samedi 23 février 2019

L’affaire Audin.


   12 balles pour Maurice.
  

Chapitre 5


Conclusion sur l’affaire Audin.


Cinquième chapitre du livre l’Affaire Audin écrit par Michel Alain Labet de Bornay.

Revenons aux événements qui ont vu la branloute (une branlée et une déroute) totale des communistes en Algérie.
On a vu qu’en janvier 1957, avait été lancée l'opération dite «bataille d'Alger», pour laquelle la 10e Division Parachutiste du général Massu détenait les pouvoirs de police dans la zone d'Alger.
En mars 1957, comme on l’a vu aussi, sous les ordres d’ 
Alleg, Maurice Audin hébergera avec la complicité de Buono et de sa sœur, le dirigeant communiste, Paul Caballero, à un moment où celui-ci doit être soigné par un médecin, Georges Hadjadj, lui aussi membre du Parti.                                                                                        Quelques jours après le 3 juin 1957 ou grâce à la complicité d'un employé communiste de l'Electricité d'Algérie qui fournit la clef nécessaire pour ouvrir les portes des lampadaires qui servent en même temps d'arrêt pour les trolleybus, Yacef Saâdi chef du FLN de la zone d’Alger fait poser boulevard Bugeaud 3 bombes fabriquées par le réseau communiste de Caballero, Alleg, Audin, Buono etc. placées dans les pieds creux des lampadaires : elles explosent à 19h00 au milieu de la foule attendant le trolleybus, faisant 10 morts, dont 3 enfants, et 92 blessés, la majorité musulmans. Après aussi le dimanche 9 juin 1957, après-midi, la bombe de 2 kg toujours fabriquée par les communistes que Yacef Sadi a fait placer sous l'orchestre au Casino de la Corniche, lieu de distraction de la jeunesse algéroise souvent Israélite, éclate, faisant 8 morts, dont Lucien Serror, alias Lucky Starway (chef d'orchestre unanimement connu et estimé), et 81 blessés parmi les musiciens et les danseurs: 30 sont touchés gravement, 14 amputations sont nécessaires dans les heures suivant l'explosion. Hadjadj est arrêté et avoue rapidement avoir soigné, au domicile de Maurice Audin, l'un des dirigeants du Parti, Paul Caballero, dit ouvrier métallurgiste. Le 11 juin 1957, Audin est arrêté à son domicile par le capitaine Devis, le lieutenant Philippe Erulin et plusieurs militaires du 1er régiment étranger de parachutistes, pour être transféré vers une destination où il est assigné à résidence. Une souricière est installée dans l'appartement de la famille Audin et Harry Salem dit Henri Alleg, ancien dirigeant de Komintern et ancien directeur d’Alger républicain est arrêté. Maurice Audin a parlé comme les autres il a dénoncé, balancé ses petits «camarades» cocos d’Alger, comme Alleg parlera lui aussi. Audin semble bien avoir été «éliminé» au cours d’une tentative d’évasion bidon.
Je vous ai aussi parlé d’un coco nommé Fernand Yveton un petit rappel est toujours bon à prendre.
Dans l’Humanité du 12 février 1957, Etienne Fajon journaleux et activiste rouge, donne à Fernand Yveton le qualificatif de «militant courageux du parti communiste algérien».
En février 2007 c’était Lutte ouvrière qui lui rendait hommage.
14 Novembre 1956 : Arrestation d’un communiste, Fernand Yveton, après qu’il ait déposé une bombe sur son lieu de travail (l’usine à gaz du Ruisseau). L’engin sera désamorcé à temps.
12 Février 1957 : Le communiste Yveton, poseur de bombe, est guillotiné.
Voyons encore les effets de la disparition d’Audin.
Cette disparition a des effets considérables : c'est le début de l'affaire Audin. On est au milieu de la bataille d’Alger ou les bombes communistes avaient déjà fait des centaines de morts innocents dancing juifs. Maurice Audin est professeur assistant de Mathématiques à l’Université d’Alger. Le lieutenant Charbonnier et quelques parachutistes viennent le chercher à son domicile. Pendant quatre jours, l’appartement est transformé en souricière et sa femme «séquestrée» avec ses trois enfants. C’est ainsi qu’Harry Salem dit Henri Alleg, membre du bureau politique du PCA et directeur du très marxiste quotidien interdit Alger Républicain, cadre communiste internationaliste chef de réseau clandestin, est arrêté le 12 juin alors qu’il rendait visite à son camarade. La souricière est levée le 15 juin au soir et Mme Josette Audin laissée libre. Le 21 juin 1957 l’armée indique que Maurice Audin après avoir donné les membres de son réseau de terroristes poseurs de bombes s’est évadé et on n’entendra plus parler de lui. Le Parti Communiste devenu Français fera grand bruit autour de cette disparition et Harry Salem dit Henri Alleg est arrêté. Trois ans après son arrestation, il est inculpé d'«atteinte à la sûreté extérieure de l'État» et de «reconstitution de ligue dissoute» et justement condamné à 10 ans de prison. Transféré en France, il est incarcéré à la prison de Rennes. Profitant d'un séjour dans un hôpital, il s'évade. Aidé par des militants communistes, il rejoint la Tchécoslovaquie grâce notamment à Alfred Locussol. Nous aurons dans le chapitre suivant l’occasion de reparler du tovaritch Locussol. C’est Léon Feix ancien instituteur, secrétaire et homme de confiance d’André Marty, de la direction illégale du PC-(F) qui s’occupe du «voyage» d’Alleg.
Le Maire socialope de Paris, Bertrand Delanoë, donnera son nom à une place de Paris en 2004.
Salem dit Alleg est lui détenu un mois à El-Biar, où il est interrogé avec une certaine ardeur lors de plusieurs séances, puis subit un interrogatoire mené après une injection de penthotal, utilisé comme «sérum de vérité». Il aurait tenu tête face à ses bourreaux (principalement les lieutenants André Charbonnier et Philippe Erulin sous les ordres du capitaine Roger Faulques), en leur déclarant «Je vous attends : je n’ai pas peur de vous». Le général Massu, qui reconnaît plus tard l'utilisation de la torture légère (interrogatoires musclés) dans certains cas particuliers lors de la guerre d'Algérie notamment avec les membres du réseau terroriste «Bombe»,  tant communistes qu’arabes, affirme en 1971, «en fait de tortures, Alleg a reçu une paire de gifles». Roger Faulques, officier du 1er REP, accusé d'avoir assisté à ces tortures, déclare lors d'un procès en diffamation contre Jean-Jacques Servan-Schreiber et Jean François Kahn en 1970 «Je ne l'ai vu qu'une seule fois, mais il m'a fourni à cette occasion des indications qui m'ont permis d'arrêter les membres du parti communiste algérien».
Les «tortures» infligées à Salem et surtout à Audin, c’était bien du pipeau ! Peut-être une petite paire de claque sur leurs mufles baveurs et venimeux avant l’injection de penthotal qui leur ferra donner tous leurs «camarades». Nier l’utilisation d’interrogatoires musclés en Algérie serait idiot mais comme le penthotal était utilisé régulièrement quelques paires de claques étaient une réelle économie.
Un film un vrai navet, tiré du livre et réalisé par Laurent Heynemann sort en 1977 avec dans les rôles principaux Jacques Denis et Nicole Garcia, et reçoit le prix spécial du Jury au navrant Festival international du film de Saint-Sébastien.
Cette brochure  contribua aussi à révéler que la prétendue «torture» était en fait des interrogatoires musclés d’assassins et de criminels en Algérie et n’était pas que l’apanage des terroristes du FLN, des rebelles fellaghas ou des communistes assassins de femmes et d’enfants Français.
Personnellement j’ai une Question moi aussi. Pour illustrer les mérites de la civilisation nouvelle, j’ai cité au chapitre sur l’Algérie le nom de l’effroyable Otto Klein dit Korvin ou Corvin, chef des Enquêtes Politiques, grand inquisiteur et tortionnaire juif comme Salem lors de la «république» des Conseils en Hongrie, converti à la sainte religion séculière marxiste dont la méthode favorite d’interrogatoire était de plonger une règle dans la gorge de ses victimes. Dans les caves du Parlement, où «travaillait», si l’on peut dire, le bon camarade Klein-Corvin tellement humaniste et ses gens, comme au palais Batthyány et à l’École d’instituteurs, on assommait, on pendait, on fouettait à coups de cravache et de cordes mouillées, on vous faisait sauter un œil avec la pointe d’une couteau, on vous taillait des poches dans le ventre, sans oublier les coups de pieds, gifles, brûlures, étouffement, «gégène» ou courant de magnéto haute tension sur les parties génitales, supplice de la baignoire, cependant qu’au dehors, devant le soupirail, afin d’étouffer les cris, un acolyte des bourreaux marxistes faisait ronfler un moteur de camion. Et pour finir dans l’abjection, avec la montée du mécontentement et l'aggravation de la situation militaire, cerise de la haine communiste sur le gâteau rouge, le régime communiste de Bella Kuhnn en vient même à utiliser l’immonde propagande antisémite, bien que dans la bande de marxistes cinglés (pléonasme) qui entourait Kuhnn, les juifs, nonobstant convertis à la religion séculière marxiste soient plus que nombreux: une affiche dénonce les Juifs refusant de partir au front et proclame «Exterminez-les s'ils ne veulent pas donner leur vie à la cause sacrée du prolétariat !». Le camarade Béla Kuhnn fait dans la foulée rafler cinq mille juifs polonais venus tenter de se ravitailler en Hongrie, ils meurent tous suicidés de plusieurs balles. Quelques personnalités assez sympathiques, comme celle d’Evzen dit Eugen Fried (futur patron de la SFIC Section Française de l’Internationale Communiste) se signalent particulièrement à cette occasion et prennent des leçons de marxisme terroriste qui serviront plus tard comme Mathias ou Mátyás Rákosi, commissaire  au  Commerce, (de son vrai nom Matthew Roth, Rosenkranz ou Rosenfeld, lui aussi curieusement un juif érev rav, antisémite notoire qui après sa fuite en Union soviétique, deviendra un des chefs du Komintern et celui qui se qualifiait lui-même de «meilleur élève hongrois de Staline». Rosenfeld sera un des dictateurs sanguinaires marxistes et criminels contre l’humanité parmi les pires de la planète (il faut dire qu’il avait été à bonne école avec Kuhnn). En 1949, en Hongrie, Rosenfeld dit Rákosi commença comme Cohen ou Kuhnn par instituer la terreur d'État ou terreur rouge: la police de sécurité ÁVH se déchaina contre tous les adversaires, les ennemis du peuple et plusieurs milliers d’innocents perdirent la vie). Je ne sais pas vous lecteurs, mais pensez que seulement 20 ans après les massacres bolcheviques féroces, œuvre des communistes en Hongrie qui recommencent, il me vient comme une envie de vomir. Massacres qui sont encore aujourd’hui si récents (à peine 70 ans, ma mère avait déjà 18 ans) qu'il me semble encore entendre les cris de terreur des torturés, des malheureuses enfants violées, les lamentations des accusés, les râles des moribonds et l'accusation muette et définitive des cadavres). A cela vont s’ajouter pour Kun des conflits avec les pays voisins. Ce gouvernement communiste éphémère finit par tomber le 1er août 1919, après 133 jours d’existence. Kun s’enfuit à Vienne puis de là, sera échangé en juillet 1920 contre des prisonniers autrichiens retenus en URSS. Sa carrière comme celle de Fried est cependant loin d’être achevée. A un sujet aussi méritant, une nouvelle chance est offerte. Les soviets l’envoient en Crimée pour y diriger le comité révolutionnaire. Il s’agit de «re-bolchéviser» ces aimables régions qui étaient contrôlées par les vilains et méchants blancs capitalistes. C’est là qu’il va commettre ses plus grands crimes, bien qu’un délicat voile d’oubli soit pieusement retombé sur ses excès que l’on évalue aujourd’hui à environ 150 000 victimes exécutés par fusillades dans ce qu’on a appelé : le cimetière de toute la Russie. Il avait ordonné notamment l'exécution d'officiers blancs de l'armée de Piotr Nicolaievitch Wrangel, alors que ceux-ci s'étaient rendus. Que faire de lui à présent ? Rappelé à Moscou, comme il est un ami du juif érev rav Ovseï-Gerchen Aronovitch Radomyslski-Apfelbaum (ouf)  dit Zinoviev (s’est y pas mieux comme ça, c’est plus court et surtout ça fait quand même moins juif même renégat non ?) qui dirige le camarade Béla et la Tcheka, il devient un dirigeant-clé de la IIIe Internationale ou Komintern. A ce titre, il est envoyé en Allemagne en mars 1921 pour conseiller le parti communiste allemand. Il le conseillera si bien que la grande offensive révolutionnaire du 27 mars se soldera par un échec cuisant qui mettra Lénine en fureur. Il reste cependant au Komintern et sera envoyé au cours des années suivantes, ici et là, en Autriche ou en Tchécoslovaquie. Sa petite idée restera de fomenter une seconde révolution en Hongrie. Mais l’heure est passée. Il se fait arrêter à Vienne en 1928 pour une petite bêtise de faux passeport de rien du tout et est renvoyé une nouvelle fois à Moscou. Là, ce personnage décidément très sympathique dénoncera à la Guépéou un certain nombre de ses anciens camarades, communistes hongrois réfugiés comme lui en URSS. Cela ne le sauvera pourtant pas, car accusé de trotskisme (partisan de Lev Davidovitch Bronstein dit Léon Trotski) – un des rares crimes qui ne pardonnaient pas dans ces années là– il fait partie des purgés des grandes purges staliniennes antisémites de 1937-38. On ne sait pas précisément à quelle date il a été exécuté, ni si cet événement s’est produit au goulag ou à Moscou. Mais cette fois, heureusement sa «carrière» de grand criminel de guerre et contre l’humanité s’arrêtera là. Pour faire bonne mesure, sa femme, sa fille et son gendre prendront, eux aussi, le chemin des camps du goulag pour n’en plus revenir. Fin de l’histoire édifiante de Bela Kun.
Quand à Salem dit Alleg, trois ans après son arrestation, il est comme on l’a vu inculpé d'«atteinte à la sûreté extérieure de l'État» et de «reconstitution de ligue dissoute» et condamné à 10 ans de prison. Il est ensuite transféré au camp de Lodi (Draa Essamar Wilaya de Médéa) où il reste un mois, puis à Barberousse, la prison civile d'Alger. En prison, il écrit l’opuscule La Question, dissimulant les pages écrites et les transmettant à ses avocats. C’est là évidemment qu’Alleg fut confronté aux récits de ses codétenus qui lui racontèrent en les enjolivant et exagérant profondément les actes de «tortures» dont ils furent pour certains les victimes et dont il s’inspira en les amplifiant pour écrire son livre.
Dans La Question, il raconte sa période de détention et les sévices qu'il y subit en pleins événements d'Algérie. Tout d'abord publié en France aux Éditions de Minuit, l'ouvrage est immédiatement interdit. Nils Andersson le réédite en Suisse, quatorze jours après l'interdiction en France de mars 1958. Malgré son interdiction en France, ce «livre» de pure propagande marxiste culturelle farci de faux témoignages, contribue considérablement à révéler le phénomène des interrogatoires musclés en Algérie. Sa diffusion clandestine s'élève à 150 000 exemplaires. Transféré en France, il est incarcéré à la prison de Rennes. Profitant d'un séjour dans un hôpital, il s'évade. Aidé par des militants communistes, il rejoint la Tchécoslovaquie grâce notamment à Alfred Locussol (voir en cliquant ici: T'as le bonjour d'Alfred).
Alleg devient citoyen algérien après l’indépendance, directeur du nouvel Alger Républicain de 1963 à 1965.
Il revient en France après les accords d'Évian, puis en Algérie où il participe à la renaissance du journal Alger Républicain. «Persona non grata» en Algérie à la suite du coup d'État de Houari Boumédiène ou il est jeté dehors à grand coup de pied aux fesses, il se réinstalle en France en 1965. Il reprend sa plume entre 1966 et 1980 pour le compte du torche cul L’Humanité dont il devient secrétaire général malgré sa citoyenneté Algérienne. Alleg publie entre 1965 et 1991 plusieurs ouvrages dans la lignée stalinienne et brejnévienne, dénonçant les États-Unis (SOS América, Requiem pour l’oncle Sam à la gloire de Cuba (Victorieuse Cuba surtout de l’URSS parmi lesquels Étoile rouge et croissant vert et l’URSS et les juifs de justification de la politique soviétique [dans lesquelles il justifie tous les aspects de la politiques soviétiques notamment l’antisémitisme forcené des susdit] à l’égard notamment des minorités, expliquant, ainsi que la situation des Juifs sous le communisme est [a été] «globalement positive» alors que trois millions et demi de juifs ont été massacrés. En 1979, il est envoyé spécial de L’Humanité à Kaboul et cet anticolonialiste justifie l'invasion soviétique du pays, ce qui est la position officielle du PC dit F. Son départ à la retraite coïncide avec son installation à Palaiseau, rue Gabriel-Dauphin où il demeure jusqu'à la fin de sa vie aux frais lui aussi des Francaouis qu’il a exécré toute sa vie. Il était par ailleurs membre du Pôle de renaissance communiste en France et déclare regretter en 1998 «la dérive social-démocrate du PC-F, qui abandonne son authenticité communiste». Il fait partie de l’association «Comité internationaliste pour la solidarité de classe» (CISC), fondée le 10 octobre 1992 sous le nom de «Comité Honecker de solidarité internationaliste», qui soutient l'ancien criminel rouge ex dirigeant de la RDA, Honecker, poursuivi par la justice allemande. Il était également membre du comité de parrainage du fameux et bidon «Tribunal Russell» sur la Palestine comme de nombreux antisémites même ex juifs.
Henri Alleg cosignait, en 2000, l'Appel des crétins «pour la reconnaissance par l’État français de la torture» il signait aux côtés de Gisèle Halimi, Madeleine Rebérioux, Germaine Tillion et Pierre Vidal-Naquet «l’Appel des douze», adressé à Jacques Chirac et à Lionel Jospin pour condamner la torture par une déclaration publique. En 2001, il témoigne au procès du général Paul Aussaresses. En 2005, il cosigne une lettre au Président de la République, demandant à l'État français de reconnaître l'abandon des harkis en 1962. Il rejette la loi de 2005 sur les aspects «positifs» du colonialisme. Il est également très actif pour la reconnaissance du colonialisme comme, je vous le donne «Emile» : crime contre l’humanité pour un complice du marxisme aux 150 millions de morts innocents ce serait à mourir de rire à se rouler par terre si ce n’était pas si triste. Président de l’Association des combattants de la «cause anticolonialiste», il a apporté son appui aux soldats états-uniens refusant de servir dans «la guerre coloniale» en Irak comme l’ont fait, un demi-siècle auparavant, quelques abrutis de soldats français objecteurs de conscience et réfractaires. Dans les années 1990, le PAGS (Parti de l’Avant-Garde Socialiste), dénomination du PCA, connaît une crise sévère. Henri Alleg est très proche de l’un des courants qui va fonder le PADS (Parti algérien pour la démocratie (toujours sans rire SVP) et le socialisme), dirigé par d’anciens cadres communistes d’Alger-républicain. Il tisse également des liens étroits avec l’équipe qui a repris la publication d’Alger républicain en 1989 Cet homme marxiste de conviction, incarnait un exemple impressionnant de militant actif et fidèle à ses principes marxistes imbéciles. Jusqu’à ses ennuis de santé de la dernière année, il a fait preuve d’un dynamisme stupéfiant. Jusqu’au bout, il a poursuivi son combat dit «anticolonialiste» et sa recherche d’une alternative à l’ordre existant, pour une société reposant sur (sans rire SVP) la liberté, l’égalité et la justice sociale, projet qu’il identifiait au communisme.                                                                                          Il revint en France après les Accords d'Évian, puis en Algérie où il participa à la renaissance du maudit journal communiste Alger Républicain. «Persona Non Grata» en Algérie suite au coup d'Etat de Houari Boumediene qui n’avait pas à juste raison le communisme dans la peau, il est auparavant mis en prison. Il s’en suit un deuxième livre sur l’enfermement en Algérie : «Prisonniers de guerre». Alors qu’il est transféré à Rennes pour témoigner au procès sur la disparition de Maurice Audin, il s’évade et rejoint Prague, la «Genève communiste», qui accueille les militants des PC du monde entier menacés par les autorités de leurs pays.
Une partie des organisations communistes internationales, comme l’association internationale des juristes démocrates, la fédération mondiale de la jeunesse ou le conseil mondial de la paix, a son siège dans la ville et emploie ces révolutionnaires professionnels. Les secrétariats des partis communistes s’adressent directement à l’ambassade tchèque pour la demande d’accueil des militants. C’est ainsi qu’Henri Alleg croise dans les rues et les bureaux de Prague une autre belle ordure marxiste Georges Boudarel, l’ancien déserteur devenu instructeur politique auprès des soldats français prisonniers en Indochine. De Renne il avait été conduit à Dinard sur les bords de l’estuaire de la Rance, planqué chez Louis Le Bideau menuisier ébéniste militant d’une cellule locale et de là est amené dans le Cher chez un «militant» communiste Paul Delorme ancien cheminot. Marcel Cherrier, résistant à partir de fin 1942 et ancien responsable départemental du Front National accompagne Léon Feix et X. Arjaliès dont la femme Josette accompagnera Henri jusqu’à Prague via Genève et Zurich pour rejoindre dans un premier temps à Prague, le terroriste arabe et pétochard Larbi Bouhali de la direction extérieure du PCA (Parti Communiste Algérien) comme lui un ardent moscoutaire formé en 1934 à l’Ecole Internationale Lénine tout comme Léo Figueres qui avait lui aussi dès 1953 «plongé dans la clandestinité» il était hébergé chez devinez qui ? Chez le «logeur» du PCA Christian Buono et sa femme Charlie Audin la sœur de Maurice un couple d’instituteurs communiste et traître comme Maurice à la France. A l’inverse de ce que nous «racontent» ses hagiographes (les mêmes que ceux d’Audin) Harry Salem dit Henri Alleg le traître, condamné par la république aurait rejoint la Tchécoslovaquie sans autres explications début 1961 ou il participera à Prague à la publication de la Nouvelle Revue Internationale. Problèmes de la paix et du socialisme. En fait Salem ou Alleg avait rejoint la délégation extérieure de l’illégal PCA à Prague (Le PCA à Prague était l’agence moscovite et communiste d’aide au FLN) où il va déployer avec une énergie redoublée un travail de propagande marxiste et d’agitprop intense pour contribuer à achever l'isolement sur le plan international de la France à la veille des négociations que le gouvernement français engagera avec le FLN et qui seront consacrées par la signature le 18 mars 1962 des Accords d'Evian.
A Prague il retrouvera aussi le chef terroriste Abdelhamid Boudiaf le cousin germain de Mohamed Boudiaf membre fondateur du FLN (Front de libération Nationale). Il y rencontre aussi Mustapha Saâdoun. En 1952, Saâdoun entrait au Comité central du PCA. En 1954 Saâdoun est désigné à la tête de l’UJDA, et se rend en visite d’information en Chine ; il passe par le Vietnam après Diên Biên Phu, où il rencontre lui aussi  Hô chi Minh. En juillet 1954 Mustapha Saâdoun fait partie de la délégation algérienne au congrès de la FMJD, (Festival mondial de la jeunesse à Varsovie).                                                                                                Le film documentaire de Jean-Pierre Lledo «Un rêve algérien» retrace son retour 40 ans plus tard dans une Algérie qui l'accueille à bras ouverts et où il retrouve avec bonheur ses anciens compagnons.
Encore une fois l’histoire bégayait, le communisme, science de l’échec avait encore frappé avec son lot de misère de déportation, de mort et d’horreurs. François Quenin à propos du retour filmé du traître Salem en Algérie dans Historia N° 684, de décembre 2003 écrira : « …Alleg dans l'Algérie d'aujourd'hui regretterait que les «communautés» qui peuplaient ce pays n'aient pas réussi à coexister. La faute à qui ? Quand on voit Alleg se déplacer dans un fourgon militaire blindé pour se rendre dans les grandes villes où il vécut, on mesure combien ce rêve marxiste-léniniste s'est éloigné à jamais... (…)…Reste la vision d'une Algérie secrète entrevue derrière la vitre d'une voiture».
Ce traître, complice de crimes contre l’humanité était membre de la présidence d'honneur du Pôle de renaissance communiste en France. Il meurt le 17 juillet 2013 et siège à la droite de Lucifer ou il rôti dans les flammes de l’enfer rouge du sang de ses innombrables victimes innocentes.
La vie et les sinistres combats marxistes d’Henri Alleg illustrent les modalités de la construction de la mémoire communiste dans la société française révélateur de ce qu’a été le stalinisme à la française. L’attention est seulement portée sur le combat «anticolonialiste» d’Henri Alleg et son statut de victime de la torture française. Ils ne constituent qu’un aspect du puzzle. Certes, les communistes ont été parmi les plus virulents opposants à la torture, mais ils n’ont pas été les seuls. Au début de l’année 1955, des voix s’élèvent, comme celle de François Mauriac, pour dénoncer la violation des droits humains ou comme un Albert Camus qui en 1956 dénonçant «la torture aussi méprisable à Alger qu’à Budapest».                                                  La mémoire de cette «solidarité internationale», globalement acceptée par les sphères intellectuelles sous couvert de générosité de l’engagement, est en réalité hémiplégique et fortement teintée de marxisme culturel. Elle permet de passer sous silence les participations et les soutiens aux éléments coercitifs et violemment antisémites de  la révolution mondiale.
Pilotée et pensée de Moscou, la radicalité de cet engagement marxiste-léniniste véritable religion séculière se trouve magiquement exonéré de ce qui lui est consubstantiel.


Terminons avec le livre de Jean-Charles Deniau

Le journaliste Jean-Charles Deniau prétend avoir résolu l’énigme de la disparition d’Audin. Pour cela, il a longuement interrogé le général Aussaresses, devenu nonagénaire et quelques-uns de ses acolytes de l’époque. Un seul a accepté (ou pu) répondre à ses questions : Pierre Misiri.
Paul Aussaresses était à l’époque commandant. Il fut un personnage-clé de la Bataille d’Alger. Deniau lui a fréquemment rendu visite en Alsace, ces dernières années, où, soigné par son épouse, il a passé les derniers moments de sa vie.
Jacques Massu était investi de pouvoirs de police à Alger. Il avait un état-major officiel dirigé par son adjoint le colonel Godard, grand résistant (15). Six régiments furent engagés dans la capitale contre le FLN. On sait aujourd’hui qu’à côté de cet état-major officiel, le général Massu en avait créé un autre, clandestin. Paul Aussaresses était à sa tête.
A ce stade de notre exposé, nous devons indiquer que nous allons être amenés à citer abondamment Paul Aussaresses. Ceci est nécessaire pour expliciter notre désaccord sur certains points avec le livre de Jean-Charles Deniau. Chacun comprendra que ceci répond à un impératif didactique. Pour autant, nous ne considérons pas le témoignage du général Aussaresses comme entièrement crédible. L’abondance des faits évoqués et des détails fournis le rendent néanmoins d’une certaine façon incontournable.
De nombreux officiers supérieurs et généraux ont émis des jugements sévères sur le général Aussaresses (réunis en partie dans le Livre Blanc de l’Armée française en Algérie. Ed. Contretemps (pages 15, 16, 17)). Son témoignage n’est pas entièrement fiable mais le considérer simplement comme nul et non avenu serait très opposé à la méthode historique.
Voici comment l’intéressé expose son rôle dans son livre Services Spéciaux. Ed. Perrin, 2002 (p. 90 et suivantes).
« … Indépendamment de l’E.M. préfectoral qu’il était en train de constituer à raison de deux officiers par régiment de la 10ème D.P., soit une dizaine au total (16), Massu avait jugé utile la création d’un E.M. parallèle. Parallèle pour ne pas dire secret… Massu avait eu besoin de deux adjoints : le colonel Trinquier pour le renseignement et un autre pour l’action. Le deuxième adjoint devait entretenir un contact permanent avec les services de police, les commandants de régiments et les OR de ces régiments. Massu m’avait choisi pour ce poste, solution judicieuse vu le nombre de gens que je connaissais… ».
Aussaresses indique en outre (p. 92) que sa nomination était due également au colonel Godard, lequel, hostile à la torture et à l’implication de l’Armée dans un travail de police, ne voulait pas s’y trouver mêlé. La nomination d’Aussaresses à l’Etat-Major clandestin était donc un cadeau empoisonné. De plus, Godard et lui s’entendaient mal depuis l’Indochine pour des raisons tant personnelles que militaires.
Aussaresses commente ainsi cette partie de son récit : « … Je n’ai pas pu dire non à Massu. Ou j’acceptais ou je quittais l’armée. Quitter l’armée c’était quitter les services spéciaux, c’était renoncer à un idéal, c’était trahir (17). Alors je suis monté dans ma jeep et, à contrecœur je suis parti pour Alger».
Selon le général (alors commandant) Aussaresses (p. 97) Massu lui aurait dit ceci : «Non seulement le FLN tient Alger, mais ses principaux chefs y sont installés. Tout le monde le sait. Aujourd’hui Aussaresses, nous allons les liquider, très vite et par tous les moyens : ordre du gouvernement. Puisque vous n’étiez pas volontaire, vous savez que ce n’est pas un travail d’enfant de chœur…»
La suite allait le confirmer … « J’étais l’homme des services spéciaux de la Bataille d’Alger » commente Aussaresses (p. 102). Entre le 15 et le 16 janvier 1957, des milliers de suspects furent interpelés (p. 110). Bien d’autres allaient suivre. Dans cet épisode, Paul Aussaresses sera, pour reprendre ses termes (p. 124) « le chef d’orchestre de la contre- terreur».
Une grève insurrectionnelle tentée par le FLN fut brisée, vigoureusement. Les filières terroristes furent également détruites sans ménagement. Là encore, il suffira de laisser parler Aussaresses : … «ma mission m’amenait à organiser les arrestations, à trier les suspects, à superviser les interrogatoires et les exécutions sommaires». (p. 143).
Sans que la chose soit dite, les régiments occupant un secteur comprirent que le rôle du commandant et de son équipe était de les soulager des tâches désagréables, dont l’exécution de gens tenus pour dangereux ou trop abîmés par les interrogatoires.
Une large majorité des suspects appréhendés était ensuite conduite dans des camps où ils étaient assignés à résidence. Les gens recrutés de force par le FLN étaient parfois libérés ou invités à gagner les rangs de l’Armée ou de la police. Les interrogatoires de ceux des interpelés qui étaient tenus pour dangereux étaient menés sans états d’âme.
Parmi eux, les participants à des attentats étaient liquidés. «Mes hommes, écrit Aussaresses, partaient à une vingtaine de kilomètres d’Alger, dans des maquis lointains et les suspects étaient abattus d’une rafale de mitraillette avant d’être enterrés». (p. 147)
C’est dans ce contexte particulièrement sulfureux qu’il faut replacer l’arrestation et la disparition de Maurice Audin. En interrogeant longuement Aussaresses devenu grabataire, le journaliste Deniau lui a arraché ce qu’il pense être ses ultimes secrets, d’où son livre La vérité sur la mort de Maurice Audin. Il s’est en outre efforcé de voir ceux qui furent les collaborateurs du vieux général à l’époque. L’un d’eux (Ga…) a refusé de le rencontrer. Un autre, être un peu simple et quasiment illettré, ne pouvait guère le renseigner, il s’est donc concentré sur l’ex-sergent Pierre Misiri qui fut un des responsables des exécutions sommaires. Ce dernier a commencé par dire qu’Audin était mort durant un interrogatoire (p. 137).
On remarquera donc que ce récit affaiblit davantage encore la thèse officielle de l’évasion d’Audin. Rappelons que Misiri était dans la jeep censée transporter le mathématicien. Il qualifie d’ailleurs toute la chose de « simulacre » (page 212).

Toutefois Jean-Charles Deniau, s’est montré fort peu convaincu par l’hypothèse d’une mort accidentelle sous la torture. Il a donc décidé de ré-aborder l’affaire Audin avec le général Aussaresses, «face à face» (p. 181). En cuisinant le vieux général il a réussi à lui arracher trois éléments d’information : Massu était persuadé qu’Audin savait où se cachait André Moine. Celui-ci était le responsable suprême du PCA clandestin. Il était chargé de la publication secrète du journal Liberté et aussi de La Voix du soldat, organe de propagande destiné aux militaires du contingent. Aussaresses ne croyait guère qu’Audin sache où se trouvait Moine, en raison du cloisonnement inhérent à l’action clandestine.
Le vieux général a démenti l’hypothèse selon laquelle un certain lieutenant Ch … avait étranglé Audin dans un moment de fureur, rumeur ayant circulé à l’époque.
Pierre Misiri était en contact direct avec Aussaresses pour les «choses délicates» (comprendre les exécutions) … «quand il y avait quelque chose de sérieux à faire», selon son expression (p. 213 du livre de Deniau).
Jean-Charles Deniau va, à partir de là, redoubler d’insistance vis-à-vis d’Aussaresses. Il affirmera devant lui que l’ordre d’exécuter le jeune universitaire ne pouvait venir que du général Massu.
Aussaresses finira (par lassitude ?) par acquiescer à l’insistante demande du journaliste. Or, le général très fatigué, rappellera de toute son énergie résiduelle que Massu agissait sur les ordres du Ministre résident Robert Lacoste. A quoi il ajoutera ceci : «Massu croyait qu’Audin savait tout et c’est Audin qui a payé pour tout le monde» (p. 232).
Naturellement, le journaliste s’en montre satisfait. Mais n’est-ce pas tout simplement ce qu’il voulait entendre ? Par l’effet d’une espèce de tautologie cette hypothèse qu’il tient pour la bonne, lui paraît être La Vérité.
Aussaresses après avoir évoqué l’évasion d’Audin puis sa mort accidentelle par la maladresse d’un gardien (p. 220) en vient à présent à admettre que le mathématicien est mort par une décision de Massu. Au terme de ces longues interrogations, le vieux général est-il encore crédible ? Madame Audin, pour sa part, affichera son scepticisme et elle rappellera qu’Aussaresses n’avait jamais cessé de mentir.
Le général précisera qu’Audin fut exécuté à une vingtaine de kilomètres d’Alger et enterré au même endroit. Ceci permettra au journaliste d’annoncer, dans un premier temps, que la tombe (sic) de Maurice Audin se trouve entre Zéralda et Koléa (indication pour le moins imprécise). Le plus sensationnel dans ce livre est la mise en cause directe et personnelle du général Massu comme donneur d’ordres. A quoi il faut ajouter l’accusation concernant un certain lieutenant Ga…, déjà cité, auteur allégué du coup fatal.
Et puis finalement, Aussaresses prendra sur lui d’avoir «donné l’ordre de tuer Audin» (p. 248). Ce qui contredit le point précédent et exonère Massu comme le lieutenant Ga… d’une responsabilité directe dans le meurtre. Ce que Deniau tend à sous-estimer, car il en tient pour la culpabilité de Massu. Au total, on conviendra qu’il y a bien des versions du décès d’Audin et bien des virevoltes de la part des intéressés.
Il faut savoir en outre que Deniau n’est pas le seul à harceler Aussaresses. Il fait allusion ; je le cite : «… [à] tous les journalistes qui, depuis bientôt quinze ans, tentent de percer le mystère de la mort de Maurice Audin. De Paris ou de province, ils téléphonent régulièrement au général Aussaresses».
L’entrevue avec Misiri
Aussaresses a donc été accusé d’avoir menti et souvent. Pourquoi Jean-Charles Deniau est-il convaincu d’avoir réussi à connaître, et lui seul, la vérité au point d’intituler son livre en conformité ? Ceci découle, pour une bonne part, de ses rencontres avec Misiri.
Celui-ci vit dans le Midi. Il dira d’abord qu’étant arabo-berbère, il se limitait à interroger les prisonniers non ou insuffisamment francophones. Dans un deuxième temps, il a admis que l’évasion d’Audin fut montée de toutes pièces (p. 212).
Lors de sa nouvelle rencontre avec le journaliste, Misiri va plus loin. Il répondra affirmativement à la question de savoir s’il était présent à l’exécution d’Audin et à l’inhumation de sa dépouille.
Jusque-là, il avait été question d’un cadavre enterré entre Zéralda et Koléa. Or, cette fois, Misiri parle d’une ferme proche de Sidi-Moussa. Commentaire de Deniau : … « Du bout des lèvres, Misiri vient de briser le silence entretenu par l’Armée» (p. 240) car l’intéressé parle, il admet que la mission était ultrasecrète et que le silence était impérativement requis. Il admet encore que l’ordre de liquider Audin fut donné par Aussaresses. Celui-ci n’avait confiance, rappelons-le, que dans sa petite équipe.
Pour sa part, le journaliste ne manque pas de s’appuyer sur le mot écrit par Madame Aussaresses, sous la dictée de son mari. Dans ce texte envoyé au journaliste, le général s’accuse nommément : «J’ai donné l’ordre de tuer Audin» (p. 248).

Or, ceci, il faut le redire que cela plaise ou non, n’est pas vraiment en concordance avec un élément précédent de l’enquête de J-C. Deniau. Le journaliste a en effet la conviction que l’ordre suprême venait de Massu (p. 230 et 231). Or,  Aussaresses dans son aveu signé, n’accuse pas ce dernier. Dans le seul document écrit qu’il laisse, à ce sujet, il endosse et lui seul, toute la responsabilité. Certes on objectera qu’Aussaresses avait accusé Massu précédemment. Dans une conversation animée (qu’on peut supposer enregistrée et qui se trouve aux pages 230 et 231 de son livre), le général nonagénaire avait admis la responsabilité de son supérieur. Mais sur l’énorme insistance du journaliste (souligné par nous).
La conversation Deniau / Aussaresses
L’échange qui eut lieu entre le journaliste et le général est au cœur du livre. Il est trop important pour que nous évitions de le citer ici. Je renvoie aussi le lecteur à l‘ouvrage concerné :
« …     – Comment ? Eh bien ! On l’a tué au couteau. Et pourquoi ? Pour qu’on pense, si on le trouvait, qu’il avait été tué par les N…, on ne tuait pas souvent au couteau. Voilà et qui a décidé de ça, c’est moi. Ça vous va ? Je cherche seulement la vérité. (Il s’énerve) La vérité, c’est qu’on a tué. Qui l’a tué ? Un capitaine dont j’ai oublié le nom et qu’on nous avait prêté pour ça. Et après, vous avez monté le coup de l’évasion ? Voilà. Mais l’ordre a été donné par qui ?  Par … Et Massu… il est dans le coup ? Vous, vous êtes un soldat et vous obéissez, n’est-ce pas ? Bien sûr, j’ai obéi à Massu. Mais c’est mon initiative parce que j’avais appris par Massu la colère du G.G. voyant que les «cocos» français venaient dans ses plates- bandes… Mais, dites-moi, rien ne pouvait se faire à l’époque sans Massu. C’était lui qui décidait tout… - Oui… Vous préférez prendre sur vous, plutôt que d’accuser Massu ? Voilà, c’est ça….. ».                         Ce passage démontre clairement la pression qu’exerce le journaliste. Lorsque le vieux général rappelle qu’il doutait qu’Audin pût savoir où se cachait André Moine, ce qui différencie nettement sa position de celle de Massu, qui lui en était persuadé, le journaliste ne veut pas en tenir compte ; « je connais cette antienne » (p. 231). N’est-ce pas parce que, dans son esprit, il y a une unité de pensée entre Massu et Aussaresses ?
Le premier ordonne, le second exécute ; oubliés leurs désaccords !
Reprenons donc ce que dit Aussaresses : «C’était», dit-il, «mon initiative». A la question de savoir si l’ordre d’exécuter venait de Massu, il répond affirmativement, mais très bas, et du bout des lèvres. Lorsqu’à la page 231 suivante, le journaliste revient à la charge en ces termes :


«Général, j’ai tourné la question dans tous les sens. Ma conclusion c’est que l’ordre d’exécuter Audin, il vous a été donné par Massu ? (Silence et très bas) (nous soulignons) – Oui. Vous pouvez le dire. Ce n’est pas une question de J.C. Deniau, c’est une affirmation. Mais Aussaresses se reprend presqu’aussitôt : Oui… Mais attendez… il le tenait du G. (Ministre résidant). Je traduis ce que le G.G. (le ministre résidant Lacoste) pensait …»
Le vieux général n’affirme pas avoir reçu un ordre direct et personnel d’un supérieur. Il traduit nous dit-il. Il interprète, en fait, la volonté de ses supérieurs. Bref, pour nous lecteurs, le doute reste permis quant à l’existence d’un ordre précis et direct de Massu.
Jean-Charles Deniau est certes un journaliste parfaitement compétent. Nous ne discutons pas son honnêteté intellectuelle mais son affirmation de la page 232 : «Il [Aussaresses] n’a fait qu’exécuter l’ordre de son supérieur hiérarchique» ne nous convainc pas.                                                                                         Le vieux général fait allusion à une hiérarchie qui n’est pas seulement militaire mais politico-militaire. Lorsqu’il fait allusion à l’exécution des ordres, la formulation est floue : «Bien sûr, j’ai obéi à Massu. Mais c’est mon initiative». Auparavant à la question : «L’ordre a été donné par qui ?» il répond : «Par moi». Aussaresses fait donc allusion à des ordres donnés de manière globale et à la promesse d’une couverture pour les actes répréhensibles. Il évoque selon nous un ordre de ce type qui lui laissait une marge de manœuvre et dont il prend la responsabilité.                                                                             Aussaresses n’a-t-il fait qu’exécuter un ordre direct et précis de Massu ? On peut le croire ou ne pas le croire. Tout est dans le ne … que … Il n’y aura pas de preuve autre que ce dialogue des pages 230, 231, 233. Est-ce une preuve ?
Pour justifier la marge de doute qui subsiste à nos yeux, il faut en revenir à la lettre écrite par Madame Aussaresses et, rappelons-le, dictée par son mari. Ce court texte est clair. Le général Aussaresses revendique sans ambages une responsabilité personnelle et entière : «J’ai donné l’ordre de tuer Audin».
N’a-t-il fait qu’exécuter un ordre de ses supérieurs hiérarchiques dans ces conditions ? Peut-être. Peut-être pas.
Nous ne pouvons en tout cas qu’indiquer notre scepticisme lorsque Deniau, fort du oui (très bas) par lequel Aussaresses a acquiescé à son insistante question, affirme   :
«Je viens de marquer un point capital» (p. 232). La suite montre, dans une certaine mesure, que le journaliste tire une conclusion précipitée : «Même, s’il s’en défend (sic), Paul Aussaresses n’a fait qu’exécuter l’ordre de son supérieur hiérarchique…..»
Nous ne pouvons qu’être en désaccord. Aussaresses s’en défend en effet et cela ne peut être escamoté. Qu’il fût sous les ordres de Massu, nul ne le conteste. Qu’il ait exécuté Audin sur l’ordre direct immédiat du chef de la 10ème D.P., voilà qui n’est pas vraiment établi.
Car, curieusement, J-C. Deniau ne rappelle pas que Robert Lacoste, avant Massu, était à l’origine de la chaîne hiérarchique, ce que fait Aussaresses. Or, Jacques Massu n’est plus de ce monde. Il ne peut se défendre. Donc, ce qui peut paraître «évident» en termes de journalisme, l’est beaucoup moins pour un historien. Un témoignage ne peut constituer une preuve. Surtout s’il est arraché à un vieillard cacochyme, au seuil de la mort.
Est-ce la raison pour laquelle Deniau a voulu conforter son enquête en reparlant à Pierre Misiri ? Celui-ci eut en effet de tardives réminiscences à propos d’une ferme où serait enterré Audin. Près, cette fois, de Sidi-Moussa.
Le journaliste photographiera une ferme qu’il repère entre Baraki et Sidi-Moussa. Le cliché envoyé par Ipad atteint Misiri en France en direct sur son portable. L’ex-sergent croit reconnaître le lieu … .. Cinquante-cinq ans après … Deniau écrit d’ailleurs prudemment : « …que les erreurs sont toujours possibles» (p. 265). Certes.

Conclusion : Le principe testis unus, testis nullus s’applique en histoire comme dans les prétoires. Pierre Misiri est bien un témoin unique. Qu’il ait pu reconnaître une ferme fantôme, abandonnée par ses propriétaires pieds noirs partis en Australie, et cela plus d’un demi-siècle après et, depuis l’autre rive de la Méditerranée, relève de l’exploit. Après une première évocation de Zéralda et de Koléa comme dernières demeures d’Audin, qui sont à l’Ouest d’Alger, nous voici à Baraki au Sud-Est de la capitale. Pour faire bonne mesure, un Algérien a déclaré récemment qu’il se souvenait qu’Audin avait été enterré à Oued-El-Alleug au cimetière de Ben Salah (El.Watan.com 23/10/14).
En ce qui concerne la responsabilité directe de Massu, le doute est d’autant plus permis que l’on éprouve un malaise à voir discrètement gommée la responsabilité des hommes politiques. Aussaresses pour sa part, a tenu à rappeler avec insistance qu’au-dessus des militaires il y avait des politiques (p. 231).
Sans mettre en question la sincérité de ceux qui ont entrepris des recherches délicates sur un passé douloureux où le manichéisme n’a pas sa place, il paraît indispensable que des historiens fassent entendre leur voix.
Ci-dessous un article de  © Sidney Touati pour Dreuz.info me servira de conclusion.
Si l’on compare le bruit fait autour du cas Audin et le silence d’état qui a accompagné la disparition de 1 583 européens d’Algérie, dont le plus grand nombre après le 19 mars 1962, on est obligé de constater que pour certains intellectuels de l’époque, il y avait deux poids et deux mesures. Hypersensibilité et hypermnésie pour un disparu indépendantiste, sensibilité réduite au minimum ou absente pour de malheureux civils pieds noirs qui n’eurent que le tort d’être au mauvais endroit au mauvais moment. On évoque souvent un devoir de mémoire. Il y a aussi un devoir d’objectivité.
Passée la période d’euphorie qui a suivi l’indépendance, les religieux n’ont pas tardé à exiger le pouvoir. Ils l’auraient pris légalement si la junte militaire et le parti unique, le FLN, qui dirigent l’Algérie, avaient respecté le suffrage universel en 1992 et si la France n’avait pas volé au secours de ces derniers. Conséquences de ce désastre, au moins 100 000 morts !
En agissant ainsi, la France s’est inscrite, tout comme l’Algérie (et d’autres pays arabo-musulmans), dans une guerre de religion dont elles ne peuvent sortir car elles refusent de voir que l’Islam et son corps de doctrines est le cœur de cette machinerie sanglante (Note : machinerie mise en place par les marxistes qui pensaient bêtement pouvoir la maîtriser).
L’Egypte exécute actuellement en masse les chefs de la confrérie des «Frères musulmans».
C’est la deuxième fois qu’elle procède à une répression de cette ampleur. Cela ne règle nullement le problème. La parole qui circule dans les mosquées nourrit, entretient nécessairement la révolte contre l’Etat, lequel soutient le religieux.
Comme le montre l’exemple de l’Iran (et celui de la Turquie d’Erdogan qui semble prendre le même chemin), dans le monde musulman, le religieux aspire toujours à dominer sans partage le domaine politique, à instaurer son règne totalitaire. D’où la nécessité pour les politiques d’instaurer une dictature pour se maintenir au pouvoir.

Confrontée au phénomène d’un terrorisme massif (250 morts, des milliers de blessés en trois ans), la France combat le terrorisme islamiste dans des termes identiques à ceux qu’elle utilisait pour combattre à ses débuts la «rébellion algérienne».
L’état reproduit quasiment à l’identique ses errements. Voilà qu’il préconise l’enseignement de l’Arabe par l’éducation Nationale, comme il le faisait hier en Algérie…Il pense qu’en mettant en œuvre un mécanisme de financement interne du culte musulman, il va l’adoucir, le franciser.
Dérisoire fuite en avant. Illusion désarmante. De tels remèdes ne sont que des placébos. En outre, loin de diminuer la charge explosive dont l’Islam est le porteur, ils ne font que l’alimenter.
Comme l’avait parfaitement énoncé le Président Hollande, au bout de cette logique, il y a la partition du pays.

La France ne sait toujours pas contre qui elle s’est battue hier en Algérie. Elle ignore délibérément contre qui elle se bat aujourd’hui. La confusion règne et le leurre initial perdure. La religion musulmane demeure pure et sans tache.
L’ennemi n’étant ni vu, ni désigné, ni compris, la guerre d’Algérie était perdue d’avance.
Il en est de même aujourd’hui.
Confrontée au terrorisme islamiste, la France est en guerre sans être en guerre ; elle se bat contre un ennemi dont elle ignore la réalité. Une nouvelle fois elle ne peut que perdre. Elle perd. L’islam politique étend chaque jour son emprise sur des pans entiers du territoire.
Comme en Algérie hier, la France contribue activement au triomphe de l’Islam dont les responsables du pays ignorent à peu près tout, à l’instar d’Alain Juppé (dit pourtant Ali Djipé) qui avoue n’avoir jamais lu le Coran.
Hier la France luttait contre les terroristes-fellaghas-bandits à la solde des communistes…
Elle se proclamait l’amie des gentils musulmans et de l’Islam.
Aujourd’hui elle lutte contre les méchants terroristes à la solde de Daech ou autres…
Elle se proclame amie des gentils musulmans et de l’Islam.
Par application du principe « Une histoire qui s’ignore est une histoire qui se répète », à terme, un immense drame se profile.
La France et les dirigeants algériens ne savent toujours pas que nationalisme/islam/terrorisme-islamiste sont intrinsèquement et indissolublement liés.
Il faut «privatiser» la pratique religieuse, seule manière de combattre l’Islam politique et son corolaire le terrorisme, comme le font les Chinois ou les Japonais.
Or, la politique actuelle a tendance à le «nationaliser» chaque jour davantage en en faisant une force politique incontournable.
Si l’aveuglement perdure, alors des mouvements de type «FLN vaincra» fleuriront.
A quand la constitution d’un Front de Libération National Français, Allemand, Suédois… ?
La révolte gronde en Europe. Il faut certains ingrédients pour la transformer en «révolution», la cécité et la surdité des hauts responsables en font partie (note : tous des marxistes culturels). Quand les peuples ne sont plus entendus par leurs dirigeants, quand le mépris règne, le désespoir l’emporte et ils se précipitent dans le vide.


Vous venez de lire le cinquième chapitre de l’affaire Audin. Audin traître à la France, terroriste rouge complice de crime contre l’humanité comme tout bon communiste. Vous voulez lire le Chapitre 6 ? : Il n’y en a pas dommage ! Par contre vous avez lu des extraits du livre de Jean-Charles Deniau alors comme les commentaires sont libres ici, les ceusses qui sont pas content ils n’ont qu’à l’écrire !


 

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