
sur l’affaire Audin.
Cinquième
chapitre du livre l’Affaire
Audin écrit par Michel Alain Labet de Bornay.
Revenons aux événements qui ont vu la branloute (une
branlée et une déroute) totale des communistes en Algérie.
On a vu qu’en janvier 1957, avait été lancée
l'opération dite «bataille d'Alger»,
pour laquelle la 10e Division Parachutiste du général Massu détenait les
pouvoirs de police dans la zone d'Alger.
En mars 1957, comme on l’a vu aussi, sous les ordres
d’
Alleg, Maurice Audin hébergera avec la complicité de Buono et de sa sœur, le
dirigeant communiste, Paul Caballero, à un moment où celui-ci doit être soigné
par un médecin, Georges Hadjadj, lui aussi membre du Parti.
Quelques jours après le 3 juin 1957 ou grâce à la complicité d'un employé
communiste de l'Electricité d'Algérie qui fournit la clef nécessaire pour
ouvrir les portes des lampadaires qui servent en même temps d'arrêt pour les
trolleybus, Yacef Saâdi chef du FLN de la zone d’Alger fait poser boulevard
Bugeaud 3 bombes fabriquées par le réseau communiste de Caballero, Alleg,
Audin, Buono etc. placées dans les pieds creux des lampadaires : elles
explosent à 19h00 au milieu de la foule attendant le trolleybus, faisant 10
morts, dont 3 enfants, et 92 blessés, la majorité musulmans. Après aussi le
dimanche 9 juin 1957, après-midi, la bombe de 2 kg toujours fabriquée par les
communistes que Yacef Sadi a fait placer sous l'orchestre au Casino de la
Corniche, lieu de distraction de la jeunesse algéroise souvent Israélite,
éclate, faisant 8 morts, dont Lucien Serror, alias Lucky Starway (chef
d'orchestre unanimement connu et estimé), et 81 blessés parmi les musiciens et
les danseurs: 30 sont touchés gravement, 14 amputations sont nécessaires dans
les heures suivant l'explosion. Hadjadj est arrêté et avoue rapidement avoir
soigné, au domicile de Maurice Audin, l'un des dirigeants du Parti, Paul
Caballero, dit ouvrier métallurgiste. Le 11 juin 1957, Audin est arrêté à son
domicile par le capitaine Devis, le lieutenant Philippe Erulin et plusieurs
militaires du 1er régiment étranger de parachutistes, pour être transféré vers
une destination où il est assigné à résidence. Une souricière est installée
dans l'appartement de la famille Audin et Harry Salem dit Henri Alleg, ancien
dirigeant de Komintern et ancien directeur d’Alger républicain est arrêté.
Maurice Audin a parlé comme les autres il a dénoncé, balancé ses petits «camarades» cocos d’Alger, comme Alleg
parlera lui aussi. Audin semble bien avoir été «éliminé» au cours d’une tentative d’évasion bidon.
Je vous ai aussi parlé d’un coco nommé Fernand Yveton
un petit rappel est toujours bon à prendre.
Dans l’Humanité du 12 février 1957, Etienne Fajon
journaleux et activiste rouge, donne à Fernand Yveton le qualificatif de «militant courageux du parti communiste
algérien».
En février 2007 c’était Lutte ouvrière qui lui rendait hommage.
14 Novembre 1956 : Arrestation d’un communiste, Fernand
Yveton, après qu’il ait déposé une bombe sur son lieu de travail (l’usine à gaz
du Ruisseau). L’engin sera désamorcé à temps.
12 Février 1957 : Le communiste Yveton, poseur de
bombe, est guillotiné.
Voyons encore les effets de la disparition d’Audin.
Cette disparition a des effets considérables : c'est le
début de l'affaire Audin. On est au milieu de la bataille d’Alger ou les bombes
communistes avaient déjà fait des centaines de morts innocents dancing juifs.
Maurice Audin est professeur assistant de Mathématiques à l’Université d’Alger.
Le lieutenant Charbonnier et quelques parachutistes viennent le chercher à son
domicile. Pendant quatre jours, l’appartement est transformé en souricière et
sa femme «séquestrée» avec ses trois
enfants. C’est ainsi qu’Harry Salem dit Henri Alleg, membre du bureau politique
du PCA et directeur du très marxiste quotidien interdit Alger Républicain, cadre
communiste internationaliste chef de réseau clandestin, est arrêté le 12 juin
alors qu’il rendait visite à son camarade. La souricière est levée le 15 juin
au soir et Mme Josette Audin laissée libre. Le 21 juin 1957 l’armée indique que
Maurice Audin après avoir donné les membres de son réseau de terroristes
poseurs de bombes s’est évadé et on n’entendra plus parler de lui. Le Parti
Communiste devenu Français fera grand bruit autour de cette disparition et Harry
Salem dit Henri Alleg est arrêté. Trois ans après son arrestation, il est
inculpé d'«atteinte à la sûreté
extérieure de l'État» et de «reconstitution
de ligue dissoute» et justement condamné à 10 ans de prison. Transféré en
France, il est incarcéré à la prison de Rennes. Profitant d'un séjour dans un
hôpital, il s'évade. Aidé par des militants communistes, il rejoint la
Tchécoslovaquie grâce notamment à Alfred Locussol. Nous aurons dans le chapitre
suivant l’occasion de reparler du tovaritch Locussol. C’est Léon Feix ancien
instituteur, secrétaire et homme de confiance d’André Marty, de la direction
illégale du PC-(F) qui s’occupe du «voyage»
d’Alleg.
Le Maire socialope de Paris, Bertrand Delanoë, donnera
son nom à une place de Paris en 2004.
Salem dit Alleg est lui détenu un mois à El-Biar, où il
est interrogé avec une certaine ardeur lors de plusieurs séances, puis subit un
interrogatoire mené après une injection de penthotal, utilisé comme «sérum de vérité». Il aurait tenu tête
face à ses bourreaux (principalement les lieutenants André Charbonnier et
Philippe Erulin sous les ordres du capitaine Roger Faulques), en leur déclarant
«Je vous attends : je n’ai pas peur de
vous». Le général Massu, qui reconnaît plus tard l'utilisation de la
torture légère (interrogatoires musclés) dans certains cas particuliers lors de
la guerre d'Algérie notamment avec les membres du réseau terroriste «Bombe», tant communistes qu’arabes, affirme en 1971, «en fait de tortures, Alleg a reçu une paire de gifles». Roger
Faulques, officier du 1er REP, accusé d'avoir assisté à ces tortures, déclare
lors d'un procès en diffamation contre Jean-Jacques Servan-Schreiber et Jean
François Kahn en 1970 «Je ne l'ai vu
qu'une seule fois, mais il m'a fourni à cette occasion des indications qui
m'ont permis d'arrêter les membres du parti communiste algérien».
Les «tortures»
infligées à Salem et surtout à Audin, c’était bien du pipeau ! Peut-être une
petite paire de claque sur leurs mufles baveurs et venimeux avant l’injection
de penthotal qui leur ferra donner tous leurs «camarades». Nier l’utilisation d’interrogatoires musclés en
Algérie serait idiot mais comme le penthotal était utilisé régulièrement quelques
paires de claques étaient une réelle économie.
Un film un vrai navet, tiré du livre et réalisé par
Laurent Heynemann sort en 1977 avec dans les rôles principaux Jacques Denis et
Nicole Garcia, et reçoit le prix spécial du Jury au navrant Festival
international du film de Saint-Sébastien.
Cette brochure
contribua aussi à révéler que la prétendue «torture» était en fait des interrogatoires musclés d’assassins et
de criminels en Algérie et n’était pas que l’apanage des terroristes du FLN,
des rebelles fellaghas ou des communistes assassins de femmes et d’enfants
Français.
Personnellement j’ai une Question moi aussi. Pour illustrer les mérites de la civilisation
nouvelle, j’ai cité au chapitre sur l’Algérie le nom de l’effroyable Otto Klein
dit Korvin ou Corvin, chef des Enquêtes Politiques, grand inquisiteur et
tortionnaire juif comme Salem lors de la «république»
des Conseils en Hongrie, converti à la sainte religion séculière marxiste dont
la méthode favorite d’interrogatoire était de plonger une règle dans la gorge
de ses victimes. Dans les caves du Parlement, où «travaillait», si l’on peut dire, le bon camarade Klein-Corvin tellement
humaniste et ses gens, comme au palais Batthyány et à l’École d’instituteurs,
on assommait, on pendait, on fouettait à coups de cravache et de cordes
mouillées, on vous faisait sauter un œil avec la pointe d’une couteau, on vous
taillait des poches dans le ventre, sans oublier les coups
de pieds, gifles, brûlures, étouffement, «gégène»
ou courant de magnéto haute tension sur les parties génitales, supplice de la
baignoire, cependant qu’au dehors, devant le soupirail, afin d’étouffer les
cris, un acolyte des bourreaux marxistes faisait ronfler un moteur de camion.
Et pour finir dans l’abjection, avec la montée du mécontentement et
l'aggravation de la situation militaire, cerise de la haine communiste sur le
gâteau rouge, le régime communiste de Bella Kuhnn en vient même à utiliser
l’immonde propagande antisémite, bien que dans la bande de marxistes cinglés
(pléonasme) qui entourait Kuhnn, les juifs, nonobstant convertis à la religion
séculière marxiste soient plus que nombreux: une affiche dénonce les Juifs
refusant de partir au front et proclame «Exterminez-les
s'ils ne veulent pas donner leur vie à la cause sacrée du prolétariat !». Le
camarade Béla Kuhnn fait dans la foulée rafler cinq mille juifs polonais venus
tenter de se ravitailler en Hongrie, ils meurent tous suicidés de plusieurs
balles. Quelques personnalités assez sympathiques, comme celle d’Evzen dit
Eugen Fried (futur patron de la SFIC Section Française de l’Internationale
Communiste) se signalent particulièrement à cette occasion et prennent des leçons
de marxisme terroriste qui serviront plus tard comme Mathias ou Mátyás Rákosi,
commissaire au Commerce, (de son vrai nom Matthew Roth, Rosenkranz
ou Rosenfeld, lui aussi curieusement un juif érev rav, antisémite notoire qui
après sa fuite en Union soviétique, deviendra un des chefs du Komintern et
celui qui se qualifiait lui-même de «meilleur
élève hongrois de Staline». Rosenfeld sera un des dictateurs sanguinaires
marxistes et criminels contre l’humanité parmi les pires de la planète (il faut
dire qu’il avait été à bonne école avec Kuhnn). En 1949, en Hongrie, Rosenfeld
dit Rákosi commença comme Cohen ou Kuhnn par instituer la terreur d'État ou
terreur rouge: la police de sécurité ÁVH se déchaina contre tous les
adversaires, les ennemis du peuple et plusieurs milliers d’innocents perdirent
la vie). Je ne sais pas vous lecteurs, mais pensez que seulement 20 ans après
les massacres bolcheviques féroces, œuvre des communistes en Hongrie qui
recommencent, il me vient comme une envie de vomir. Massacres qui sont encore aujourd’hui
si récents (à peine 70 ans, ma mère avait déjà 18 ans) qu'il me semble encore
entendre les cris de terreur des torturés, des malheureuses enfants violées,
les lamentations des accusés, les râles des moribonds et l'accusation muette et
définitive des cadavres). A cela vont s’ajouter pour Kun des conflits avec les
pays voisins. Ce gouvernement communiste éphémère finit par tomber le 1er août
1919, après 133 jours d’existence. Kun s’enfuit à Vienne puis de là, sera
échangé en juillet 1920 contre des prisonniers autrichiens retenus en URSS. Sa
carrière comme celle de Fried est cependant loin d’être achevée. A un sujet
aussi méritant, une nouvelle chance est offerte. Les soviets l’envoient en
Crimée pour y diriger le comité révolutionnaire. Il s’agit de «re-bolchéviser» ces aimables régions
qui étaient contrôlées par les vilains et méchants blancs capitalistes. C’est
là qu’il va commettre ses plus grands crimes, bien qu’un délicat voile d’oubli
soit pieusement retombé sur ses excès que l’on évalue aujourd’hui à environ 150
000 victimes exécutés par fusillades dans ce qu’on a appelé : le cimetière de
toute la Russie. Il avait ordonné notamment l'exécution d'officiers blancs de
l'armée de Piotr Nicolaievitch Wrangel, alors que ceux-ci s'étaient rendus. Que
faire de lui à présent ? Rappelé à Moscou, comme il est un ami du juif érev rav
Ovseï-Gerchen Aronovitch Radomyslski-Apfelbaum (ouf) dit Zinoviev (s’est y pas mieux comme ça,
c’est plus court et surtout ça fait quand même moins juif même renégat non ?)
qui dirige le camarade Béla et la Tcheka, il devient un dirigeant-clé de la
IIIe Internationale ou Komintern. A ce titre, il est envoyé en Allemagne en
mars 1921 pour conseiller le parti communiste allemand. Il le conseillera si
bien que la grande offensive révolutionnaire du 27 mars se soldera par un échec
cuisant qui mettra Lénine en fureur. Il reste cependant au Komintern et sera
envoyé au cours des années suivantes, ici et là, en Autriche ou en
Tchécoslovaquie. Sa petite idée restera de fomenter une seconde révolution en
Hongrie. Mais l’heure est passée. Il se fait arrêter à Vienne en 1928 pour une
petite bêtise de faux passeport de rien du tout et est renvoyé une nouvelle
fois à Moscou. Là, ce personnage décidément très sympathique dénoncera à la
Guépéou un certain nombre de ses anciens camarades, communistes hongrois
réfugiés comme lui en URSS. Cela ne le sauvera pourtant pas, car accusé de
trotskisme (partisan de Lev Davidovitch Bronstein dit Léon Trotski) – un des
rares crimes qui ne pardonnaient pas dans ces années là– il fait partie des
purgés des grandes purges staliniennes antisémites de 1937-38. On ne sait pas
précisément à quelle date il a été exécuté, ni si cet événement s’est produit
au goulag ou à Moscou. Mais cette fois, heureusement sa «carrière» de grand criminel de guerre et contre l’humanité
s’arrêtera là. Pour faire bonne mesure, sa femme, sa fille et son gendre
prendront, eux aussi, le chemin des camps du goulag pour n’en plus revenir. Fin
de l’histoire édifiante de Bela Kun.
Quand à Salem dit Alleg, trois ans après son arrestation,
il est comme on l’a vu inculpé d'«atteinte
à la sûreté extérieure de l'État» et de «reconstitution
de ligue dissoute» et condamné à 10 ans de prison. Il est ensuite transféré
au camp de Lodi (Draa Essamar Wilaya de Médéa) où il reste un mois, puis à
Barberousse, la prison civile d'Alger. En prison, il écrit l’opuscule La Question, dissimulant les pages
écrites et les transmettant à ses avocats. C’est là évidemment qu’Alleg fut
confronté aux récits de ses codétenus qui lui racontèrent en les enjolivant et
exagérant profondément les actes de «tortures»
dont ils furent pour certains les victimes et dont il s’inspira en les
amplifiant pour écrire son livre.
Dans La Question,
il raconte sa période de détention et les sévices qu'il y subit en pleins
événements d'Algérie. Tout d'abord publié en France aux Éditions de Minuit,
l'ouvrage est immédiatement interdit. Nils Andersson le réédite en Suisse,
quatorze jours après l'interdiction en France de mars 1958. Malgré son
interdiction en France, ce «livre» de
pure propagande marxiste culturelle farci de faux témoignages, contribue
considérablement à révéler le phénomène des interrogatoires musclés en Algérie.
Sa diffusion clandestine s'élève à 150 000 exemplaires. Transféré en France, il
est incarcéré à la prison de Rennes. Profitant d'un séjour dans un hôpital, il
s'évade. Aidé par des militants communistes, il rejoint la Tchécoslovaquie
grâce notamment à Alfred Locussol (voir en cliquant ici: T'as
le bonjour d'Alfred).
Alleg devient citoyen algérien après l’indépendance,
directeur du nouvel Alger Républicain de 1963 à 1965.
Il revient en France après les accords d'Évian, puis en
Algérie où il participe à la renaissance du journal Alger Républicain. «Persona non grata» en Algérie à la
suite du coup d'État de Houari Boumédiène ou il est jeté dehors à grand coup de
pied aux fesses, il se réinstalle en France en 1965. Il reprend sa plume entre
1966 et 1980 pour le compte du torche cul L’Humanité
dont il devient secrétaire général malgré sa citoyenneté Algérienne. Alleg
publie entre 1965 et 1991 plusieurs ouvrages dans la lignée stalinienne et
brejnévienne, dénonçant les États-Unis (SOS
América, Requiem pour l’oncle Sam à la gloire de Cuba (Victorieuse Cuba surtout de l’URSS parmi lesquels Étoile rouge et croissant vert et l’URSS et les juifs de justification de
la politique soviétique [dans lesquelles il justifie tous les aspects de la
politiques soviétiques notamment l’antisémitisme forcené des susdit] à l’égard
notamment des minorités, expliquant, ainsi que la situation des Juifs sous le
communisme est [a été] «globalement
positive» alors que trois millions et demi de juifs ont été massacrés. En
1979, il est envoyé spécial de L’Humanité
à Kaboul et cet anticolonialiste justifie l'invasion soviétique du pays, ce qui
est la position officielle du PC dit F. Son départ à la retraite coïncide avec
son installation à Palaiseau, rue Gabriel-Dauphin où il demeure jusqu'à la fin
de sa vie aux frais lui aussi des Francaouis qu’il a exécré toute sa vie. Il
était par ailleurs membre du Pôle de renaissance communiste en France et
déclare regretter en 1998 «la dérive
social-démocrate du PC-F, qui abandonne son authenticité communiste». Il
fait partie de l’association «Comité
internationaliste pour la solidarité de classe» (CISC), fondée le 10
octobre 1992 sous le nom de «Comité
Honecker de solidarité internationaliste», qui soutient l'ancien criminel
rouge ex dirigeant de la RDA, Honecker, poursuivi par la justice allemande. Il
était également membre du comité de parrainage du fameux et bidon «Tribunal Russell» sur la Palestine
comme de nombreux antisémites même ex juifs.
Henri Alleg cosignait, en 2000, l'Appel des crétins «pour la reconnaissance par l’État français
de la torture» il signait aux côtés de Gisèle Halimi, Madeleine Rebérioux,
Germaine Tillion et Pierre Vidal-Naquet «l’Appel
des douze», adressé à Jacques Chirac et à Lionel Jospin pour condamner la
torture par une déclaration publique. En 2001, il témoigne au procès du général
Paul Aussaresses. En 2005, il cosigne une lettre au Président de la République,
demandant à l'État français de reconnaître l'abandon des harkis en 1962. Il
rejette la loi de 2005 sur les aspects «positifs»
du colonialisme. Il est également très actif pour la reconnaissance du
colonialisme comme, je vous le donne «Emile» :
crime contre l’humanité pour un complice du marxisme aux 150 millions de morts
innocents ce serait à mourir de rire à se rouler par terre si ce n’était pas si
triste. Président de l’Association des combattants de la «cause anticolonialiste», il a apporté son appui aux soldats
états-uniens refusant de servir dans «la
guerre coloniale» en Irak comme l’ont fait, un demi-siècle auparavant,
quelques abrutis de soldats français objecteurs de conscience et réfractaires.
Dans les années 1990, le PAGS (Parti de l’Avant-Garde Socialiste), dénomination
du PCA, connaît une crise sévère. Henri Alleg est très proche de l’un des
courants qui va fonder le PADS (Parti algérien pour la démocratie (toujours
sans rire SVP) et le socialisme), dirigé par d’anciens cadres communistes d’Alger-républicain.
Il tisse également des liens étroits avec l’équipe qui a repris la publication
d’Alger républicain en 1989 Cet homme marxiste de conviction, incarnait un
exemple impressionnant de militant actif et fidèle à ses principes marxistes
imbéciles. Jusqu’à ses ennuis de santé de la dernière année, il a fait preuve
d’un dynamisme stupéfiant. Jusqu’au bout, il a poursuivi son combat dit «anticolonialiste» et sa recherche d’une
alternative à l’ordre existant, pour une société reposant sur (sans rire SVP) la
liberté, l’égalité et la justice sociale, projet qu’il identifiait au
communisme. Il
revint en France après les Accords d'Évian, puis en Algérie où il participa à
la renaissance du maudit journal communiste Alger Républicain. «Persona Non Grata» en Algérie suite au
coup d'Etat de Houari Boumediene qui n’avait pas à juste raison le communisme
dans la peau, il est auparavant mis en prison. Il s’en suit un deuxième livre
sur l’enfermement en Algérie : «Prisonniers
de guerre». Alors qu’il est transféré à Rennes pour témoigner au procès sur
la disparition de Maurice Audin, il s’évade et rejoint Prague, la «Genève communiste», qui accueille les
militants des PC du monde entier menacés par les autorités de leurs pays.
Une partie des organisations communistes
internationales, comme l’association internationale des juristes démocrates, la
fédération mondiale de la jeunesse ou le conseil mondial de la paix, a son
siège dans la ville et emploie ces révolutionnaires professionnels. Les
secrétariats des partis communistes s’adressent directement à l’ambassade
tchèque pour la demande d’accueil des militants. C’est ainsi qu’Henri Alleg
croise dans les rues et les bureaux de Prague une autre belle ordure marxiste
Georges Boudarel, l’ancien déserteur devenu instructeur politique auprès des
soldats français prisonniers en Indochine. De Renne il avait été conduit à Dinard
sur les bords de l’estuaire de la Rance, planqué chez Louis Le Bideau menuisier
ébéniste militant d’une cellule locale et de là est amené dans le Cher chez un «militant» communiste Paul Delorme
ancien cheminot. Marcel Cherrier, résistant à partir de fin 1942 et ancien
responsable départemental du Front National accompagne Léon Feix et X. Arjaliès
dont la femme Josette accompagnera Henri jusqu’à Prague via Genève et Zurich
pour rejoindre dans un premier temps à Prague, le terroriste arabe et pétochard
Larbi Bouhali de la direction extérieure du PCA (Parti Communiste Algérien)
comme lui un ardent moscoutaire formé en 1934 à l’Ecole Internationale Lénine
tout comme Léo Figueres qui avait lui aussi dès 1953 «plongé dans la clandestinité» il était hébergé chez devinez qui ?
Chez le «logeur» du PCA Christian
Buono et sa femme Charlie Audin la sœur de Maurice un couple d’instituteurs
communiste et traître comme Maurice à la France. A l’inverse de ce que nous «racontent» ses hagiographes (les mêmes
que ceux d’Audin) Harry Salem dit Henri Alleg le traître, condamné par la
république aurait rejoint la Tchécoslovaquie sans autres explications début
1961 ou il participera à Prague à la publication de la Nouvelle Revue
Internationale. Problèmes de la paix et du socialisme. En fait Salem ou Alleg
avait rejoint la délégation extérieure de l’illégal PCA à Prague (Le PCA à
Prague était l’agence moscovite et communiste d’aide au FLN) où il va déployer
avec une énergie redoublée un travail de propagande marxiste et d’agitprop
intense pour contribuer à achever l'isolement sur le plan international de la
France à la veille des négociations que le gouvernement français engagera avec
le FLN et qui seront consacrées par la signature le 18 mars 1962 des Accords
d'Evian.
A Prague il retrouvera aussi le chef terroriste
Abdelhamid Boudiaf le cousin germain de Mohamed Boudiaf membre fondateur du FLN
(Front de libération Nationale). Il y rencontre aussi Mustapha Saâdoun. En
1952, Saâdoun entrait au Comité central du PCA. En 1954 Saâdoun est désigné à
la tête de l’UJDA, et se rend en visite d’information en Chine ; il passe par
le Vietnam après Diên Biên Phu, où il rencontre lui aussi Hô chi Minh. En juillet 1954 Mustapha Saâdoun
fait partie de la délégation algérienne au congrès de la FMJD, (Festival
mondial de la jeunesse à Varsovie). Le
film documentaire de Jean-Pierre Lledo «Un
rêve algérien» retrace son retour 40 ans plus tard dans une Algérie qui
l'accueille à bras ouverts et où il retrouve avec bonheur ses anciens
compagnons.
Encore une fois l’histoire bégayait, le communisme,
science de l’échec avait encore frappé avec son lot de misère de déportation,
de mort et d’horreurs. François Quenin à propos du retour filmé du traître
Salem en Algérie dans Historia N° 684, de décembre 2003 écrira : « …Alleg dans l'Algérie d'aujourd'hui
regretterait que les «communautés» qui peuplaient ce pays n'aient pas réussi à
coexister. La faute à qui ? Quand on voit Alleg se déplacer dans un fourgon
militaire blindé pour se rendre dans les grandes villes où il vécut, on mesure
combien ce rêve marxiste-léniniste s'est éloigné à jamais... (…)…Reste la
vision d'une Algérie secrète entrevue derrière la vitre d'une voiture».
Ce traître, complice de crimes contre l’humanité était
membre de la présidence d'honneur du Pôle de renaissance communiste en France.
Il
meurt le 17 juillet 2013 et siège à la droite de Lucifer ou il rôti dans les
flammes de l’enfer rouge du sang de ses innombrables victimes innocentes.
La vie et les sinistres combats marxistes d’Henri Alleg
illustrent les modalités de la construction de la mémoire communiste dans la
société française révélateur de ce qu’a été le stalinisme à la française.
L’attention est seulement portée sur le combat «anticolonialiste» d’Henri Alleg et son statut de victime de la
torture française. Ils ne constituent qu’un aspect du puzzle. Certes, les
communistes ont été parmi les plus virulents opposants à la torture, mais ils n’ont
pas été les seuls. Au début de l’année 1955, des voix s’élèvent, comme celle de
François Mauriac, pour dénoncer la violation des droits humains ou comme un
Albert Camus qui en 1956 dénonçant «la
torture aussi méprisable à Alger qu’à Budapest». La
mémoire de cette «solidarité
internationale», globalement acceptée par les sphères intellectuelles sous
couvert de générosité de l’engagement, est en réalité hémiplégique et fortement
teintée de marxisme culturel. Elle permet de passer sous silence les
participations et les soutiens aux éléments coercitifs et violemment
antisémites de la révolution mondiale.
Pilotée et pensée de Moscou, la radicalité de cet
engagement marxiste-léniniste véritable religion séculière se trouve
magiquement exonéré de ce qui lui est consubstantiel.
Terminons avec le livre de Jean-Charles Deniau
Le journaliste Jean-Charles Deniau prétend avoir résolu
l’énigme de la disparition d’Audin. Pour cela, il a longuement interrogé le
général Aussaresses, devenu nonagénaire et quelques-uns de ses acolytes de
l’époque. Un seul a accepté (ou pu) répondre à ses questions : Pierre Misiri.
Paul Aussaresses était à l’époque commandant. Il fut un
personnage-clé de la Bataille d’Alger. Deniau lui a fréquemment rendu visite en
Alsace, ces dernières années, où, soigné par son épouse, il a passé les
derniers moments de sa vie.
Jacques Massu était investi de pouvoirs de police à
Alger. Il avait un état-major officiel dirigé par son adjoint le colonel
Godard, grand résistant (15). Six régiments furent engagés dans la capitale
contre le FLN. On sait aujourd’hui qu’à côté de cet état-major officiel, le
général Massu en avait créé un autre, clandestin. Paul Aussaresses était à sa
tête.
A ce stade de notre exposé, nous devons indiquer que
nous allons être amenés à citer abondamment Paul Aussaresses. Ceci est
nécessaire pour expliciter notre désaccord sur certains points avec le livre de
Jean-Charles Deniau. Chacun comprendra que ceci répond à un impératif
didactique. Pour autant, nous ne considérons pas le témoignage du général
Aussaresses comme entièrement crédible. L’abondance des faits évoqués et des
détails fournis le rendent néanmoins d’une certaine façon incontournable.
De nombreux officiers supérieurs et généraux ont émis
des jugements sévères sur le général Aussaresses (réunis en partie dans le
Livre Blanc de l’Armée française en Algérie. Ed. Contretemps (pages 15, 16,
17)). Son témoignage n’est pas entièrement fiable mais le considérer simplement
comme nul et non avenu serait très opposé à la méthode historique.
Voici comment l’intéressé expose son rôle dans son
livre Services Spéciaux. Ed. Perrin, 2002 (p. 90 et suivantes).
«
… Indépendamment de l’E.M. préfectoral qu’il était en train de constituer à
raison de deux officiers par régiment de la 10ème D.P., soit une dizaine au
total (16), Massu avait jugé utile la création d’un E.M. parallèle. Parallèle
pour ne pas dire secret… Massu avait eu besoin de deux adjoints : le colonel
Trinquier pour le renseignement et un autre pour l’action. Le deuxième adjoint
devait entretenir un contact permanent avec les services de police, les
commandants de régiments et les OR de ces régiments. Massu m’avait choisi pour
ce poste, solution judicieuse vu le nombre de gens que je connaissais… ».
Aussaresses indique en outre (p. 92) que sa nomination
était due également au colonel Godard, lequel, hostile à la torture et à
l’implication de l’Armée dans un travail de police, ne voulait pas s’y trouver
mêlé. La nomination d’Aussaresses à l’Etat-Major clandestin était donc un
cadeau empoisonné. De plus, Godard et lui s’entendaient mal depuis l’Indochine
pour des raisons tant personnelles que militaires.
Aussaresses commente ainsi cette partie de son récit : « … Je n’ai pas pu dire non à Massu. Ou j’acceptais
ou je quittais l’armée. Quitter l’armée c’était quitter les services spéciaux,
c’était renoncer à un idéal, c’était trahir (17). Alors je suis monté dans ma
jeep et, à contrecœur je suis parti pour Alger».
Selon le général (alors commandant) Aussaresses (p. 97)
Massu lui aurait dit ceci : «Non
seulement le FLN tient Alger, mais ses principaux chefs y sont installés. Tout
le monde le sait. Aujourd’hui Aussaresses, nous allons les liquider, très vite
et par tous les moyens : ordre du gouvernement. Puisque vous n’étiez pas
volontaire, vous savez que ce n’est pas un travail d’enfant de chœur…»
La suite allait le confirmer … « J’étais l’homme des services spéciaux de la Bataille d’Alger »
commente Aussaresses (p. 102). Entre le 15 et le 16 janvier 1957, des milliers
de suspects furent interpelés (p. 110). Bien d’autres allaient suivre. Dans cet
épisode, Paul Aussaresses sera, pour reprendre ses termes (p. 124) « le chef d’orchestre
de la contre- terreur».
Une grève insurrectionnelle tentée par le FLN fut
brisée, vigoureusement. Les filières terroristes furent également détruites
sans ménagement. Là encore, il suffira de laisser parler Aussaresses : … «ma mission m’amenait à organiser les
arrestations, à trier les suspects, à superviser les interrogatoires et les
exécutions sommaires». (p. 143).
Sans que la chose soit dite, les régiments occupant un
secteur comprirent que le rôle du commandant et de son équipe était de les
soulager des tâches désagréables, dont l’exécution de gens tenus pour dangereux
ou trop abîmés par les interrogatoires.
Une large majorité des suspects appréhendés était
ensuite conduite dans des camps où ils étaient assignés à résidence. Les gens
recrutés de force par le FLN étaient parfois libérés ou invités à gagner les
rangs de l’Armée ou de la police. Les interrogatoires de ceux des interpelés
qui étaient tenus pour dangereux étaient menés sans états d’âme.
Parmi eux, les participants à des attentats étaient
liquidés. «Mes hommes, écrit
Aussaresses, partaient à une vingtaine de
kilomètres d’Alger, dans des maquis lointains et les suspects étaient abattus
d’une rafale de mitraillette avant d’être enterrés». (p. 147)
C’est dans ce contexte particulièrement sulfureux qu’il
faut replacer l’arrestation et la disparition de Maurice Audin. En interrogeant
longuement Aussaresses devenu grabataire, le journaliste Deniau lui a arraché
ce qu’il pense être ses ultimes secrets, d’où son livre La vérité sur la mort de Maurice Audin. Il s’est en outre efforcé
de voir ceux qui furent les collaborateurs du vieux général à l’époque. L’un
d’eux (Ga…) a refusé de le rencontrer. Un autre, être un peu simple et
quasiment illettré, ne pouvait guère le renseigner, il s’est donc concentré sur
l’ex-sergent Pierre Misiri qui fut un des responsables des exécutions
sommaires. Ce dernier a commencé par dire qu’Audin était mort durant un
interrogatoire (p. 137).
On remarquera donc que ce récit affaiblit davantage
encore la thèse officielle de l’évasion d’Audin. Rappelons que Misiri était
dans la jeep censée transporter le mathématicien. Il qualifie d’ailleurs toute
la chose de « simulacre » (page 212).
Toutefois Jean-Charles Deniau, s’est montré fort peu
convaincu par l’hypothèse d’une mort accidentelle sous la torture. Il a donc
décidé de ré-aborder l’affaire Audin avec le général Aussaresses, «face à face» (p. 181). En cuisinant le
vieux général il a réussi à lui arracher trois éléments d’information : Massu
était persuadé qu’Audin savait où se cachait André Moine. Celui-ci était le
responsable suprême du PCA clandestin. Il était chargé de la publication
secrète du journal Liberté et aussi de La Voix du soldat, organe de propagande
destiné aux militaires du contingent. Aussaresses ne croyait guère qu’Audin
sache où se trouvait Moine, en raison du cloisonnement inhérent à l’action
clandestine.
Le vieux général a démenti l’hypothèse selon laquelle
un certain lieutenant Ch … avait étranglé Audin dans un moment de fureur,
rumeur ayant circulé à l’époque.
Pierre Misiri était en contact direct avec Aussaresses
pour les «choses délicates» (comprendre
les exécutions) … «quand il y avait quelque
chose de sérieux à faire», selon son expression (p. 213 du livre de
Deniau).
Jean-Charles Deniau va, à partir de là, redoubler
d’insistance vis-à-vis d’Aussaresses. Il affirmera devant lui que l’ordre
d’exécuter le jeune universitaire ne pouvait venir que du général Massu.
Aussaresses finira (par lassitude ?) par acquiescer à
l’insistante demande du journaliste. Or, le général très fatigué, rappellera de
toute son énergie résiduelle que Massu agissait sur les ordres du Ministre
résident Robert Lacoste. A quoi il ajoutera ceci : «Massu croyait qu’Audin savait tout et c’est Audin qui a payé pour tout
le monde» (p. 232).
Naturellement, le journaliste s’en montre satisfait.
Mais n’est-ce pas tout simplement ce qu’il voulait entendre ? Par l’effet d’une
espèce de tautologie cette hypothèse qu’il tient pour la bonne, lui paraît être
La Vérité.
Aussaresses après avoir évoqué l’évasion d’Audin puis
sa mort accidentelle par la maladresse d’un gardien (p. 220) en vient à présent
à admettre que le mathématicien est mort par une décision de Massu. Au terme de
ces longues interrogations, le vieux général est-il encore crédible ? Madame
Audin, pour sa part, affichera son scepticisme et elle rappellera
qu’Aussaresses n’avait jamais cessé de mentir.
Le général précisera qu’Audin fut exécuté à une
vingtaine de kilomètres d’Alger et enterré au même endroit. Ceci permettra au
journaliste d’annoncer, dans un premier temps, que la tombe (sic) de Maurice
Audin se trouve entre Zéralda et Koléa (indication pour le moins imprécise). Le
plus sensationnel dans ce livre est la mise en cause directe et personnelle du
général Massu comme donneur d’ordres. A quoi il faut ajouter l’accusation
concernant un certain lieutenant Ga…, déjà cité, auteur allégué du coup fatal.
Et puis finalement, Aussaresses prendra sur lui d’avoir
«donné l’ordre de tuer Audin» (p.
248). Ce qui contredit le point précédent et exonère Massu comme le lieutenant
Ga… d’une responsabilité directe dans le meurtre. Ce que Deniau tend à
sous-estimer, car il en tient pour la culpabilité de Massu. Au total, on
conviendra qu’il y a bien des versions du décès d’Audin et bien des virevoltes
de la part des intéressés.
Il faut savoir en outre que Deniau n’est pas le seul à
harceler Aussaresses. Il fait allusion ; je le cite : «… [à] tous les journalistes qui, depuis bientôt quinze ans, tentent de
percer le mystère de la mort de Maurice Audin. De Paris ou de province, ils
téléphonent régulièrement au général Aussaresses».
L’entrevue avec Misiri
Aussaresses a donc été accusé d’avoir menti et souvent.
Pourquoi Jean-Charles Deniau est-il convaincu d’avoir réussi à connaître, et
lui seul, la vérité au point d’intituler son livre en conformité ? Ceci
découle, pour une bonne part, de ses rencontres avec Misiri.
Celui-ci vit dans le Midi. Il dira d’abord qu’étant
arabo-berbère, il se limitait à interroger les prisonniers non ou
insuffisamment francophones. Dans un deuxième temps, il a admis que l’évasion
d’Audin fut montée de toutes pièces (p. 212).
Lors de sa nouvelle rencontre avec le journaliste,
Misiri va plus loin. Il répondra affirmativement à la question de savoir s’il
était présent à l’exécution d’Audin et à l’inhumation de sa dépouille.
Jusque-là, il avait été question d’un cadavre enterré
entre Zéralda et Koléa. Or, cette fois, Misiri parle d’une ferme proche de
Sidi-Moussa. Commentaire de Deniau : … «
Du bout des lèvres, Misiri vient de briser le silence entretenu par l’Armée»
(p. 240) car l’intéressé parle, il admet que la mission était ultrasecrète et
que le silence était impérativement requis. Il admet encore que l’ordre de
liquider Audin fut donné par Aussaresses. Celui-ci n’avait confiance,
rappelons-le, que dans sa petite équipe.
Pour sa part, le journaliste ne manque pas de s’appuyer
sur le mot écrit par Madame Aussaresses, sous la dictée de son mari. Dans ce
texte envoyé au journaliste, le général s’accuse nommément : «J’ai donné l’ordre de tuer Audin» (p.
248).
Or, ceci, il faut le redire que cela plaise ou non,
n’est pas vraiment en concordance avec un élément précédent de l’enquête de
J-C. Deniau. Le journaliste a en effet la conviction que l’ordre suprême venait
de Massu (p. 230 et 231). Or,
Aussaresses dans son aveu signé, n’accuse pas ce dernier. Dans le seul
document écrit qu’il laisse, à ce sujet, il endosse et lui seul, toute la
responsabilité. Certes on objectera qu’Aussaresses avait accusé Massu
précédemment. Dans une conversation animée (qu’on peut supposer enregistrée et
qui se trouve aux pages 230 et 231 de son livre), le général nonagénaire avait
admis la responsabilité de son supérieur. Mais sur l’énorme insistance du
journaliste (souligné par nous).
La conversation Deniau / Aussaresses
L’échange qui eut lieu entre le journaliste et le
général est au cœur du livre. Il est trop important pour que nous évitions de
le citer ici. Je renvoie aussi le lecteur à l‘ouvrage concerné :
«
… – Comment ? Eh bien ! On l’a tué au
couteau. Et pourquoi ? Pour qu’on pense, si on le trouvait, qu’il avait été tué
par les N…, on ne tuait pas souvent au couteau. Voilà et qui a décidé de ça,
c’est moi. Ça vous va ? Je cherche seulement la vérité. (Il s’énerve) La vérité,
c’est qu’on a tué. Qui l’a tué ? Un capitaine dont j’ai oublié le nom et qu’on
nous avait prêté pour ça. Et après, vous avez monté le coup de l’évasion ? Voilà.
Mais l’ordre a été donné par qui ? Par …
Et Massu… il est dans le coup ? Vous, vous êtes un soldat et vous obéissez,
n’est-ce pas ? Bien sûr, j’ai obéi à Massu. Mais c’est mon initiative parce que
j’avais appris par Massu la colère du G.G. voyant que les «cocos» français
venaient dans ses plates- bandes… Mais, dites-moi, rien ne pouvait se faire à
l’époque sans Massu. C’était lui qui décidait tout… - Oui… Vous préférez
prendre sur vous, plutôt que d’accuser Massu ? Voilà, c’est ça….. ». Ce passage démontre
clairement la pression qu’exerce le journaliste. Lorsque le vieux général
rappelle qu’il doutait qu’Audin pût savoir où se cachait André Moine, ce qui
différencie nettement sa position de celle de Massu, qui lui en était persuadé,
le journaliste ne veut pas en tenir compte ; « je connais cette antienne » (p.
231). N’est-ce pas parce que, dans son esprit, il y a une unité de pensée entre
Massu et Aussaresses ?
Le premier ordonne, le second exécute ; oubliés leurs
désaccords !
Reprenons donc ce que dit Aussaresses : «C’était», dit-il, «mon initiative». A la question de savoir si l’ordre d’exécuter
venait de Massu, il répond affirmativement, mais très bas, et du bout des
lèvres. Lorsqu’à la page 231 suivante, le journaliste revient à la charge en
ces termes :
«Général,
j’ai tourné la question dans tous les sens. Ma conclusion c’est que l’ordre
d’exécuter Audin, il vous a été donné par Massu ?
(Silence et très bas) (nous soulignons) – Oui.
Vous pouvez le dire. Ce n’est pas une
question de J.C. Deniau, c’est une affirmation. Mais Aussaresses se reprend
presqu’aussitôt : Oui… Mais attendez… il
le tenait du G. (Ministre résidant). Je
traduis ce que le G.G. (le ministre résidant Lacoste) pensait …»
Le vieux général n’affirme pas avoir reçu un ordre
direct et personnel d’un supérieur. Il traduit nous dit-il. Il interprète, en
fait, la volonté de ses supérieurs. Bref, pour nous lecteurs, le doute reste
permis quant à l’existence d’un ordre précis et direct de Massu.
Jean-Charles Deniau est certes un journaliste
parfaitement compétent. Nous ne discutons pas son honnêteté intellectuelle mais
son affirmation de la page 232 : «Il
[Aussaresses] n’a fait qu’exécuter l’ordre
de son supérieur hiérarchique» ne nous convainc pas. Le
vieux général fait allusion à une hiérarchie qui n’est pas seulement militaire
mais politico-militaire. Lorsqu’il fait allusion à l’exécution des ordres, la
formulation est floue : «Bien sûr, j’ai
obéi à Massu. Mais c’est mon initiative». Auparavant à la question : «L’ordre a été donné par qui ?» il
répond : «Par moi». Aussaresses fait
donc allusion à des ordres donnés de manière globale et à la promesse d’une
couverture pour les actes répréhensibles. Il évoque selon nous un ordre de ce
type qui lui laissait une marge de manœuvre et dont il prend la responsabilité.
Aussaresses
n’a-t-il fait qu’exécuter un ordre direct et précis de Massu ? On peut le
croire ou ne pas le croire. Tout est dans le ne … que … Il n’y aura pas de
preuve autre que ce dialogue des pages 230, 231, 233. Est-ce une preuve ?
Pour justifier la marge de doute qui subsiste à nos
yeux, il faut en revenir à la lettre écrite par Madame Aussaresses et,
rappelons-le, dictée par son mari. Ce court texte est clair. Le général
Aussaresses revendique sans ambages une responsabilité personnelle et entière :
«J’ai donné l’ordre de tuer Audin».
N’a-t-il fait qu’exécuter un ordre de ses supérieurs
hiérarchiques dans ces conditions ? Peut-être. Peut-être pas.
Nous ne pouvons en tout cas qu’indiquer notre
scepticisme lorsque Deniau, fort du oui (très bas) par lequel Aussaresses a
acquiescé à son insistante question, affirme
:
«Je
viens de marquer un point capital» (p. 232). La suite
montre, dans une certaine mesure, que le journaliste tire une conclusion
précipitée : «Même, s’il s’en défend (sic), Paul Aussaresses n’a fait qu’exécuter
l’ordre de son supérieur hiérarchique…..»
Nous ne pouvons qu’être en désaccord. Aussaresses s’en
défend en effet et cela ne peut être escamoté. Qu’il fût sous les ordres de
Massu, nul ne le conteste. Qu’il ait exécuté Audin sur l’ordre direct immédiat
du chef de la 10ème D.P., voilà qui n’est pas vraiment établi.
Car, curieusement, J-C. Deniau ne rappelle pas que
Robert Lacoste, avant Massu, était à l’origine de la chaîne hiérarchique, ce
que fait Aussaresses. Or, Jacques Massu n’est plus de ce monde. Il ne peut se
défendre. Donc, ce qui peut paraître «évident»
en termes de journalisme, l’est beaucoup moins pour un historien. Un témoignage
ne peut constituer une preuve. Surtout s’il est arraché à un vieillard cacochyme,
au seuil de la mort.
Est-ce la raison pour laquelle Deniau a voulu conforter
son enquête en reparlant à Pierre Misiri ? Celui-ci eut en effet de tardives
réminiscences à propos d’une ferme où serait enterré Audin. Près, cette fois,
de Sidi-Moussa.
Le journaliste photographiera une ferme qu’il repère
entre Baraki et Sidi-Moussa. Le cliché envoyé par Ipad atteint Misiri en France
en direct sur son portable. L’ex-sergent croit reconnaître le lieu … ..
Cinquante-cinq ans après … Deniau écrit d’ailleurs prudemment : « …que les erreurs sont toujours possibles» (p.
265). Certes.
Conclusion : Le principe testis unus, testis
nullus s’applique en histoire comme dans les prétoires. Pierre Misiri est bien
un témoin unique. Qu’il ait pu reconnaître une ferme fantôme, abandonnée par
ses propriétaires pieds noirs partis en Australie, et cela plus d’un
demi-siècle après et, depuis l’autre rive de la Méditerranée, relève de
l’exploit. Après une première évocation de Zéralda et de Koléa comme dernières
demeures d’Audin, qui sont à l’Ouest d’Alger, nous voici à Baraki au Sud-Est de
la capitale. Pour faire bonne mesure, un Algérien a déclaré récemment qu’il se
souvenait qu’Audin avait été enterré à Oued-El-Alleug au cimetière de Ben Salah
(El.Watan.com 23/10/14).
En ce qui concerne la responsabilité directe de Massu,
le doute est d’autant plus permis que l’on éprouve un malaise à voir
discrètement gommée la responsabilité des hommes politiques. Aussaresses pour
sa part, a tenu à rappeler avec insistance qu’au-dessus des militaires il y
avait des politiques (p. 231).
Sans mettre en question la sincérité de ceux qui ont
entrepris des recherches délicates sur un passé douloureux où le manichéisme
n’a pas sa place, il paraît indispensable que des historiens fassent entendre
leur voix.
Ci-dessous un article de © Sidney Touati pour Dreuz.info me servira de
conclusion.
Si l’on compare le bruit fait autour du cas Audin et le
silence d’état qui a accompagné la disparition de 1 583 européens d’Algérie,
dont le plus grand nombre après le 19 mars 1962, on est obligé de constater que
pour certains intellectuels de l’époque, il y avait deux poids et deux mesures.
Hypersensibilité et hypermnésie pour un disparu indépendantiste, sensibilité
réduite au minimum ou absente pour de malheureux civils pieds noirs qui
n’eurent que le tort d’être au mauvais endroit au mauvais moment. On évoque
souvent un devoir de mémoire. Il y a aussi un devoir d’objectivité.
Passée la période d’euphorie qui a suivi
l’indépendance, les religieux n’ont pas tardé à exiger le pouvoir. Ils
l’auraient pris légalement si la junte militaire et le parti unique, le FLN,
qui dirigent l’Algérie, avaient respecté le suffrage universel en 1992 et si la
France n’avait pas volé au secours de ces derniers. Conséquences de ce
désastre, au moins 100 000 morts !
En agissant ainsi, la France s’est inscrite, tout
comme l’Algérie (et d’autres pays arabo-musulmans), dans une guerre de religion
dont elles ne peuvent sortir car elles refusent de voir que l’Islam et son
corps de doctrines est le cœur de cette machinerie sanglante (Note :
machinerie mise en place par les marxistes qui pensaient bêtement pouvoir la
maîtriser).
L’Egypte exécute actuellement en masse les chefs de la
confrérie des «Frères musulmans».
C’est la deuxième fois qu’elle procède à une
répression de cette ampleur. Cela ne règle nullement le problème. La parole qui
circule dans les mosquées nourrit, entretient nécessairement la révolte contre
l’Etat, lequel soutient le religieux.
Comme le montre l’exemple de l’Iran (et celui de la
Turquie d’Erdogan qui semble prendre le même chemin), dans le monde musulman,
le religieux aspire toujours à dominer sans partage le domaine politique, à
instaurer son règne totalitaire. D’où la nécessité pour les politiques
d’instaurer une dictature pour se maintenir au pouvoir.
Confrontée au phénomène d’un terrorisme massif (250
morts, des milliers de blessés en trois ans), la France combat le terrorisme
islamiste dans des termes identiques à ceux qu’elle utilisait pour combattre à
ses débuts la «rébellion algérienne».
L’état reproduit quasiment à l’identique ses
errements. Voilà qu’il préconise l’enseignement de l’Arabe par l’éducation
Nationale, comme il le faisait hier en Algérie…Il pense qu’en mettant en œuvre
un mécanisme de financement interne du culte musulman, il va l’adoucir, le
franciser.
Dérisoire fuite en avant. Illusion désarmante. De tels
remèdes ne sont que des placébos. En outre, loin de diminuer la charge
explosive dont l’Islam est le porteur, ils ne font que l’alimenter.
Comme l’avait parfaitement énoncé le Président
Hollande, au bout de cette logique, il y a la partition du pays.
La France ne sait toujours pas contre qui elle s’est
battue hier en Algérie. Elle ignore délibérément contre qui elle se bat
aujourd’hui. La confusion règne et le leurre initial perdure. La religion
musulmane demeure pure et sans tache.
L’ennemi n’étant ni vu, ni désigné, ni compris, la
guerre d’Algérie était perdue d’avance.
Il en est de même aujourd’hui.
Confrontée au terrorisme islamiste, la France est en
guerre sans être en guerre ; elle se bat contre un ennemi dont elle ignore la
réalité. Une nouvelle fois elle ne peut que perdre. Elle perd. L’islam
politique étend chaque jour son emprise sur des pans entiers du territoire.
Comme en Algérie hier, la France contribue activement
au triomphe de l’Islam dont les responsables du pays ignorent à peu près tout,
à l’instar d’Alain Juppé (dit pourtant Ali Djipé) qui avoue n’avoir jamais lu
le Coran.
Hier la France luttait contre les
terroristes-fellaghas-bandits à la solde des communistes…
Elle se proclamait l’amie des gentils musulmans et de
l’Islam.
Aujourd’hui elle lutte contre les méchants terroristes
à la solde de Daech ou autres…
Elle se proclame amie des gentils musulmans et de
l’Islam.
Par application du principe « Une histoire qui
s’ignore est une histoire qui se répète », à terme, un immense drame se
profile.
La France et les dirigeants algériens ne savent
toujours pas que nationalisme/islam/terrorisme-islamiste sont intrinsèquement
et indissolublement liés.
Il faut «privatiser» la pratique religieuse, seule
manière de combattre l’Islam politique et son corolaire le terrorisme, comme le
font les Chinois ou les Japonais.
Or, la politique actuelle a tendance à le «nationaliser» chaque jour davantage en
en faisant une force politique incontournable.
Si l’aveuglement perdure, alors des mouvements de type
«FLN vaincra» fleuriront.
A quand la constitution d’un Front de Libération
National Français, Allemand, Suédois… ?
La révolte gronde en Europe. Il faut certains
ingrédients pour la transformer en «révolution»,
la cécité et la surdité des hauts responsables en font partie (note :
tous des marxistes culturels). Quand les peuples ne sont plus entendus par
leurs dirigeants, quand le mépris règne, le désespoir l’emporte et ils se
précipitent dans le vide.
Vous venez de lire le cinquième chapitre de l’affaire Audin. Audin
traître à la France, terroriste rouge complice de crime contre l’humanité comme
tout bon communiste. Vous voulez lire le Chapitre 6 ? : Il n’y en a pas
dommage ! Par contre vous avez lu des extraits du livre de Jean-Charles
Deniau alors comme les commentaires sont libres ici, les ceusses qui sont pas
content ils n’ont qu’à l’écrire !
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