samedi 23 février 2019

L'affaire Audin Chapitre 3


L'affaire Audin CHAPITRE 3


12 balles pour Maurice .



Vous allez lire le troisième  chapitre du livre l’Affaire Audin écrit par Michel Alain Labet de Bornay. Bande de petits veinards.

 

L’internationale Communiste et les évènements d’Algérie.


Indépendamment de tout contact entre les directions du PCA et du FLN, des étudiants du PCA et du FLN participent immédiatement à des actions terroristes communes. D’après Daniel et Gabriel Timsit, amis d’Audin tous deux «camarades» marxistes, étudiants en médecine, un réseau certainement progressiste humaniste et pacifiste, mêlant traîtres communistes et rebelles «nationalistes» «socialisants» se serait formé fin 1955, «sans directives, sans dogmatisme» au point d’aboutir, par miracle, à la création d’un réseau dit «FLN» au sein duquel l’organisation communiste conservera son existence autonome car le FLN était avant tout musulman et ne pouvait pas «encadrer» les cocos. Les «nationalistes arabes et musulmans socialisants» n’ayant évidemment aucune affinité avec les communistes. L’islamo-marxisme est un des rêves marxistes culturels qui ne fonctionne pas.                                                                                      Sans Sans que les frontières soient toujours bien nettes, l’activité de ce réseau dit «réseau bombe» se fait au profit du PCA (au débit des actions terroristes à Alger, personne n’est dupe, ce sont des bombes «communistes» qui explosent) et du FLN s’occupe des exfiltrations de terroristes, des planques, des chauffeurs, des armes et du matériel clandestin et fait circuler les ordres entre les deux organisations ; les responsables en sont Buono et Audin. D’après Daniel Timsit, le dirigeant de l’UGEMA Mohammed Ben Yahia, lorsqu’il aura connaissance de l’existence de ce réseau qui commençait à lui faire de l’ombre, demandera gentiment aux communistes de ne participer qu’individuellement à l’action du FLN. Il est clair que tous les membres du FLN ne sont pas partisans de cette collaboration : en mars 1956, un tract du FLN distribué à la cité universitaire menace explicitement les communistes, qualifiés de «factieux» et d’«agents de division» car ils se réclameraient du FLN pour organiser les étudiants au profit du PCA dans des actions «contre-révolutionnaires et antinationales», si ce n’est des «petits-bourgeois gauchistes ». Ces éléments témoignent tout autant du flou organisationnel entretenu sciemment par nos cocos humanistes et pacifistes, fabricants et poseurs de bombes terroristes que des fortes divergences internes au FLN quant à l’attitude à adopter face aux communistes. Les «arabes» et les musulmans dans le monde n’ont jamais fait confiance aux communistes. «Il y a quelques tribus honnêtes et laborieuses mais les plus nombreuses sont aventurières, imprévoyantes, oisives et portées aux larcins». C’était selon le professeur Victor Farías les propos qui ont été proférés dans sa jeunesse par l'icône tant admirée de la gauche marxiste à «visage humain»: le bon docteur Salvador Allende.
Une chose importante restera toujours dans l’ombre comme la prise en main par des communistes cachés, par exemple, Annie Steiner à l’Université d’Alger de la fameuse «révolution» Algérienne et surtout au PCA par des envoyés de l’IC formé à l’école Internationale Lénine spécialistes du terrorisme rouge. C’est Lénine lui-même qui assura un nouveau rôle historique à des révolutionnaires qui deviendront par le passage dans les écoles du crime comme l’école Internationale Lénine à Moscou des activistes professionnels, dans cette «lutte» nouvelle, les notions de spontanéité, de rébellion de fanatisme, de courage et d’imagination que le terme révolutionnaire implique, semble mal se marier avec l’idée de routine, de méthodes et de rétribution du qualificatif professionnels et pourtant Annie Steiner était une professionnelle comme beaucoup d’autres en Algérie qui étaient là pour récupérer au profit de l’IC et de Moscou le bien minuscule nationalisme Algérien qui ne concernait qu’une toute petite fraction de l’ethnie arabo-musulmane. Ils ne réussirent pas à s’imposer mais la rébellion initialisée par eux se transformera bel et bien en indépendance. Winston Churchill dira néanmoins avec raison que: «Le socialisme est la philosophie de l'échec, le principe de l'ignorance et l'évangile de la jalousie».
Toute l’histoire du communisme est falsifiée. Qui sait aujourd’hui que c’est en 1945 que le Parti Communiste par la voie du traître, déserteur et collaborateur des Nazis le secrétaire général du PC SFIC devenu F, Maurice Thorez qui désapprouvera violemment la mutinerie ou insurrection de Sétif prélude à la soi-disant «guerre» d’Algérie. Lors du massacre de Sétif et Guelma, il désignera même les rebelles sous le nom de «provocateurs hitléro-trotskistes». En novembre 1954, les communistes du PC-(F) condamnent aussi l’insurrection déclenchée par le FLN. 
Il est dit que le Parti Communiste Algérien (PCA)  émergea (par l’opération du saint esprit bolchévique ou du petit Jésus soviétique) en 1920 comme une extension du PC- SFIC (Parti communiste Section Française de l’Internationale Communiste) qui deviendra plus tard le Parti communiste se disant français (PC-F). Hors il s’agit encore une fois d’une falsification historique marxiste culturelle. 
Le PCA sera créé et contrôlé jusqu’en 1952 par André Marty, un communiste stalinien criminel et assassin, traître à la France qui avait été mis vers 1931 à la tête du Parti Communiste Section Française de l’Internationale Communiste (SFIC) par Eugen Fried, l'homme de Moscou qui dirigeait secrètement depuis Bruxelles le Komintern (l’IC) pour toute l'Europe de l'Ouest  et par conséquent sa section Française. 
A partir de 1931, Marty est de plus en plus impliqué dans l'appareil de l'immonde Internationale Communiste Criminelle appelée également Komintern à l'exécutif duquel il représentera le parti français. (Aujourd’hui en France le «Komintern» s’appelle Attac) En 1935, il sera nommé au présidium et au secrétariat, devenant ainsi le Français au grade le plus élevé au sein du Komintern. Il entre également au bureau politique du parti français en 1932.
De fait le Parti Communiste Section Française de l’Internationale Communiste est étroitement tenu par Moscou : de 1930 à 1943, date de sa mort, le parti est contrôlé par l'agent du Komintern Evzen ou Eugen Fried, Juif hongrois Erev Rav (le juif érèv rav «tourbe nombreuse» ou assafsouf «ramas» est un groupe d’étrangers se joignant aux Hébreux lors de l’Exode hors d’Égypte. La tradition juive en fait des convertis insincères, responsables des fautes d’Israël dans le désert et des comportements indignes se manifestant parmi les Juifs) Fried est né en 1900 qui parle yiddish, hongrois, tchèque, slovaque, français, russe et anglais, qui  choisit, pour Staline, comme dirigeants du parti en France: Maurice Thorez (dont la première femme sera sa dernière compagne et dont il élèvera le fils), Jacques Duclos, Benoît Frachon et André Marty. Pendant la guerre civile en Espagne, à partir de 1936, le Komintern nomme Marty inspecteur général des Brigades Internationales et il restera planqué en Espagne jusqu'à la fin de la guerre, en 1939. André Marty, sera surnommé le «boucher d'Albacete», il fut notamment chargé d'éliminer physiquement les trotskistes ; nombres de trotskistes étaient à cette époque juifs à commencer par Trotsky lui-même (l’érèv rav juif Lev Davidovitch Bronstein) et son compère bolchévique et assassin Grigori Zinoviev un autre Erev rav de son vrai nom Ovseï-Gerchen Aronovitch Radomyslski-Apfelbaum. Le témoignage de Sygmunt Stein, un communiste polonais, membre des Brigades Internationales et de confession judaïque dans son livre écrit en yiddish dans les années 1950 et parus dans une traduction française de Marina Alexeevna-Antipov en 2012 est capital. Tout ce qu’il croyait combattre dans le fascisme (Forme nationaliste du socialisme), à commencer par l’antisémitisme, il le retrouve dans son propre camp, le camp communiste, le camps de la haine, cette haine antisémite viscérale qui sévit encore aujourd’hui au sein de ce «parti» dont de nombreux militants sont condamnés pour incitation à la haine raciale antisémite, dont des militants du MRAP mouvement qui distille de la haine des juifs ! Beaucoup de mes lecteurs doivent être sidéré du nombre invraisemblable de «juifs» (énormément en Algérie et souvent des traîtres cocos) qui furent communistes et pour certain des racistes et des antisémites virulents, c’est pourquoi j’emploie systématiquement et très justement à leur sujet le qualificatif d’érèv rav. Un très grand nombre de personnes continuent à les appeler simplement des « juifs » hors ces gens ne sont plus des juifs  un juif sans JHWH l’éternel n’est plus juif, c’est un Erev Rav. C’est le Gaon de Vilna une référence dans le judaïsme, qui explique que l’érèv rav sont ceux dans le peuple juif qui au lieu de contrer «ceux qui parmi les Nations causent du tort au peuple juif» choisissent la polémique et s’en prennent à lui utilisant les «fausses vertus des hypocrites et des trompeurs» style socialiste, républicains en Marche et à l’arrêt, cocos etc. etc.; l’humanisme, le pacifisme, le progressisme et souvent la «démocratie» (HPPD) sont en priorité ces fausses vertus des marxistes qui ne sont que des  hypocrites et des trompeurs, n’oublions pas de dire que l’on peut mettre aussi dans le panier de crabes puants les socialistes, les ripoublicains et assimilés. Cette conduite est expliquée au sujet des Juifs dans l'histoire moderne comme «étant le désir de certains Juifs d'être reconnus sur le plan social dans un environnement hostile aux Juifs», ou comme «la conséquence d’une éducation juive défectueuse», en Algérie c’était les deux mon Général. Ils sont considérés comme des «ennemis de l’intérieur» ou des «juifs antisémites» et c’est le Gaon de Vina qui le dit. Le rabbin Pinchas Winston dit aussi la même chose et écrit qu'il existe dans le judaïsme un terme technique, le érèv rav, pour désigner les Juifs qui au fil des générations «sont tellement assimilés et influencés par des valeurs non juives qu'ils sont devenus par eux-mêmes des ennemis de la nation juive». Il donne pour exemple «les Juifs qui sont tellement à gauche [politiquement] qu'ils sont devenus des antisémites à part entière». Il explique que «ce qui les rend dangereux» est que lorsque «des non-Juifs disent au sujet du peuple juif ce que le érèv rav dit, ils sont qualifiés d’antisémites, par contre quand c'est le érèv rav qui le dit ils sont considérés comme introspectifs, honnêtes, courageux, puritains, alors qu'en fait ce qu'ils sont réellement, c’est des haineux d’eux-mêmes».                                                   Rabbi Shimon Bar Yohaï dans le Zohar, comme le Gaon de Vilna disent que les juifs Erev Rav ne pensent qu’à ce faire un «nom» pour eux-mêmes et qu’ils sont généralement attiré par les rôles ou les positions ou ils peuvent influencer les gens  autour d’eux, ce qui leur donne la plateforme idéale pour lancer ou encourager les  tendances négatives (marxistes ou socialistes) qui tiendront les juifs loin de D.  Et ne croyez pas non plus que le Erev Rav est un vieux machin obsolète, l’Erèv Rav est toujours là aujourd’hui.                                                                          La déception du juif Sygmunt Stein est alors à la mesure de l’espoir qui l’avait mené en Espagne : immense. Affecté par la suite à la compagnie juive Botwin, il sera envoyé au front pour servir de chair à canon.
Des plus de 500 exécutions arbitraires du «boucher d’Albacete», André Marty, aux banquets orgiaques des commissaires politiques communistes, en passant par les impostures de la propagande soviétique, Sygmunt Stein dénonce violemment dans son livre la légende «dorée» des Brigades internationales assassines.
Voir ici
Hemingway fera un portrait très peu flatteur de Marty dans Pour qui sonne le glas, où il apparaît sous le nom d'André Massart. On vient de voir que dans ses souvenirs de la guerre d'Espagne, publiés primitivement en yiddish en 1956 le brigadiste polonais Sygmunt Stein qui a connu Marty à Albacete, le présentait sous le jour d'un antisémite stalinien sanguinaire qui inspirait la terreur à ses camarades de combat.                 Le traître antisémite et assassin communiste André Marty est à Moscou lors de l'annonce de la signature du pacte germano-soviétique, et de la déclaration de guerre, en septembre 1939. Il y est rejoint par un autre traître et déserteur Maurice Thorez qui avait lui aussi, sur un ordre de Dimitrov rejoint Moscou. Il travaille pour le pestilentiel Komintern jusqu'à la dissolution de celui-ci, en mai 43, et en octobre 43, il arrive à Alger pour représenter le PC devenu miraculeusement (F) auprès du gouvernement provisoire du Colonel De Gaulle autoproclamé général (notons qu’il avait été nommé mais non confirmé dans le grade) et siéger à l'assemblée consultative ce qui expliquera plus tard et en partie les liens entretenus par le «Général» avec Prosper Môquet (Le père de Guy), André Moine et autres rouges criminels ; nous aurons l’occasion d’en reparler.            
Les noyaux (cellules) du PCA étaient principalement composés d'ouvriers expatriés, européens dont de nombreux Français «indésirables» en métropole. PCA dont André Moine était depuis 1947 le secrétaire permanent.
Mais finalement que sais-t-on vraiment sur la création de ce Parti Communiste dit Algérien ? L’action dite «anticoloniale» de la Section Française de l’Internationale Communiste en Algérie dans l’entre-deux-guerres était entièrement tournée dans le sens d’un «colonialisme» communiste pervers de façon à faire rentrer des «peuples» dans l’orbite de Moscou et de l’IC, un colonialisme progressiste et humaniste. Ces déclarations reflètent la fameuse «ligne antifasciste» une sorte de «colonialisme à l’envers», défendue par le Komintern entre 1934 et 1939. Mais elles sont aux antipodes de la politique menée en Algérie entre 1931 et 1936 par un autre communiste «français», André Morel dit André Ferrat. Révolutionnaire professionnel, ce dernier réside en 1930-1931 en Union soviétique où il est délégué de la SFIC auprès du Komintern. À son retour de Moscou, il prend la tête de la Section coloniale centrale (SCC) de la SFIC et travaille d’arrache-pied pour diffuser le communisme dans les colonies et propager la révolution marxiste en Algérie ou en dehors de quelques européens naïfs, il ne rencontre aucun succès. Charismatique, il y gagne cependant la sympathie et la confiance de quelques militants communistes. Pendant cette même période, cet homme du sérail qui a pleinement intégré la discipline de parti se défie et se distancie peu à peu de la SFIC, jusqu’à en être exclu en juillet 1936. La fondation du PCA serait-elle l’œuvre secrète d’un seul homme, désabusé, resté fidèle aux préceptes marxistes-léninistes sur la lutte contre l’impérialisme, à l’heure où la stalinisation de la SFIC futur PC-(F) est achevée et où le Komintern n’a plus d’autres fins que de défendre les intérêts de l’Union soviétique, tels que Staline les perçoit ?
La question des relations entre le Komintern et le PC SFIC puis PC-(F) a longtemps suscité la controverse, des historistrions proches du PC refusant d’admettre l’emprise du Komintern sur le parti français alors que derrière le pseudonyme de "Camarade Clément" s’est caché, pendant plus de dix ans, l’homme le plus secret du communisme en France : Eugen Fried. Ce jeune juif Erev Rav Slovaque (encore un) révolutionnaire professionnel (encore un) fut, à partir de 1931, le représentant permanent de l’Internationale communiste à Paris et le véritable chef du Parti communiste SFIC dans les années trente. Œil et bras de Moscou, Evzen Fried, dit Clément, dit «Le Grand» arrive clandestinement à Paris en 1931 et a tout pouvoir sur les dirigeants du Parti français. Dès l'été 1931, celui qu'on appelle «camarade Clément» monte une affaire de «fractionnisme» contre les deux principaux responsables du Parti communiste en France (PC-SFIC), Henri Barbé et Pierre Celor, qu'il fait exclure du bureau politique. Il installe alors son équipe de nigauds au petit QI, composée du docile et illettré Maurice Thorez (Une preuve de l’illettrisme de Thorez ? Eugène Schkaff dit pour faire «plus Français» Jean Fréville est issu d'une famille bourgeoise russe qui fut contrainte de s'enfuir après la révolution bolchevique.  Schkaff obtient la naturalisation française en 1927 et la même année s’inscrit au PC SFIC, pour fêter ça, il se rend à Moscou pour les célébrations du 10e anniversaire de la Révolution d'Octobre.  Des problèmes graves avec son père l’avaient poussé bêtement à devenir sympathisant de la révolution et s’était inscrit au PC SFIC. Docteur en droit, c’est un des très rares véritable intellectuel membre de la SFIC qui parle Russe, il est très vite repéré par le véritable «patron» du Parti Communiste en France le sieur Evzen Fried qui le charge de «driver» son poulain, l’illettré Maurice Thorez. Il devient chroniqueur littéraire pour L'Humanité et il est le premier à utiliser le concept de «réalisme socialiste» avant que celui-ci soit conceptualisé en URSS. Il est devenu sous les ordres de Fried un des plus proches «collaborateurs» de Maurice Thorez, à tel point qu'il rédige carrément tous lrs textes pour le secrétaire général du Parti bien incapable d’écrire deux lignes à la suite, notamment son autobiographie bidon: «Fils du peuple». Pages 36 et 37 des premières éditions, il est écrit en forme d'acrostiche : «Ferrailles rongées et verdies, informes lacis, larges entonnoirs aux escarpements crayeux, ravinés, immenses tranchées creusées en labyrinthes, infranchissables vallonnements, ravagés, embroussaillés...» En prenant la première lettre de chaque mot il convient de lire : «Fréville a écrit ce livre». Cette information disparaîtra des éditions suivantes...  On peut caractériser le monde communiste ineptocrate comme une biocratie au sens de l’usage immodéré de la biographie. L’importance cruciale qu’acquiert le biographique, sous toutes ses formes, tient à la spécificité du système soviétique bolchévique marxiste. Caractérisée par la tentative d’éradication du capital économique et la marginalisation relative du capital scolaire comme principes de différenciation sociale, l’URSS et les partis satellites dont la SFIC futur PC qui se targuera d’un F inopportun, érigent le capital politique, au cours des années vingt, en nouveau principe orchestrateur de différenciation et de hiérarchisation sociales. Or, le capital politique s’appréhende au regard de la trajectoire sociale et politique de l’individu. Dès lors l’ensemble des pratiques sociales furent irriguées par les évaluations biographiques, formelles et non formelles, écrites et orales, censées rendre compte des droits et des devoirs de chacun, de la place qui lui était octroyée, des honneurs et privilèges, ou au contraire des indignités, dont il faisait l’objet. Cette culture biographique, à l’œuvre dans les identités d’État comme dans le fonctionnement partisan, tient une place cardinale dans le travail de légitimation et en particulier dans le travail de célébration communiste. Autobiographies mensongères, autocritiques bidonnées, faux aveux, analyse l’immense travail biographique et autobiographique qui caractérise le fonctionnement de l’URSS, de l’Internationale communiste et des différents partis communistes (notamment français et italiens), et, après-guerre, celui des «Démocraties populaires». Inhérents aux mécanismes de gestion des populations des États socialistes et aux mécanismes de sélection, de promotion et de contrôle des «élites» sociales et politiques, les multiples usages du biographique nous introduisent au cœur du travail de légitimation du système communiste. Le principe idéologique en est simple : le récit de l’histoire sociale et politique de chacun devient le critère à partir duquel la hiérarchie sociale s’ordonne, l’idéal étant d’épouser par sa trajectoire sociale le mythe prolétarien et par sa trajectoire politique l’histoire du bolchevisme. À partir de ce canevas, les récits obligatoires ou suscités, inventés ou faussement revendiqués, susceptibles de se retourner contre soi ou de servir ses intérêts vont se généraliser. De l’autobiographie communiste d’institution (les fameuses «bios»), exigée de tous les cadres, à la culture autocritique en passant, parfois, par les aveux, sans oublier les multiples biographies édifiantes mais fausses comme celle de Thorez, se met en place la culture stalinienne de «l’homme nouveau».
Dans l’équipe Française d’idiots (au sens psychiatrique du terme) d’Evzen Fried le patron de la SFIC, ou trouve aussi Jacques Duclos, Benoît Frachon, André Marty et Maurice Tréand, il suit l’activité quotidienne, impulse la politique du Parti et rend compte en permanence à Moscou au Komintern qui dirige totalement le Parti en France. En 1934, il se met en ménage avec Aurore Membeuf, la première femme de Thorez, ce dernier s'étant mis en couple avec Jeannette Vermeersch. Il est la véritable éminence grise et le vrai patron de Thorez, transmettant les ordres venus du Kremlin. Pour les autres, il crée une «commission des cadres», chargée de recenser, sélectionner, promouvoir et surveiller les principaux responsables (La section des cadres du Komintern est fondée en février 1932 afin de réaliser une sélection plus stricte des cadres des partis communistes et de l’appareil du Komintern. Dans les faits, la section est le résultat d’une fusion de la Section spéciale, qui s’occupait jusque-là de contrôler les cadres en liaison avec les services spéciaux soviétiques, et du Secteur des cadres de la Section d’organisation. Son premier responsable est Anton Krajewski, auparavant responsable de la Section spéciale). Cette police du parti leur inculque une discipline militaire de fer. Chaque responsable, jusqu'au chef de cellule, doit remplir un questionnaire biographique en répondant à 74 questions touchant à sa formation, à ses lectures mais aussi à sa famille et à sa vie intime. Les cadres communistes formés ou dépêchés à Moscou servaient alors quasiment essentiellement de courroie de transmission, mais ils n’obéissaient pas toujours aveuglément (esprit Français oblige). Le parcours d’André Ferrat est à cet égard particulièrement éclairant. Il montre qu’en dépit de la centralisation de la décision, l’initiative individuelle restait possible pour qui connaissait les arcanes du système et qui maîtrisait l’art de la manœuvre. Il révèle, par ailleurs, que le PC en France a joué un rôle crucial non seulement dans la naissance du communisme en algérie, mais aussi dans l’émergence du premier «Front anti-impérialiste musulman» qui rassemblait différentes forces politiques en algérie notamment nous le verrons, très islamomarxistes.
De son vrai nom André Morel, André Ferrat, né en 1902 à Montchanin-les-Mines, n’est pas issu d’un milieu ouvrier. Son grand-père, dont il se sent proche, est un carrossier aux fortes convictions républicaines. Son père a travaillé sans désemparer pour passer son baccalauréat et s’extraire de son milieu. Devenu employé des chemins de fer, il rêve de voir son fils devenir ingénieur. Ferrat marche d’abord dans ses pas ; il obtient son baccalauréat en 1920 à Lyon. À l’âge de 18 ans, il se brouille avec son père qui est «rigoureusement partisan de l’ordre et de la discipline dans le travail» et qui ne comprend pas la grève des cheminots. La même année, il entame sa formation politique en adhérant à la section lyonnaise du groupe «Clarté», fondé par Henri Barbusse et Paul Vaillant-Couturier. Il y côtoie, d’après des souvenirs recueillis cinquante ans plus tard, toutes sortes de révolutionnaires et d’anarchistes et même un adepte du végétalisme, qui ont pour points communs «la haine de la guerre et une vision idéaliste de la révolution russe et de l’Internationale communiste». Il entre à la SFIC en octobre 1921, un mois après son arrivée à Paris, où il est venu préparer le concours d’entrée à l’École spéciale d’ingénieur des travaux publics. Il est admis à l’unanimité dans la section du Ve arrondissement de Paris, celle fréquentée par le quincailler algérien naturalisé français Abdelkader Hadj Ali, membre fondateur de l’Union intercoloniale en 1921 et de l’Étoile nord-africaine (ENA) en 1926. Âgé de 19 ans, il rejoint naturellement les Jeunesses communistes (JC) dont il devient l’un des fers de lance, et s’engage naïvement dans l’action antimilitariste et évidemment «anticoloniale» (Defence de rire). En juin 1922, il réussit son concours et intègre l’École des travaux publics qu’il abandonnera un an et demi plus tard. Par ses origines familiales, par sa culture et par sa soif de connaissance, Morel dit Ferrat se distingue des autres dirigeants des JC qui ont quitté l’école après le certificat d’étude pour exercer des métiers manuels peu qualifiés. Pour autant, comme Jacques Doriot qu’il rencontre à cette époque, il n’aurait pas craint pas la bagarre de rue pacifiste et humaniste.
Se situant d’emblée à la gauche du Parti, Ferrat voue une vive admiration au juif érev Rav (décidément) Boris Lifschitz dit Boris Souvarine, Ukrainien naturalisé Français, qui est exclu du Parti en juillet 1924. Lui est devenu, en mars 1924, permanent du PC en charge des JC. L’année 1925 est pour lui, comme pour son parti, une année charnière. En janvier, à l’âge de 22 ans, il entre au comité central du PC SFIC. En mars, il fait son premier voyage à Moscou, où il assiste à la conférence internationale du Komintern sur l’organisation des partis et des jeunesses communistes et suis les cours d’activiste révolutionnaire de l’école Internationale Lénine. En novembre, il commence son service militaire dans les départements Français d’Algérie. Il ne tarde pas à être exclu du peloton des élèves officiers de réserve en raison de ses activités de propagande marxiste. Il est alors envoyé au Maroc dans une section disciplinaire de l’armée qui occupe un poste avancé de la région du Rif, alors que la guerre que mène la France contre les tribus berbères dirigées par Abdelkrim al-Khattabi n’est pas terminée. Revenu à Paris en juin 1927, il retrouve sa vie de communiste et d’activiste professionnel : il est alors secrétaire national des JC. La surveillance et la répression s’intensifiant contre les communistes, il est fréquemment arrêté. Condamné pour propagande antimilitariste et recherché par la police, il entre dans l’illégalité au début de l’année 1928. En février 1928, le Komintern décide de faire passer André Ferrat de la direction des JC à la direction du PC. De mars à juillet, il vit caché dans les environs de Bruxelles avec Maurice Thorez. D’août à septembre, il est avec lui à Moscou où il assiste au VIe Congrès du Komintern en tant que délégué et orateur du PC. Il apprend à cette occasion la composition du nouveau bureau politique, que le VIe congrès du PC ratifiera, pour la forme, en avril 1929. Sur décision du Komintern, Thorez et lui intègrent l’équipe de direction du PC, en même temps que d’autres «anciens des JC», tels Jacques Doriot, Henri Barbé et Pierre Celor. Ferrat rentre en France pour préparer avec Thorez et Barbé le congrès du parti qui entérine la tactique de «classe contre classe», avant de retourner à Moscou en décembre 1929. De cette date au mois de juin 1931, il assume les fonctions de représentant permanent du PC auprès du Secrétariat latin du Komintern, l’instance chargée de superviser les partis communistes des pays latins d’Europe occidentale sous la direction du Russe Ivan Skvortsov Stepanov. En parallèle, il enseigne à l’École léniniste internationale (ELI), la plus élitiste des deux écoles d’activisme du Komintern.
Ardent démocrate, pacifiste, progressiste, humaniste et bolchevique et fervent défenseur de la merveilleuse «ligne ultragauchiste» du Komintern, André Ferrat est confronté à la dure réalité soviétique communiste. Il connaît ses premiers doutes en 1930, d’abord lors d’un voyage en Crimée, qui lui révèle la misère noire des gens du peuple et les ravages de la collectivisation des campagnes, puis au cours du deuxième procès à grand spectacle de l’ère stalinienne, le procès dit «du parti des industriels», auquel il assiste à Moscou en compagnie de Marcel Cachin. Le juge n’est autre qu’Andreï Vychinski, le grand procureur marxiste-léniniste et humaniste des grands et justes procès de Moscou en 1936-1938. Il condamne à une belle et juste peine capitale plusieurs prévenus, des ingénieurs et des économistes de renom, accusés certainement avec juste raison d’avoir saboté l’industrie soviétique à la demande d’industriels russes contrerévolutionnaires émigrés en France. André Ferrat rentre à Paris à la fin du mois de juillet 1931, en même temps que Maurice Thorez et du grand patron Eugen Fried. Il a pour mission d’épauler Fried dans tâche de redressement du parti  et de prendre la direction de la section coloniale du Parti.
Eugen Fried grand patron du parti en France plus connu sous son pseudo de de «camarade Clément», dirige une délégation composée de cinq instructeurs, Adam Landy (Charles Adam Landy, dit Adam Vitkowski, dit Charles, qui est en quelque sorte «le grand secret» de la CGTU, Léon Purman (Communiste Polonais et juif Erev Rav connu sous un tas de pseudonymes dont: Andreas, Bruno Jurczak, Just, Kazimierz, Kazik, Klimczak, Leon, Mann, il devient en 1930 représentant du Comité exécutif du Parti Communiste International au Komintern. Dans les années 1930-1931, il était actif au sein du Bureau du Komintern d’Europe occidentale à Berlin, se rendant très souvent en France pour donner les ordres de l’IC aux dirigeants locaux de la Section Française.  Purman qui a eu peur d’être victime des grandes purges antisémites de Staline, s'est suicidé au début de 1933, après l'arrestation de ses chers camarades progressistes Jerzy Czeszejka-Sochacki et de Wacław Wróblewski par l'OGPU (ancêtre du KGB), Kagan Georges (Kagan Grigory, Gricha ou Gryza dit Georges). Pseudonymes : Constant, Lucien, Gilbert, Konarski A., Lenoir Pierre, Lipski, Martin A., Muller Gustav, Westermann Michel. (Grigory Kagan est né en 1905 à Lodz (Pologne), et mort en décembre 1943 à New York (États-Unis) ; docteur ès sciences politiques ; permanent de l’Internationale communiste ; membre de la «Délégation du Komintern» auprès de sa section française à partir de 1931, chargé de la direction des Cahiers du bolchevisme (1931-1935) ; un des créateurs de la revue oppositionnelle Que faire ? avec son «ami» André Ferrat), Ana Pauker, née Hannah Rabinsohn (La juive Erev Rav Hannah Rabinsohn naît en Moldavie, dans une famille de rabbin en 1893. Cette brave femme humaniste contribue à la fondation du merveilleux Parti communiste roumain progressiste avant d'être élue en 1922 au Comité central de ce parti. Elle épouse bien évidemment un juif Erev Rav Marcel Pauker; ils ont eu ensemble trois enfants. En 1935, Pauker est devenu membre du Secrétariat du Parti communiste roumain. En bon marxiste humaniste honnête comme pas un, n’aillant rien à cacher, le camarade Pauker utilisait lui aussi en bon trouillard de gauche tout un tas de pseudonymes, les plus utilisés étant: Burghezul, Herman Gugenheim, Paul Lampart, Luximin, Puiu, Priu, Semionovici Marin, Stepan et Paul Weiss. Il a passé un peu de temps à Prague jusqu'en 1937, quand il est revenu en Union soviétique. Il a été victime des grandes purges antisémites, arrêté par le NKVD le 21 mars 1937, il a été emprisonné dans la tristement célèbre prison de Taganka. Marcel Pauker a d'abord été interrogé de façon un peu musclée pendant plus d'un an, puis envoyé au procès sur des accusations d'espionnage en faveur de la Roumanie. Les rapports indiquent qu'à la fin Pauker a admis ses fautes (la plupart des aveux étaient arrachés sous la belle torture pacifiste et humaniste). Condamné à mort, il fut démocratiquement fusillé. Environ 6 millions de personnes furent victimes de ces purges dont environ 2,5 millions de juifs dont un très grand nombre d’Erev Rav communistes de la première heure).                                                                                                                                                                  Ana Pauker devient alors rapidement la maitresse d’Eugen Fried, avec qui elle a eu une fille nommée Mașa ou Marie née en 1932, élevée en France par Aurore Membœuf, la première femme de Maurice Thorez de 1933 à 1945. Ana Pauker en 1925 avait rejoint Moscou. Elle intègre l'École internationale Lénine en 1928. En 1931, elle participe, sous la direction de son amant Eugen Fried, au «Collectif de direction» mis en place par l'Internationale communiste pour contrôler la pseudo direction du Parti communiste en France. En 1938, parmi les brigades internationales durant la guerre d'Espagne, un groupe franco-belge de la 35e division, commandé par le français Gaston Carré et le roumain Valter Roman (pas encore père du futur Premier ministre roumain Petre Roman) porte le nom d’Anna Pauker; la même année son mari Marcel Pauker, également militant communiste qui se trouvait alors en URSS, est comme on vient de le voir arrêté, torturé et exécuté à l'occasion des Grandes Purges staliniennes. Selon sa biographie officielle, en 1945, cet événement ne détourne pas Ana Pauker «de ses ferventes convictions communistes et de son attachement au camarade Staline et à l'Union soviétique». Bravo pour ce bel exemple d’humanisme et de progressisme marxiste ! De plus il convient de préciser à sa décharge que cette admirable démocrate pacifiste et humaniste était membre de l’admirable (de Lapin ?) Fédération démocratique internationale des femmes. Elle représente le PC roumain lors de la conférence de fondation du Kominform, puis devient ministre des Affaires étrangères en septembre 1947, et plus tard vice-Premier ministre. Durant cette période, une grande terreur rouge une atroce répression «qui se doit d'être impitoyable» (selon ses propres termes) s'abat sur la société roumaine, et notamment sur les intellectuels, et de façon générale sur tout «ennemi de classe», en particulier toute personne en lien avec les structures historiques de la société traditionnelle roumaine; en Roumanie, pour certains avec encore un cerveau, l’atroce souvenir d'Ana Pauker reste lié à cette époque. En 1948, elle fait la une du Time magazine avec comme titre : «La femme la plus puissante d'aujourd'hui» (The most powerful woman alive). Les terribles excès staliniens d’Ana Pauker et de ses immondes complices communistes et criminels à la fin des années 1940 et au début des années 1950 sont peu connus, tels que la persécution politique et l'assassinat d'adversaires et les tristement célèbres expériences de lavage de cerveau menées à la prison de Pitești en 1949-1952). Quand je dis que le juif Erev Rav, le socialiste, le communiste, le marxiste comme madame Pauker est antisémite, je ne me trompe pas ; les sinistres expériences digne des camps nazis menée sous les ordres de la grande camarade Pauker à la prison de Pitești en 1949-1952 étaient particulièrement dirigées contre les membres sionistes de la communauté juive roumaine. CQFD. En 1952, dans un contexte d'antisémitisme général au sein du mouvement communiste, elle est démise de ses fonctions dans le parti et au gouvernement pour «cosmopolitisme» (euphémisme marxiste-léniniste qui désigne alors les victimes juives des purges) et «déviation de droite» à la suite d'une lutte d'influence perdue face au premier secrétaire Gheorghe Gheorghiu-Dej, soutenu par Joseph Staline, alors que de nouvelles épurations sont organisées contre des anciens dirigeants communistes et qu'une campagne contre des intellectuels juifs est lancée (notamment l'affaire du complot des blouses blanches). La marginalisation et les exclusions prononcées contre Ana Pauker et ses partisans sont la version roumaine des purges staliniennes contre les communistes juifs devenus suspects de sionisme après la fondation de l'état d'Israël (1948) mais surtout après l'alignement de celui-ci sur les États-Unis plutôt que sur l'URSS dans le contexte de la guerre froide. Les juifs sont dès lors accusés, dans l'ensemble du bloc de l'Est, d'être des «cosmopolites sans racines» par exemple lors des joyeux procès de Prague en Tchécoslovaquie. Elle est arrêtée en février 1953, puis libérée après la mort de Staline et placée pendant plusieurs années en résidence surveillée. Exclue du parti des ouvriers, elle est autorisée à travailler comme traductrice d'allemand et de français à la Maison d'éditions politiques. Elle décède des suites d'un cancer, le 3 juin 1960, à Bucarest). Le petit groupe de dirigeants communistes du Parti en France d’Evzen Fried comprenait aussi  Ernő Singer dit Ernö Gerö (Ernő Singer est un juif Erev Rav cette fois Hongrois né à Trebušovce, (aujourd'hui en Slovaquie), de parents juifs, qui répudie très jeune ses racines judaïques. En août 1919, il se réfugie en Union soviétique après l'échec de l’horrible et criminelle  République des Conseils dit aussi gouvernement communiste du juif Erev Rav criminel contre l’humanité Béla Kohn dit Béla Kun ou il avait connu Evzen Fried qui y avait aussi démocratiquement participé. Il devient un agent actif du KGB et du Komintern. Il est également en Espagne pendant la guerre civile). Les «patrons» de la Section du parti en France sont parfois rejoints par une certaine «Suzanne». De son vrai nom Elena V. Goloubeva, Suzanne est une Russe qui exerce les fonctions de secrétaire technique du Secrétariat latin du Komintern à Moscou. Elle fait de fréquents séjours à Paris où elle suit l’évolution du travail colonial du Parti en France. Ferrat qui a connu les dirigeants du Komintern à Moscou côtoie ses émissaires à Paris. Il fait partie intégrante de l’institution et en accepte les règles. Il prend part à la violente charge menée par le Komintern contre son parti au cours de l’été 1931. Manouïlski Dimitri Zakharovitch. Pseudonymes : Mephodiï (1905, 1906, Dvinsk), Bezrabotny Thomas (1906, Cronstadt), Dolicki Stefan, Ionitch (1907, Kiev), Beruzzi, Pellicano Foma (1923, Italie), Ivanov (1924, Allemagne), Samuely (1925, Allemagne), Kirch (France, 1925), Seredniak (19241928, Allemagne) ; et aussi Pedro, Petrov, Robert, etc., le bras droit de Staline au sein du Komintern et patron d’Evzen Fried qui devait «staliniser» le parti en France, est à Paris, au début du mois d’août 1931 pour remettre bon ordre dans le parti. Lors d’une réunion du bureau politique présidée par Manouilsky, Ferrat, à peine arrivé de Moscou, réclame des sanctions disciplinaires contre certains responsables de la SFIC pour «briser (leur) tendance à l’esprit de groupe». En septembre, il accuse ce «groupe» d’avoir voulu s’emparer du pouvoir dans le parti pour s’opposer au Komintern. Sa déposition que Fried envoie immédiatement à Moscou accélère l’affaire dite «Barbé-Célor». Les deux des personnes incriminées, Pierre Celor et Henri Lozeray, ont assumé des responsabilités dans l’action anticoloniale du PC dans les années 1920. Dès son retour à Paris, André Ferrat s’efforce, non sans mal, de conjurer l’inertie qui frappe le «travail colonial» des deux côtés de la Méditerranée. En France, il contraint la direction du Parti à s’engager davantage dans le combat anticolonial (le combat- anticolonial consiste à «coloniser» les pays pour les mettre sous la coupe du communisme et de l’Internationale communiste) en s’appuyant sur le Komintern. En Algérie, il restructure l’action de son parti en évinçant la vieille garde du parti, accusée de colonialisme ou de nationalisme, et en sélectionnant quelques jeunes recrues kabyles et arabes musulmanes. Aux ordres de l’Internationale Communiste Ferrat déploie tout de suite une intense activité d’organisation. Il purge la Section coloniale centrale (SCC) qui, de son propre aveu, a été «laissée à l’abandon depuis 1928» et dont Celor s’est longtemps occupé à Paris. Parallèlement, il réorganise la direction de la «région algérienne» de la SFIC futur PC-(F) pour tenter d’en exclure les «éléments colonialistes», c’est-à-dire les communistes français partisans de la colonisation et de l’Algérie Française (Il y en avait). Il entreprend aussi de créer des syndicats dans l’industrie privée et d’organiser politiquement des «paysans arabes» (c’est-à-dire transformer des musulmans en cocos) en Algérie (vaste programme qui ira d’échecs en échecs). En mars 1932, il fait lire son «rapport colonial» au VIIe congrès de la SFIC où il ne peut se rendre en raison de ses activités clandestines hors la loi. À cette occasion, il appelle son parti à prendre conscience de l’ébranlement que représente l’apparition (sous le couvert de Moscou) de mouvements révolutionnaires dans les colonies, notamment en Indochine, depuis le début de la crise financière en 1929. Il souligne qu’«au dernier congrès du parti radical, l’ancien ministre Albert Sarraut, parlait, sans ambages, de la crise actuelle de la colonisation», insistant, au-delà des questions économiques, sur «l’autre crise, plus grave, la crise politique, la crise d’autorité, la crise de domination, qui, à des degrés d’ailleurs plus ou moins accusés, affecte la puissance coloniale» (cette «crise» était bien sûr provoquée par des éléments marxistes et communistes infiltrés). Fort de ce constat, il exhorte son parti à dépasser le stade «du bavardage, du verbalisme révolutionnaire ». Réélu membre du comité central et du bureau politique, il est aussi reconduit dans ses fonctions de direction au sein de la Section coloniale. Mais son appel n’est pas suivi d’effet. Arrêté en juin 1932 à la sortie d’une réunion clandestine du bureau politique du Parti Communiste en France, André Ferrat est incarcéré à la prison de la Santé. Grâce à une loi d’amnistie, il est libéré le 6 août et peut quitter la «clandestinité». Il repart immédiatement en Russie. Au même moment, Benali Boukortt, à qui il a confié la sous-direction algérienne de la SCC en accord avec sa patronne la «déléguée du Komintern», se rend en Algérie pour assister à la conférence régionale du PC. C’est encore une fois la preuve que la «révolution Algérienne» vient bien des idées marxistes de l’Internationale Communiste. Boukortt n’est pas un novice en politique, issu d’un milieu très modeste, il a réussi le concours de l’École normale, dont il a été exclu en 1924 en raison de ses sympathies communistes. Il a effectué son service militaire en Algérie avant d’émigrer en métropole, où il a découvert les difficultés du travail ouvrier et vécu un temps à Saint-Denis, la ville de Jacques Doriot. À la fin des années 1920, il militait à la SFIC, au syndicat communiste CGTU et à l’Étoile Nord-Africaine une création de la SFIC et du Komintern. En 1929, il était le seul délégué nord-africain au IIe congrès de la Ligue Anti-impérialiste à Frank fort. A l’époque  un des membres issu de la SFIC Messali Hadj, de son côté, réclamait «l'indépendance totale de l'Algérie». Rentré en France dans les départements Français d’Algérie, il a rédigé une brochure dénonçant la situation soi-disant dramatique des Algériens qui n’existaient pas encore et rappelant leur prétendue aspiration nationale et leur volonté d’indépendance. Il l’a fait passer à André Marty, qui avait pris la suite d’André Ferrat à Moscou. C’est ainsi qu’il a été rappelé à Paris pour travailler au sein de la SCC. D’après Boukortt, cette conférence régionale de septembre 1932 fait apparaître de profondes divisions. Il plaide avec Mahmoud Ben Lekhal, un autre vétéran du parti, en faveur de l’arabisation du parti et de l’établissement de relations directes avec le Komintern, ce à quoi les «militants européens» d’Algérie s’opposent fermement.
Le 9 juin 1932, la police arrête Ferrat et Gerö (membre du collège de direction du Parti en France dirigé par Fried) lors d’une réunion clandestine du Bureau politique à Boulogne-Billancourt. Il séjourne à la prison de la Santé jusqu’au 6 août 1932, date à laquelle il obtint le bénéfice de la loi d’amnistie. Il repart aussitôt comme délégué au XIIe Comité exécutif élargi de l’IC (Moscou, août-septembre) en même temps que Fried, Thorez et Doriot. Le secrétariat de l’IC décide de le nommer délégué du Bureau politique à l’Humanité et rédacteur en chef du journal en sus de ses autres fonctions dans le domaine «colonial». Thorez essuie les critiques du Komintern, ce qui semble, un temps, donner l’avantage à Doriot, son rival. C’est sans compter l’intervention de Fried, l’envoyé du Komintern à Paris, qui convainc in extremis Ossip Piatnitski, un haut responsable du Komintern, de s’appuyer sur Thorez beaucoup plus «docile» plutôt que sur Jacques Doriot (journaliste communiste Internationaliste puis fasciste (A ne pas confondre avec le Social-fascisme ; ici Lev Davidovitch Bronstein l'Erev Rav distingué dit Léon Trotski nous explique quelle est l'essence du social-fascisme. Et en quoi diffère-t-il du fascisme véritable ? Il apparaît que la différence réside dans le fait que le social-fascisme est aussi «pour mener la politique fasciste, mais de façon démocratique» De quoi s'agit-il ? Jusqu'à présent, les marxistes expliquaient que la démocratie était le déguisement sur la dictature de classe - un de ses déguisements possibles. La fonction politique de la social-démocratie contemporaine est la création d'un tel déguisement démocratique. Elle ne diffère nullement autrement du fascisme qui, avec d'autres méthodes, d'autres idéologies, et en partie aussi avec une autre base sociale, organise, assure et protège la même dictature du capital impérialiste). Doriot est, pendant la Seconde Guerre mondiale, l'une des figures de proue du collaborationnisme avec l’Allemagne Nazie). Deux mois plus tard, deux secrétariats du Komintern, celui d’Orient et celui des pays latins, adressent de vives remontrances a la SFIC le PC en France, concernant la question coloniale. Ils lui font grief d’avoir «une indifférence intolérable envers les tâches concrètes», «parfois même de saboter directement le travail colonial» et d’avoir échoué à recruter parmi les populations colonisées : «Ce qui va particulièrement mal, c’est le travail du Parti Communiste aux colonies et l’aide aux partis coloniaux. En Algérie, toute l’activité des organisations du parti et des syndicats unitaires continuent à se baser sur les ouvriers français et le Parti n’a pas encore réussi à liquider ou même à ébranler sérieusement l’influence des éléments colonialistes qui continuent à diriger l’organisation communiste et les syndicats unitaires d’Algérie. (…) Les partis les plus importants : celui de l’Indochine et de la Syrie se sont trouvés sans aucune aide de la part du Parti Communiste Section Française au moment où les événements révolutionnaires battaient leur plein dans ces pays. Le groupe parlementaire du Parti n’a même pas fait d’interpellations à la Chambre lors de l’écrasement de l’insurrection révolutionnaire en Indochine (…). La responsabilité de cette négligence du devoir élémentaire envers le mouvement révolutionnaire dans les colonies, de cette carence au moment où il [est] important de démasquer les crimes de l’impérialisme français incombe entièrement à la direction du Parti en France. Il faut mettre fin à ce mépris intolérable du travail colonial). Étant donné le mode de fonctionnement du Komintern, il est probable que Ferrat ait lui-même rédigé ce document avec l’assentiment de Fried afin de contraindre la direction officielle du Parti en France à prendre des mesures énergiques. Cette hypothèse paraît d’autant plus plausible que la version russe du document est datée des mois de septembre et d’octobre. Pour ceux qui auraient encore des doutes sur l’origine de la rebellion en Algérie sachez que dans ses propositions de travail, le Komintern enjoint la SFIC de procéder à «l’arabisation de l’organisation algérienne et à sa transformation, dans un proche avenir, en une section de l’Internationale communiste», ainsi que de «démasquer les éléments colonialistes et opportunistes et de liquider leur influence dans les organisations». Il lui demande aussi «d’envoyer, pour aider le parti algérien, des camarades capables d’appliquer la ligne du Komintern», notant que «la transformation de l’organisation algérienne en section du Komintern, décidée en 1929, ne dispense pas le Parti Communiste en France du devoir de continuer à aider constamment et systématiquement le parti algérien ». Après ce coup de semonce de Moscou, les dirigeants du Parti, Thorez au premier chef, tentent de faire amende honorable. S’ils ont tendance à «piquer Ferrat», comme le note Fried dans un rapport au Komintern daté de janvier 1933 ils prennent immédiatement plusieurs initiatives. Outre des déclarations tonitruantes à la Chambre des députés, ils dépêchent une délégation en Indochine et deux délégations en Algérie : celle du Parti est emmenée par Lucien Montjauvis ; celle de la CGTU est conduite par Raymond Bossus et doit préparer le terrain pour créer une CGT algérienne. De retour d’Algérie, Montjauvis dresse un état des lieux désastreux de la situation du parti dans la colonie. Il blâme l’absence de débat politique et s’agace de l’habitude de coller «des étiquettes, colonialistes ou nationalistes», craignant tout autant les deux tendances. Il s’étonne du désintérêt que suscite parmi les militants français le travail de propagande à accomplir auprès des personnes soumises au statut de l’indigénat. Montjauvis dira : «Évidemment qu’il y a des camarades qui ont des déviations colonialistes. (…) J’ai la ferme conviction que les deux courants, colonialiste et nationaliste, existent. À Bône, par exemple, la plupart des camarades ont un profond mépris non seulement des indigènes, mais du travail à faire parmi eux. On adopte les résolutions facilement, mais quand on passe à l’application pratique, on s’aperçoit que les camarades n’ont rien compris». D’un autre côté, Montjauvis voit «un énorme danger que certains de nos camarades, les mieux placés, considèrent encore le parti que comme un appendice du mouvement nationaliste». Il se méfie, en particulier, d’un groupe de «camarades indigènes considérant qu’il faut avoir un parti seulement indigène ». Il fait allusion à Sid-Ahmed Belarbi, dit Boualem, un conducteur de tramway arabe formé à Moscou à l’école du crime, l’Internationale Lénine, qui dirige la «région algérienne» depuis 1929. Ce dernier a pris l’initiative de créer, en 1930, le Parti national révolutionnaire (PNR) afin de rassembler des partisans de l’indépendance de l’Algérie au sein d’une «organisation de masse anticolonialiste» clandestine. (Sid-Ahmed Belarbi, ouvrier cordonnier puis conducteur de tramway, militant de la CGTU et des Jeunesses communistes depuis la campagne contre la guerre du Rif, premier «indigène» à devenir secrétaire de la Région Communiste d’Alger ; animateur de la grève des éboueurs en 1927 ; délégué au congrès de l’I.C. à Moscou en 1928, élève terroriste de l’École d’Orient section de l’Internationale Lénine à Moscou ; après le Congrès des ouvriers arabes à Alger (1930), lance la tentative d’un Parti Nationaliste Révolutionnaire en 1931-1933 ; son tabac du quartier Belcourt reste un point de fréquentation politique et un lieu-témoin jusqu’aux années de la rébellion et après. Le communisme dans les départements Français d’Algérie fut toujours un mouvement de très faible ampleur au sein du milieu européen et ne pénétra jamais les «masses» musulmanes mais elle leur donna des «idées». Considéré par le peuple comme un article d’importation européenne, représenté essentiellement pendant très longtemps par des militants français, le parti communiste n’entraîna qu’une minorité quasi symbolique d’Algériens jusqu’à la rébellion. Sid-Ahmed Belarbi appartient à une famille citadine peu fortunée mais de notabilité religieuse musulmane sunnite (aujourd'hui aussi il vaut mieux être sunnite en Algérie) sous le beylik ottoman, d’où le prénom de révérence Sid Ahmed. Son père, avec approbation des autorités ménageant les hommes de religion, était muphti de la ville. Il était aussi le chef spirituel local de la confrérie des Kadiriya, confrérie élitiste implantée fortement dans l’ouest de l’Afrique du Nord et dont l’émir Abdelkader est une haute illustration. Le grand-père maternel Benaouda fut au service d’Abdelkader qui le prit comme bachagha (adjoint chargé d’un commandement régional) quand il organisa son État ; l’arrière-grand-mère maternelle se trouvait dans la smala de l’Émir. Le jeune Sid Ahmed fut bercé par les récits de cet âge héroïque. Plus que des offrandes et de la portion congrue de muphti, la famille Belarbi devait tirer ses ressources de l’artisanat, en particulier du cuir et de la cordonnerie. Sid Ahmed Belarbi fit l’apprentissage de cordonnier dans l’échoppe familiale tout en suivant l’école française. Éducation musulmane Sunnite en arabe à la maison, en français à l’école, le jeune Belarbi sera bilingue. En 1919, l’administration déplace le père Belarbi en le nommant muphti adjoint de la mosquée de Sidi-M’hamed à Belcourt où arrive une grande part de la famille. Le jeune Belarbi devient un «jeune de Belcourt». À Alger, il poursuit son instruction jusqu’au brevet élémentaire à l’école appelée Sarrouy dans la Casbah qui est certes éloignée mais accueille plus facilement les «indigènes»; nombre de futurs militants nationalistes sont passés et passeront par cette école. Il commence par travailler à l’atelier de cordonnerie qui emploie une dizaine de personnes, que son frère aîné a installé, rue Marengo au centre d’Alger. Non sans peine, il finit par entrer en 1924 aux Chemins de fer sur route de la Région d’Alger qui deviendront ensuite les Tramways d’Alger (T.A.) avant d’entrer bien plus tard dans la Régie des transports urbains ; Sid Ahmed Belarbi devient wattman (conducteur de tram) dans cette compagnie, encore privée, de plus d’un millier d’ouvriers et employés, une des plus grosses concentrations de travailleurs, principalement venant de Kabylie, à Alger. Il adhère évidemment à la CGTU des cocos aux expériences idiotes, aux faillites socialistes et aux finances de cirque, comme beaucoup de traminots indigènes car l’activisme militant des syndicalistes communistes est ouvert aux travailleurs indigènes et parle d’émancipation des «peuples». Sid Ahmed sera subjugué par «Ali Chandisirènes» marxistes. Le camarade Sid-Ahmed se trouve aussi entraîné dans les manifestations où la participation, fut-elle serrée, vient du soutien de la CGTU, lors de la campagne que les Jeunesses communistes conduisent contre la guerre du Rif et de Syrie, exaltant notamment Abdelkrim et l’action des communistes jusque la grève, en France. L’orateur de choc des Jeunesses communistes, Jacques Doriot vient à Alger en 1925 tenir un discours dans une grande salle devant le port, sur les lieux où sera construit cinq ans plus tard l’hôtel Aletti. Le rassemblement se prolonge par une marche dans les rues d’Alger. Jacques Doriot est rapidement refoulé, et les arrestations et inculpations tombent : 351 arrestations pour toute l’Algérie et 137 condamnations à de lourdes peines. En 1926-1927, Belarbi passe des Jeunesses communistes au secrétariat central de la Région communiste d’Algérie qui tient lieu de Bureau politique. L’instructeur des Jeunesses communistes en Algérie envoyé de Paris en 1926, était alors Edouard Ernest Cormon, dit en bon communiste honnête Jacques ou encore Jacques Péraud, qui écrit dans La Lutte sociale ; jeune activiste dynamique formé dans les «écoles» du Parti pour faire de l’entrisme au sein de l’armée au Maroc puis en Algérie, il va réorganiser le secrétariat de la Région communiste ; Boualem sera son adjoint. (Cormon à la fin des années 20 est propulsé administrateur délégué de l’Humanité charger d’aller à Berlin chercher le fameux «argent de Moscou» remis en Marks et changé peu à peu en Francs par Cormon. Les sommes sont très importantes et un jour le trésorier se sauve avec la valise d’argent rouge du sang des bourgeois spoliés par les cocos Moscoutaires. Soupçonné d’être de connivence, Cormon est mis en cause par le Parti. De crainte d’être démocratiquement assassiné avec l’humanisme bien connu des progressistes, il fuit en Oubangui-Chari ou vit sa sœur et devient un gros colon raciste exploiteur de noirs. Il ne reviendra jamais).  C’est en effet pour échapper à la répression, que Sid Ahmed Belarbi pend en bon activiste honnête le pseudo de Boualem ; il gardera ce surnom. La répression redouble quand le ministre des colonies, le radical-socialiste Albert Sarraut s’exclame dans un discours à Constantine : «le communisme, voilà l’ennemi», dénonçant avec clairvoyance la collusion du bolchevisme, du panislamisme et du panarabisme. Alors que la Région Communiste est en déperdition d’effectifs et s’épuise dans un volontarisme radical, c’est Boualem qui a animé la grève des éboueurs de la ville d’Alger en 1927. Grève lancée par la CGTU, les communistes y ont les premiers rôles auprès de ces immigrants Chaamba sahariens, généralement membres de la confrérie tidjani, abrités dans le même fondouk de la Casbah (Les Chaamba qui sont des Arabes se rattachant au rameau des Beni Sulaym ont pour coeur territorial l’oasis de Timimoun en Algérie ; au moment de la poussée coloniale, et afin de régler de vieux comptes avec leurs voisins berbères, les Chaamba furent ainsi les efficaces auxiliaires des Français qui butaient alors sur le bastion touareg). Le succès de la grève qui est reconduite sur une dizaine de jours, fait ainsi la promotion de Boualem. En juin 1928, la conférence de Région lui donne statutairement le titre de secrétaire de la Région communiste qui pour la première fois en Algérie, revient à un indigène, mais en partageant la fonction, en bonne entente reconnaît Boualem : E. Cormon reste lui aussi secrétaire. Cette pratique se retrouvera ensuite au PCA jusque dans les années 1950. E. Cormon est rappelé à Paris en 1929 pour entrer à l’administration de l’Humanité, ce qui lui vaudra comme on vient de le voir d’être «exclu» du Parti en 1931 au motif avancé en interne de «malversations». Les directives de l’Internationale communiste sont de promouvoir dans le parti de jeunes indigènes qui se distinguent par leur militantisme et de les envoyer à l’école de Moscou. Boualem est délégué au congrès de l’Internationale communiste qui se tient à Moscou dans l’été 1928 ; il intervient sous le pseudonyme d’Abderrahmane, le nom du saint patron d’Alger, et plaide pour la relance de l’action anticolonialiste en Tunisie et en Algérie. Il reste à Moscou plusieurs mois en stage nature et découverte du terrorisme à l’École d’Orient (Partie de l’école Internationale Lénine). Au retour en 1929, il passe par Paris et participe aux discussions du Parti communiste sur l’Étoile Nord-Africaine section de l’IC et du PC en métropole, affaiblie par la répression. Messali tire à lui l’organisation ; les communistes veulent la ressaisir par la CGTU et lui donner in prolongement en Algérie. C’est la mission dont sont chargés Ahcène Issad (un des fondateur avec Messali Hadj de l’Etoile Nord-Africaine Ben Saïd Ahcène Issad dit Arsène ou encore le Kabyle  était veilleur de nuit à Paris ; militant syndicaliste CGTU et militant communiste), Mohamed Marouf (Mohamed Marouf dit ben Kaddour vient travailler en région parisienne  en 1918, et devient rapidement syndicaliste et activiste de la CGTU, membre de la Section nord-africaine de l’Union intercoloniale à l’origine de l’Étoile Nord-africaine en 1926 (L’Etoile Nord-Africaine, ne fut pas fondée par Messali Hadj, quoi que Messali ait affirmé dans ses mémoire. La création de l’ENA qui a été décidée le 2 mars 1926 est née en juin 1926 à Paris. C’est une section de l’union inter coloniale (groupe socialiste des originaires des colonies), association de masse de la couronne extérieure du Parti Communiste en France la SFIC. Cette association avait été fondée en 1921 par un guadeloupéen ou figurait ho chi Minh et deux algériens : Hadj Ali Abdelkader et Hamouche Akli. Marouf permanent de la CGTU pour la syndicalisation des travailleurs nord-africains et membre de la Commission coloniale du parti communiste ; opposé à Messali pour la reconstitution de l’ENA en parti, en 1931-1933 ; installé en Algérie dans la vallée du Chélif à partir de 1933, contribuant à la syndicalisation des ouvriers agricoles, membre du Comité central du PCA à sa constitution en octobre 1936 et en 1937, membre suppléant du Bureau politique ; interné au camp de Djenien Bou Rezg jusqu’en 1943 ; reprenant après 1946, la syndicalisation des ouvriers agricoles, à la tête des mouvements de grèves ; assure l’implantation communiste dans la vallée du Chélif et le soutien aux fameux deux douzaines de Combattants de la Libération en 1956. C’est Hadj Ali Abdelkader, qui fut le président fondateur de l’Etoile, originaire de Relizane, il adhéra très tôt au Parti Communiste, propriétaire d’une quincaillerie il a obtenu la pleine nationalité française en 1911, plus tard il se séparera du PC, se retira de la politique pour adhérer à l‘UDMA de Ferhat Abbas (comme un autre pionnier de l’Etoile Amar Imache) C’est l’exécutif du Komintern avec Fried qui décida de la création de l’Etoile. Le 20 juin 1926 se tint une AG au cours de laquelle fut annoncée la fondation «d’un groupement qui prend pour titre l’ENA, section de l’union inter coloniale», elle ne sera pas déclarée à la préfecture contrairement au PPA en 1937 et restera une association de fait. Pour la SFIC la section française de l’internationale communiste et futur PC-(F) l’ENA est une organisation de masse qui propage l’idée nationale révolutionnaire. Hadj Ali membre du comité directeur du PC SFIC est président de l’Etoile, quand à Messali devenu grâce à Hadj Ali un permanent appointé du Parti en 1926 il est chargé de l’organisation et de la propagande au sein de l’Etoile).Il y a aussi avec la bande de cocos in nommé Youbi qui passent en Algérie, mais sont aussitôt arrêtés et internés dans le sud. La syndicalisation est cependant légèrement relancée, y compris celle des ouvriers agricoles. L’implantation chez les traminots s’élargit, et un mouvement de grèves entraîne les ouvriers des chantiers, les mineurs et à plusieurs reprises les dockers notamment des ports d’Oranie. À travers des saisies, la CGTU s’évertue à diffuser sa presse avec des pages en arabe : L’Algérie ouvrière ou L’ouvrier algérien, plus tard El Amel (L’espoir). Mais la répression est la plus forte et interdit la perspective de former une confédération syndicale proprement «algérienne». C’est du projet politique d’autonomiser le mouvement communiste en Parti communiste algérien dont est chargé Boualem Belarbi. La direction de l’Internationale communiste en 1930, quelque peu dans le vide ou par fuite en avant dans cette période, lance l’idée d’une Fédération arabe, des nations arabes, mais à commencer par une fédération non seulement des syndicats mais des partis communistes arabes ; cette vision arabe concerne toute la région de l’Orient où elle peut s’appuyer sur le parti communiste de Palestine totalement antisémite et raciste; au Maghreb, elle escompte une base possible dans les départements Français d’Algérie. Dans sa stratégie du bloc ouvrier et paysan, elle lance le mot d’ordre révolutionnaire hallucinant de «gouvernement ouvrier et paysan» tant à Jérusalem qu’à Alger.                                   Mais, car il y a un mais, les cocos, bolchos ou socialopes «marxiens», étaient d’avance condamnés à l’échec car ils avaient oublié que ces ouvriers et ces paysans étaient en grande majorité des musulmans, souvent appelés barbaresques, c’est-à-dire des illettrés incultes plus proche de la barbarie moyenâgeuse que d’un «progressisme» communiste du XXème siècle. L'islam, est la religion clef dans les rapports entre le monde occidental, la modernité occidentale et le monde dit colonial de l'époque. Deux mondes entre lesquels allait tenter de se placer l'Union soviétique marxiste, située à la charnière entre l'Europe et ce qui allait devenir le tiers monde. Tiers monde que certains allaient commencer à considérer, surtout à partir du bolchevisme et  qui considèrent toujours, comme le nouveau tiers-état révolutionnaire, l’immigré nouveau «prolétaire». Un tiers-état désormais mondial, dans le cadre d'un processus révolutionnaire international arrivé à l'époque de l'impérialisme. A l’époque en bolchévie alors que les «musulmans progressistes» de Russie imposaient des changements au nom de l'islam, les dignitaires et les notables traditionalistes musulmans des pays déjà «colonisés» et ceux comme les régions d’Algérie ou les Moscoutaires avaient des vues au même moment, s'opposèrent d'emblée à tout changement révolutionnaire, eux aussi au nom de l'islam. Ils dénonçaient tout changement qui visait à analyser de façon dynamique les textes, Coran, Sunna, etc. en rejetant leur interprétation fixiste et littéraliste. Dans le contexte d'un monde encore largement dominé par les puissances ouest-européennes, et donc par l'eurocentrisme colonial, les marxistes russes, et parmi eux les bolcheviques, réagirent, eux aussi, de façon contradictoire à ces questions.                    Boualem Belarbi est l’exemple type de cet arabe musulman devenu communiste parce qu’il s’est pris pour un «Intellectuel».                                                Les intellectuels ou ceux auquel on a fait croire que parce qu’il savait lire et écrire en faisait partie et le communisme étaient faits pour se rencontrer depuis que Lénine avait compris que le prolétariat inculte n'allait pas briser ses chaînes d' «exploité», comme le croyait bêtement Marx, et qu'il fallait un parti de révolutionnaires professionnels pour prendre le pouvoir, comme il l'écrit dans Que faire? , dès 1902. La révolution, devenait du coup une affaire d'intellectuels éclairés, chargés de faire le bonheur du peuple malgré lui. Être au centre du pouvoir, en tant que conseiller ou comme acteur, est un vieux rêve de l'élite pensante depuis Platon. De plus, le déterminisme historique qui caractérise la théorie marxiste, avec la fameuse lutte des classes (CM1 contre CM2) comme moteur de l'histoire et l'inéluctable avènement du communisme, stade suprême de l'humanité, offrait aux intellectuels ou prétendus tels la feuille de route dont ils rêvaient. Les voilà au cœur de l'action avec la boussole rouge pour les diriger. Le communisme une fois instauré, tous les régimes en question ont éliminé les intellectuels qui n'étaient pas dans la ligne, mais tant qu'il s'est agi du sang des autres là-bas, au loin, de ceux qui subissaient, la plupart des intellectuels occidentaux sympathisants ont continué à croire en un avenir radieux et des lendemains qui chantent : «trabadja la moukhère trempe ton cul dans la couscoussière  bolchévique». Il reste que deux «congrès des ouvriers arabes» se sont tenus, un à Haïfa à l’heure de la grève en Palestine, le second en modèle réduit à Alger. En pleine célébration du centenaire de la conquête de 1830, faute de pouvoir obtenir la Bourse du travail, c’est dans le petit garage  et entrepôt de menuiserie du communiste René Cazala à Bab el Oued que s’est tenu semi-clandestinement le 15 juin 1930, (René Cazala est né le 8 mars 1902 à Alger et mort sur le front d’Espagne le 26 juillet 1938. Après des études secondaires, il effectue son service militaire en 1922 dans l’Infanterie mécanisée. Ayant suivi les cours de l'Ecole des Officiers de Réserve (EOR), il obtient le grade de lieutenant. Pendant 18 mois, il participe à la guerre au Maroc (Guerre du RIF 1921-1926). A cette époque, il est membre des JS. Une fois démobilisé, il exerce le métier de mécanicien, à Paris dans le Garage Saint-Séverin qui emploie 5 ouvriers. Il gagne 3000 francs par mois. Membre de la CGT depuis 1918, il est secrétaire du syndicat de la métallurgie et membre de la FSI. En 1920, à Paris, il adhère à la SFIC et devient secrétaire régional. Il prend part aux «luttes» du parti en Algérie et à Paris En 1925, il est jugé par le Tribunal correctionnel d’Alger avec 15 camarades pour «provocation à la désobéissance pendant la guerre du Maroc». Condamné à 2 ans de prison et 2000 francs d’amende, il est libéré, le 17 juin 1927, de la prison de Barberousse à Alger). Ce congrès des ouvriers arabes d’Algérie entre les sources policières et les souvenirs tardifs, le nombre des assistants varie de la vingtaine, Allah trentaine; il a peut-être varié dans la journée suivant le cours des discussions. Boualem s’en tient à la version défendue par le secrétariat de la Région communiste : 69 délégués censés être arabes et musulmans, 6 délégués européens, venant au total de 14 villes, pour une quinzaine de professions représentées. Comme ce sont les responsables syndicalistes activistes de la CGTU qui font nombre, le vote aurait été unanime pour transformer la CGTU en CGTA. Les réticences et les oppositions s’exprimeront après, notamment chez les cheminots et les postiers européens, c’est-à-dire pleinement citoyens français, fussent-ils communistes; la Fédération des cheminots de la CGTU compte près de 60 % de syndiqués «Européens», et la CGT rivale, très socialiste française, a en outre beaucoup plus d’adhérents. Conformément à la ligne et aux ordres de l’Internationale communiste, est approuvé un Manifeste aux ouvriers et paysans d’Algérie, réclamant en particulier, outre la suppression du code de l’indigénat, une Assemblée populaire élue au suffrage universel et une réforme agraire, ce qui est inscrit au programme communiste en 1924 et reconduit dans celui de l’ENA depuis 1926. Le projet de parti communiste algérien dans une perspective de fédération arabe semble être resté en suspens. Des oppositions répétées parmi les communistes français aggravent la crise de la Région communiste qui perd ses militants. Si la CGTU conserve de l’ordre de 10 000 adhérents, les syndiqués notamment arabes ne sont pas inscrits au Parti et le nombre des communistes en Algérie tombe à moins de deux cents.  S’ajoutent les soupçons et les accusations sur l’action des dirigeants qui répercutent en Algérie, sans rien y comprendre, l’affaire de l’élimination interne à la tête du Parti à Paris que l’on appelle affaire ou groupe Barbé-Célor. (Voir au nom de Jean Chaintron dit Barthel pour les effets sur la Commission coloniale). Le secrétaire de Région Boualem est pris dans ces conflits en vase clos qui tournent à la mise en cause personnelle. Selon ses souvenirs, une lettre d’accusation pour «déviation nationaliste» aurait été adressée au secrétariat de l’Internationale communiste à Moscou ; convoqué, Boualem aurait été chapitré vertement par le déserteur et traître André Marty. Celui-ci est en 1931, délégué du P.C. SFIC auprès de l’exécutif de l’I.C. et soutient au reste la dénonciation de ce qu’il appelle le travail fractionnel de Barbé ; il reviendra à Moscou en l’été 1932 pour prendre place officiellement au Comité exécutif de l’I.C. Or sous le nom déformé en Ahmed Bellardi, Boualem/Belarbi figure, pour un deuxième stage, sur les listes de l’École d’Orient à Moscou ; rien ne prouve qu’il ait suivi les cours, mais il peut avoir une nouvelle fois séjourné à Moscou. En tout cas, Belarbi/Boualem est toujours considéré faute d’intellos formés, comme le premier dirigeant de la Région communiste d’Algérie; il participe au Congrès du parti communiste à Paris en mars 1932 et intervient sous le nom d’Ahmed, transformé en Achmed, et il est porté sur la liste des membres du Comité central (et non pas en 1929 à St. Denis comme il l’affirme dans ses souvenirs). En mai 1933, étant encore secrétaire de la Région communiste, il conduit l’envoyé de Paris du Bureau politique, Maurice Thorez dans une tournée à l’Est de la Mitidja notamment à l’Arbaa et Tablat. En 1931-1932, les orientations de l’I.C. – et André Marty peut en rajouter en dureté –, sont encore acquises à la lutte classe contre classe qui se traduit par une dénonciation outrancière des réformistes ce qui veut dire socialistes ou sociaux-démocrates de la IIe internationale comme en Allemagne, et nationalistes réformistes dans les pays dominés, comme le parti du Congrès en Inde ou le Wafd en Egypte ; rien à voir donc avec le réformisme musulman et le mouvement des Oulémas en Algérie qui n’en est qu’à ses débuts. Par contre l’Internationale communiste encourage l’alliance avec les partis nationalistes révolutionnaires et soutient leur constitution. En Algérie, alors que la Région communiste se décompose ou tourne le dos à une fédération communiste des partis arabes, l’idée demeure d’avoir un équivalent de l’Étoile Nord-africaine, et les communistes algériens comme les frères Badsi à Tlemcen et jusqu’à Oujda (Badsi Mohamed est né le 19 janvier 1902 à Tlemcen (Algérie), mort le 21 février 1979 à Oran ; après émigration en Turquie, il formé à l’École d’Orient à Moscou (1926-1928), envoyé en 1929-1930 à Tunis pour relancer le syndicalisme tunisien ; ouvrier militant à Paris dans les années 1931-1933 ; devenu membre du Comité dirigeant de la Région communiste Algérie en avril 1934, animateur des grèves en Oranie et du parti communiste à Tlemcen avant et après le double mouvement du Congrès musulman et du Front populaire ; en conflit avec les responsables communistes PC SFIC puis PCA, suspect de nationalisme depuis 1934, et avec lui, la cellule de Tlemcen, dissoute en 1937 ; après 1945, organisateur pour le PCA, de la Fédération des petits paysans autour de Tlemcen avec son frère Sid Ahmed). Les crouillats (les frères) Badsi diffusent El Ouma, épisodique journal de l’ENA que Messali Hadj tente de relancer en région parisienne en prenant ses distances avec le Parti communiste. Plus qu’à la Région communiste, semble-t-il, Boualem se consacre alors à la mise en place d’un Parti nationaliste révolutionnaire (PNR), rassemblement «algérien» au-delà des communistes mais dont les communistes seraient le moteur. Boualem compte sur les traminots d’Alger fortement syndiqués à la CGTU derrière A. Mezerna (Ahmed Mezerna, né en 1907 à Blida et décédé le 31 mai 1982 à Paris, est élu député français en 1946. Le 20 avril 1948, il dénonce à la tribune de l'Assemblée le trucage des élections à l'Assemblée algérienne. Il fait partie des Messalistes, opposés aux Centralistes du CRUA à l'origine de l'insurrection du 1er novembre 1954. Le 11 juillet 1955, il est arrêté au Caire par les autorités égyptiennes à la demande du FLN. Il est libéré avant l'indépendance algérienne et il meurt en 1982 en exil à Paris aux frais de la France qu’il a combattue); les réunions se tiennent chez A. Mezerna puis les liens semblent se nouer autour de Mohammed Mestoul et la plaque tournante tenue par son atelier de serrurerie au 10 rue de Bône à Alger. La tentative d’implantation d’un PNR rallie des militants partisans communistes ou étoilistes de la Casbah, et a des échos à Boufarik et Blida, et peut-être dans l’Est. L’originalité de ce PNR en gestation est de reposer sur des comités de quartiers, qui n’ont peut-être existés que dans quelques lieux d’Alger: Belcourt et la Casbah. De 1933 à 1934, les références au PNR disparaissent. Quand A. Ferrat l’homme de l’IC, c’est bien au titre de la Commission coloniale du Parti Communiste, qu’il vient de Paris, au printemps 1934, tenter de remettre en marche la Région Communiste d’Algérie, il semble que les relations avec Boualem aient été distantes. La campagne de discrédit dans le parti en France et la Région communiste à l’égard de Ferrat au bénéfice de Maurice Thorez, va bientôt commencer et susciter des jugements rétroactifs (voir au nom de Barthel. Jean Chaintron, dit Barthel né en 1906 à Lyon, mort le 7 janvier 1989 à Paris, est contaminé très jeune par les idées socialistes, marxistes puis bolchevique, sur ordre de l’IC devient aussi militant anticolonialiste. Résistant de la 25ème heure (En février 1934, il partait en Indochine avec Gabriel Péri pour soutenir des communistes indochinois condamnés à la peine de mort, à la suite de la révolte de Yen Bay. Après ce voyage qui dure trois mois (Heureux qui Communiste a fait un beau voyage), Chaintron suit un stage de formation égalitaire de cadres plus égaux que les autres du Parti. Deux mois plus tard, en juin 1934, il est promu secrétaire de la région Paris-Ville du Parti SFIC. Il est désigné pour représenter le PC aux municipales de 1935, dans le quartier de Charonne, mais n’est pas élu. Mobilisé en 1939, embarqué vers l'Angleterre à Dunkerque, il rentre en France et participe à la mise sur pied en zone sud du Parti communiste, collaborateur des nazis jusqu’en fin juin 1941. (Chose peu connue, par ce traité, les nazis et en particulier la Gestapo s'engageait à livrer au NKVD soviétique  les réfugiés russes présents sur le territoire allemand et réclamés par l'URSS, en échange de quoi l'URSS livrait à l'Allemagne de nombreux réfugiés antifascistes allemands et autrichiens la plupart juifs (Molotov, le nouveau ministre des Affaires étrangères, dira à son prédécesseur Litvinov, limogé le 3 mai 1939: «Nous sommes ici pour disperser la synagogue» il y eu plus d’un millier de juif ainsi «rendus» à l’Allemagne par les grands humanistes antisémites soviétiques, le chiffre de 60 000 ne semble pas exagéré ) vivant en Union soviétique le plus souvent dans les camps du goulag (ce fut le cas de Margarete Buber-Neumann elle aussi juive Erev rav, née Thüring femme de Heinz Neumann, n° 2 du Parti communiste allemand et du fondateur du Parti communiste d'Autriche, Franz Koritschoner un autre juif érev rav membre de son Comité central jusqu'en 1928. Il traduisit les œuvres de Lénine et dirigea l'organe central du parti Die Rote Fahne. Koritschoner était l'un des organisateurs de la grève de janvier austro-hongrois de 1918 et fut arrêté après sa résolution. Il rejoignit le parti communiste autrichien peu après sa fondation en 1918. En 1926, il se rendit en Russie pour travailler avec le Profintern et devint un proche collaborateur de son chef, de nouveau un juif érev rav Solomon Lozovsky (qui sera lui aussi exécuté plus tard par les soviets). En 1930, il a rejoint le Parti communiste de l'Union soviétique . À la suite des très antisémites purges staliniennes , il fut arrêté en 1937. En 1940, à la suite du pacte Hitler/Staline et sur décision de la Cour suprême soviétique , il fut extradé vers l'Allemagne nazie. Le 7 juin 1941, il est déporté à Auschwitz , où il est assassiné deux jours plus tard).                                      Jean Chaintron, dit Barthel membre du triangle de direction du Parti Communiste qui fut rappelons-le collaborateur des nazis jusqu’en Juin 1941 en zone sud, est arrêté, par la police Française en mars et condamné à mort par un tribunal militaire français en novembre 41. Gracié d'extrême justesse, il est libéré par l'AS, avec 34 autres détenus politiques de la prison militaire de Nontron (Dordogne) le 11 juin 1944 (notons que le débarquement allié avait eu lieu le 6 Juin et que  toute la France et la Belgique sont libérées par les armées Alliés fin septembre). Commissaire politique auprès des FTP, il termine sa période de très grand «résistant» pendant 3 mois en tant qu'officier des FFI sous le pseudonyme de «commandant Jean-François». Homme de confiance de la direction du Parti communiste, il est intronisé préfet de la Haute-Vienne par le commissaire de la République, préfet après la Libération, il a été sénateur du département de la Seine sous la IVe République.  Entré en dissidence avec son parti, il a animé le groupe oppositionnel Unir pour le socialisme, adhéré un moment au Parti socialiste unifié (PSU) et présidé après 1968 un éphémère nouveau Secours rouge. Jean Chaintron, dit Barthel après son service militaire, avait adhéré en 1930, à l'organisation de la nébuleuse marxiste, le Secours rouge international (SRI). Délégué par le SRI en URSS, il suit les cours d’activiste terroriste communiste à l’école Internationale Lénine et rejoint le Parti communiste en France, l'année suivante. Chômeur, il s'engage pleinement dans l'activité militante et devient permanent de la Section française du Secours Rouge en 1932. Il bifurque, en 1934, vers l'appareil d'encadrement du PC SFIC, en devenant secrétaire-adjoint de la région Paris-ville. Il participe aux premières loges à la mise en place de la politique du front populaire. En mai 1935, il est candidat aux élections municipales sur le quartier Charonne. Son destin bascule après une rencontre avec le délégué en France de l'Internationale Communiste et vrai patron de la SFIC Eugen Fried. Sous la fausse identité de «Barthel», il gagne sur ordre l'Algérie, pour aider à constituer le Parti communiste algérien (PCA) dont le premier Congrès se tient en octobre 1936. Il défend alors les thèses d'une lutte différenciée entre Pieds-noirs et musulmans. Mais, poursuivi par la police pour action et écrits activistes (Le journal d’Alger, La Dépêche algérienne, publie le 16 octobre 1935, «la circulaire Barthel», adressée aux organisations communistes d’Algérie. Il est écrit en pur porte-plume professionnel de Moscou: «la nation française n’est pas la nation du peuple d’Algérie. C’est une nation étrangère au peuple d’Algérie, c’est la nation oppresseuse, c’est la nation de l’impérialisme qui, par le fer et par le feu, s’est annexé l’Algérie et qui courbe sous l’esclavage la nation algérienne». Ce qui lui vaut d'être très justement condamné par le tribunal correctionnel d'Alger à un an de prison. Il fait appel de la décision de justice  ce qui lui permet d'échapper à l'incarcération immédiate. Il se présente aux législatives de 1936, dans la première circonscription d'Alger  à Bab-el-Oued (mais il n’est pas élu). C’est en situation de liberté provisoire, en attendant le jugement définitif, qu’il participe au congrès de création du Parti communiste algérien (qui l’élit à son secrétariat central). Condamné en appel il doit quitter la France et Alger, il gagne alors l'Espagne, où l'un de ses frères a trouvé la mort en combattant dans les immondes Brigades internationales. Il y est Commissaire Politique aux Brigades (les commissaires de guerre comme Barthel sont abusivement appelés «commissaires politiques»), participe aux combats de Jarama, mais, malade doit rentrer en France. C'est sous le nom de Barthel qu'il est élu membre du Comité Central de la Section du PC en France, lors du IXe Congrès tenu à Arles en décembre 1937. Il est instructeur auprès de la Fédération des Jeunesses communistes).                                                                                   Cette campagne de discrédit dans le parti en France et la Région communiste à l’égard de Ferrat au bénéfice de Maurice Thorez, sera tenace ensuite dans le PCA. En tout cas, à la Conférence communiste régionale d’Algérie qui se tient en mai 1934 à Kouba à l’Est d’Alger, Boualem n’appartient plus au secrétariat de Région, remplacé par Ben Ali Boukort (Après sa rupture avec le PCA, Benali Boukort rejoignit le PPA dès 1944, où il collabora dans son organe clandestin " «L'Action algérienne». Il sera l'un des organisateurs actifs de l'UDMA et milita ensuite au MTLD jusqu'en 1954. Arrêté en 1957, libéré la même année il choisira très courageusement l'exil jusqu'en 1962), et apparaissent outre Mohamed Badsi un Moscoutaire, Mohamed Marouf et de nouveaux promus : K. Belkaïm (Kaddour Belkaïm dit Boussahba Kaddour est né le 10 mai 1911 en France à Oran; d’abord boucher, ouvrier du bâtiment puis permanent communiste à Oran ; passe des Jeunesses communistes au secrétariat de la Région oranaise du PCA en 1936 ; membre du Bureau politique en 1937 ; interné en 1939 au camp de Djénien-Bou-Rezg il y meurt le 30 juillet 1940 ; célébré par le PCA comme un «martyr»), R. Dali-Bey (Rachid Dali-Bey né en France le 29 juillet 1912 à Alger, ouvrier imprimeur et docker à plusieurs reprises ; syndicaliste CGTU en 1927 ; adhérent au PCA en 1936 ; membre du secrétariat du PCA depuis 1948 et de la délégation extérieure après 1955) , Amar Ouzegane (Communiste et employé des PTT syndicaliste en Algérie, l’arrestation du premier secrétaire valut à Amar Ouzegane d’assumer de nombreuses tâches, en particulier celle de la relance de l’hebdomadaire communiste la Lutte sociale. Il fut délégué pour l’Algérie au VIIe congrès de l’IC à Moscou en juillet 1935 où il intervint sous le nom d’Arthur Doden et participa aux séances de travail qui envisageaient l’autonomie du Parti communiste algérien il y fit aussi le célèbre stage découverte du terrorisme et des crimes marxistes de masse. À la suite de son séjour à Moscou, il fut licencié des PTT ; aussi, devint-il permanent communiste appointé. En janvier 1936, il assista au congrès de Villeurbanne du Parti communiste International section Française. Secrétaire général du Parti communiste algérien de 1943 à 1946, Député communiste d’Alger à la 1ère Assemblée constituante (1945-1946), Ministre de la Réforme agraire dans le gouvernement algérien après l’indépendance), tous ces «jeunes» étaient là pour une autre reconstitution du parti communiste. Dans son entretien des années 1970 avec l’historien israélien Emmanuel Sivan, André Ferrat dit avoir écarté Boualem/Belarbi pour «incompétence» et par soupçon de liens avec la police. Pressé de rentrer à Paris, Ferrat fut en fait expéditif ; il passe à la promotion de jeunes dont il ignore la compétence alors que celle de Boualem est acquise. Cependant on peut s’interroger sur le fait que Si Belarbi/Boualem, fiché et suivi par la police, ait pu ouvrir un tabac ; ce qui ne peut se faire sans licence, et donc sous contrôle. Peut-être la contrepartie fut l’abandon de l’activité dite «politique». Boualem n’a pas démissionné pas plus qu’il n’a été exclu ; personne ne retiendra contre lui de manifestations d’anticommunisme ; son tabac de Belcourt demeure un lieu de rencontres et en ce sens de formation nationaliste entretenant une sensibilité au syndicalisme et aux liens avec le mouvement ouvrier. L’explication la plus simple de la disparition du PNR et du retrait de Boualem/Belarbi de l’action communiste est de constater que dans l’été 1933 commence l’implantation de l’ENA à Alger, conduite précisément par ceux qui avaient participé au projet et à l’échec du PNR (Parti National Révolutionnaire) : M. Mestoul et A. Mezerna en premiers, aidés par Salah Ghandi, Rabah Moussaoui, Ahmed Yahiaoui formés à Paris en métropole et envoyés par Messali ; il s’agit d’organiser l’Étoile Nord-Africaine en Algérie dont les nouveaux statuts voulus par Messali interdisent la double appartenance avec le P.C. Boualem ne semble pas non plus entrer en Messalisme et moins encore en célébration du Hadj.                                                 Les traces du PNR sont très ténues dans les rapports de police, ce qui prouve que son activité fut quasiment insaisissable, voire qu’il n’a guère dépassé le travail de gestation mais le PNR est devenu une référence largement mythique, pour trouver sinon un précurseur au syndicalisme national algérien, un exemple de conjonction de l’engagement nationaliste et d’une genèse à l’intérieur du mouvement ouvrier, en particulier pour la gauche du FLN et les communistes algériens critiques du PC SFIC. Il est vrai que les jeunes nationalistes qui après 1945-1947 se retrouveront au MTLD-PPA ou à l’O.S. clandestine que l’on désigne comme «les jeunes de Belcourt», se réclameront de la fréquentation de Boualem ou de son exemple.                       Plus généralement, le PC-SFIC souffre d’un manque certain de visibilité dans les départements d’Algérie. En avril 1933, il y compte seulement 140 membres effectifs, auxquels s’ajoutent une centaine de jeunes communistes. Tous privilégient une conception clandestine du parti. En mai 1933, Maurice Thorez se rend en personne en Algérie, où il tient six meetings. De retour à Paris, il rend compte de son voyage devant la section coloniale centrale. Il constate, pour sa part, l’incapacité de la SFIC à orienter une quelconque contestation paysanne ou religieuse musulmane dans ces départements Français, alors que, remarque-t-il, le parti socialiste parvient à renforcer son assise dans la «petite bourgeoisie indigène». Il reconnaît les difficultés d’organisation du parti, qu’il attribue à la force des préjugés «coloniaux» : «Les camarades de là-bas disent : "C’est à cause de l’état du Parti !" C’est vrai, le PC là-bas n’est pas très solidement organisé et j’ai pu le constater (…). On dit encore : "C’est à cause de la composition sociale, il n’y a pas beaucoup de camarades algériens (comprendre indigènes musulmans) dans le Parti." C’est aussi exact – à Alger, il s’en trouve une vingtaine et ailleurs on en trouve par ci par là. Pour remédier à cela, on a dit : "il faut arabiser le parti". Résultat : Il n’y a plus d’arabes dans le parti, on a perdu beaucoup de camarades indigènes et beaucoup de camarades français. (…) En général, il y a chez les camarades européens une grande survivance de l’état d’esprit impérialiste et il y a de la part de nos camarades algériens une méfiance envers eux».                                     Maurice Thorez défend alors une politique de rapprochement avec les nationalistes algériens, soit une position assez éloignée de la ligne ultragauchiste prônée par le Komintern depuis 1928. Il estime, contre l’avis de militants locaux en Algérie, que le PC a eu raison d’apporter son soutien à la manifestation organisée, au printemps 1933, pour protester contre l’interdiction des conférences du cheikh Tayeb El-Oqbi, un prédicateur favorable à la «réforme islamique» (Islah), une doctrine mettant l’accent sur l’éveil religieux et luttant tout à la fois contre l’analphabétisme, le mysticisme soufi et certaines superstitions populaires. Thorez est conscient que ce natif d’Algérie a «longtemps séjourné dans les milieux wahhabites de Médine et du Hedjaz» où il a grandi et étudié la théologie, avant de rentrer en 1920. Mais il incite les membres de la SCC à dépasser la suspicion que le caractère religieux musulman de sa démarche leur inspire : «Une fois de plus, le mouvement de lutte contre l’impérialisme revêt des formes extérieures religieuses. Le problème est maintenant, pour nous, communistes, de ne pas seulement regarder la coquille, l’enveloppe religieuse, mais de comprendre surtout que même dans cette protestation religieuse il y a le bâillonnement de tout un peuple». Une fois de plus les marxistes confondent musulmans et opprimés !
Maurice Thorez rejette les critiques de ceux qui accusent la direction de la SFIC de soutenir un mouvement religieux «rétrograde» et de mener une politique conduisant les Français d’origine européenne à être «jetés à la mer». À ses yeux et surtout à ceux de Moscou et de l’IC, l’Association des Oulémas, dont le cheikh Tayeb el Oqbi est l’une des figures de proue est un large parti panarabe qui se présente sous la forme d’un mouvement religieux et éducatif et qui vise à combattre «l’abrutissement du maraboutisme et des confréries et à développer la culture moderne sur la base de l’Islam». Ferrat partage le point de vue de Thorez sur l’Association des Oulémas qui existe depuis 1931 : en août 1933, il estime souhaitable de «participer à chaque manifestation nationaliste de façon indépendante», sans toutefois faire bloc avec eux.                                                                             Cette politique n’est cependant pas exempte d’ambiguïtés. Elle ne s’applique pas à l’Étoile nord-africaine, créée à Paris par la SFIC et le Komintern en mars 1926 avant d’être interdite par les pouvoirs publics en novembre 1928. Lorsque l’ENA se reconstitue en mars 1933, elle affirme son indépendance complète vis-à-vis du PC SFIC, allant jusqu’à interdire dans ses statuts la double appartenance. Ses trois leaders, Messali Hadj, Radjef Belkacem et Imache Amar, cherchent à établir des relais en Algérie. Le même mois, la SCC du PC se réunit à Paris pour prendre des mesures destinées à limiter l’influence de l’ENA parmi les fameux indigènes dit «travailleurs coloniaux» algériens en métropole. Au même moment, le bureau régional de la SFIC en Algérie tente d’empêcher la création d’un parti nationaliste révolutionnaire, en créant des «comités de quartiers» chargés de réclamer l’abolition du régime de l’indigénat. Mais il lui faut bientôt constater, d’une part, qu’il est dépassé par la formation qu’il entendait subvertir, d’autre part, que les «convictions colonialistes» des militants français sont loin d’avoir disparu. Alors que les efforts de l’année 1933 n’ont pas porté leur fruit en Algérie, la politique du Komintern en Allemagne jette le trouble dans l’esprit de Ferrat. Suivant au plus près l’actualité internationale en qualité de rédacteur en chef de l’Humanité, il est sidéré de constater que le Komintern a ordonné aux communistes allemands d’ajourner l’insurrection qu’ils préparaient de longue date dans l’attente d’un hypothétique effondrement du régime nazi que Staline imagine imminent. Il n’ignore pas que le Komintern a auparavant exigé du parti allemand de tout faire pour renverser la République de Weimar, ni qu’il l’a obligé à refuser toute alliance avec les socio-démocrates pour barrer la route aux nazis. L’événement est d’autant plus traumatisant pour Ferrat qu’en juillet 1933, Fried le force à défendre – et donc à endosser – la politique allemande du Komintern devant le comité central du PC SFIC, après qu’il ait refusé de faire son autocritique. Ferrat est excédé par l’attitude obséquieuse et servile de Thorez qui n’ose pas contredire Evzen Fried son patron et émissaire de Moscou et qui ne voit rien à redire à la déroute des communistes allemands. Il notera quarante ans plus tard : «Au mois de décembre 1933, à la 13e session plénière du Comité exécutif du Komintern, Thorez fit, comme d’habitude, son mea culpa sur la poitrine des autres et sur la mienne en particulier». Dès 1933, Ferrat se sent en porte-à-faux tant avec la ligne du Komintern qu’avec la direction de la SFIC. Il songe, à partir de cette date, à créer un groupe d’opposition avec l’instructeur du Komintern Georges Kagan, en qui il a une «absolue confiance».
Au début de l’année 1934, la situation politique se complique, tant en France qu’au sein du PC SFIC, ce qui instille un peu plus le doute dans l’esprit de Ferrat. Inquiet de la menace nazie et du développement de ligues en France, Doriot, député communiste et membre du bureau politique du Parti, plaide en faveur d’une alliance avec la SFIO. La direction du PC s’y oppose vivement, par une résolution du 25 janvier : conformément à la ligne «ultragauchiste» définie par Eugen Fried et le Komintern en 1928, elle considère toujours la SFIO comme son principal ennemi politique. En votant contre cette résolution, Doriot s’oppose à la direction et manque à la discipline de parti. Ferrat qui partage l’avis de Doriot se contente de s’abstenir, ce qui vaut un désaveu. Deux jours plus tard, le 27 janvier, le président du Conseil radical-socialiste Camille Chautemps démissionne à la suite d’un scandale de corruption resté dans l’histoire comme «l’affaire Stavisky» ou ses compères socialopes et lui-même sont mouillés jusqu’au cou, Léon Daudet dénonça en Chautemps le chef d'une bande de voleurs et d'assassins. (Le juif Russe naturalisé français en 1910 Serge Alexandre Stavisky, surnommé «le beau Sacha» né à Slobodka dans l'Empire russe, dans la région de Kiev, le 20 novembre 1886 est mort (le premier «suicidé» qui ce soit suicidé en se tirant deux balles dans la tête) à Chamonix le 8 janvier 1934 à 47 ans, c’était un escroc professionnel et un financier véreux d'origine juive ashkénaze coupable de diverses escroqueries et d’énormes détournements de fonds (falsifications de chèques, ventes de produits qui n'existent pas, salles de jeux clandestines avec sa maîtresse Jane Darcy, trafic de drogue avec la Turquie, arnaques aux bons du trésor, etc.). dont le nom reste associé à l'affaire Stavisky . Le 6 février, de violents heurts opposant des ligues factieuses à la police font 14 morts et des centaines de blessés. À l’appel de Jacques Duclos, d’anciens combattants de l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC), une association de la nébuleuse marxiste, ont manifesté sur la rive gauche de la Seine, sans toutefois se joindre à la manifestation organisée par la droite qui avait lieu sur la rive droite. Échaudé par l’attitude du Komintern après l’arrivée au pouvoir d’Hitler, Ferrat réprouve en secret la politique de son parti qui est dûment sanctionnée par le Komintern. Il notera a posteriori que «tout se passait comme si le parti communiste faisait le front unique avec les ligues factieuses contre le gouvernement radical et le Parti socialiste qui le soutenait», ajoutant que «pendant cette période, Fried et son équipe d’instructeurs étaient à Paris et le secrétariat de Komintern était parfaitement tenu au courant de l’activité du parti». Sa conclusion sera sans appel : «La politique antisocialiste de la direction du (PC SFIC) était donc bien celle de Komintern», c’était l’art d’enfoncer des portes ouvertes !                                                                                                         À partir du 1er février 1934, Ferrat ne doit plus s’occuper que de la question coloniale. Il est déchargé des autres activités politiques qui lui ont été confiées à son retour de Moscou, en 1931, puis lors de son voyage dans la capitale soviétique, en 1932. Il quitte, en particulier, les fonctions de rédacteur en chef de l’Humanité, désormais dévolues à André Marty qui rentre de Moscou. Il part peu de temps après en Algérie, alors qu’une délégation du PC SFIC se rend, au même moment, en Indochine. Malgré des efforts d’organisation considérables, dont attestent les archives, il peine à y structurer le parti. À son arrivée, en mars 1934, il lui faut constater qu’«en fait, le Parti communiste, comme organisation centralisée, n’existe pas en Algérie». «La "direction" du Parti en Algérie reposait théoriquement sur un Bureau Régional composé de 8 camarades, 5 indigènes et 3 français ; parmi ces camarades, 3 éléments indigènes illettrés politiquement n’avaient pas la moindre idée de ce qu’était un parti et pouvaient seulement être utilisés rationnellement dans le travail d’une cellule. Les trois éléments français faisaient preuve d’une incapacité inouïe et même (…) d’un sabotage conscient».
À ses yeux, le parti dont les effectifs stagnent depuis 1929 est alors «une petite secte insignifiante», comptant quelques dizaines de membres à Alger et quelques dizaines répartis dans plusieurs centres de province, «en tout environ 200 camarades dont une vingtaine d’Arabes, soit 10 % de l’effectif».                                                                  Il attribue cet échec au manque de discipline des dirigeants locaux, notant que le bureau régional contrevient à toutes les directives du centre : non seulement il entrave le recrutement et la promotion de militants algériens (comprendre indigènes musulmans), mais il n’assure pas les liaisons avec l’intérieur du pays, de sorte que s’y développe «une tendance à l’autonomie, au localisme». Le parti a perdu sa figure légale, n’appose pas d’affiches et n’organise pas de meetings. Il n’assure plus la parution régulière de son journal, La lutte sociale, et s’oppose à l’obtention d’un local de crainte de «se créer des ennuis avec la police». Enfin, certains membres se répandent en «palabres au sein d’un prétendu parti national-révolutionnaire, formé en réalité par vingt à trente ouvriers, employés et artisans arabes, percevant des cotisations mensuelles de 5 f. [francs] et végétant grâce à son appui politique et matériel». Pour mettre bon ordre, Ferrat commence par redonner au parti sa base légale, en recréant La lutte sociale, considéré comme sa «colonne vertébrale», et en fixant une ligne éditoriale claire au journal, tiré à 3 000 exemplaires : la défense des revendications des ouvriers et des «indigènes». Il s’assure de sa reparution régulière et signe des articles sous le pseudonyme arabisé de Mourad. Il rétablit aussi la liaison avec «l’intérieur» de la soi-disant colonie. Enfin, il précise les relations de la SCC à Paris avec le bureau régional du PC SFIC en Algérie : elle doit lui fournir «une aide concrète, régulière et souple» ; elle lui apporte un soutien financier conséquent, en envoyant la somme de 4 000 francs par mois, ainsi que diverses primes et subventions exceptionnelles d’un montant de plusieurs milliers de francs du fameux «argent de Moscou». À titre de comparaison, un ouvrier agricole «indigène» touche alors 6 francs par jour. En avril 1934, André Ferrat convoque une conférence régionale à Alger et procède à l’élection des instances régionales. Il impose une «majorité indigène» et renouvelle les cadres dirigeants. Le comité régional est désormais composé de dix membres dont six Arabes ; le bureau régional de six membres dont quatre Arabes. Parmi les cadres algériens, la plupart ont suivi un stage dans les écoles du Komintern à Moscou. C’est notamment le cas de Mohamed Badsi en 1926-1928, de Sid-Ahmed Belarbi, dit Boualem, en 1928, et de Benali Boukortt en 1932-1934. Âgé de 30 ans, Mohamed Badsi est actif à Tlemcen, sa ville d’origine. Il a vécu en Turquie dans son enfance, puis en France, où il a travaillé comme ouvrier et fréquenté l’Union intercoloniale du PC SFIC. Autre vétéran du parti, Boualem perd sa place de secrétaire de la «région algérienne», poste qui lui a été confié en 1929, en même temps qu’à l’instructeur du PC SFIC, le Français Édouard Cormon (Cormon Édouard, Ernest, dit Jacques, dit Jacques Péraud). Il se voit écarté par Ferrat au profit du nouveau «retour de Moscou». Âgé de 30 ans, Boukortt rentre précipitamment d’Union soviétique pour prendre ses fonctions, interrompant le cycle de perfectionnement qu’il a entamé à l’Université des Peuples d’Orient après trois semestres de «cours d’économie politique marxiste-léniniste». En décembre 1932, il avait accepté de partir suivre des études dans cette école du Komintern au cours d’un rendez-vous clandestin avec Ferrat et «Suzanne», l’envoyée russe du Komintern, dans un café parisien. Âgé de 24 ans, Amar Ouzegane est le seul à n’avoir encore jamais entrepris le grand voyage à Moscou paradis des travailleurs. Il entre à la fois au comité régional et au bureau régional. Les cadres historiques du futur PC algérien ont été choisis, formés et promus par Ferrat en 1932-1934 et par voie de conséquence par l’IC et Moscou. Boukortt sera à la tête du PCA de 1936 à 1939 ; Ouzegane tiendra les rênes du parti de 1943 à 1946. Les mémoires de Boukortt et les écrits d’Ouzegane montrent combien leur engagement communiste est inséparable de la cause de l’indépendance nationale. Comme leurs prédécesseurs des années 1920, ils entretiennent des relations difficiles avec la plupart des communistes français dont ils exècrent l’autoritarisme et la condescendance. Ils réprouvent aussi la «tutelle paternalo-casuiste de Paris» pour reprendre les termes d’Ouzegane. Seul Ferrat trouve grâce à leurs yeux car il fait croire qu’il  comprend l’importance du combat pour la libération nationale, ainsi et surtout le caractère révolutionnaire du prétendu nationalisme algérien. Ils n’éprouvent pas de fascination pour le régime soviétique qui leur inspire une extrême méfiance et beaucoup de perplexité si ce n’est et surtout une certaine crainte. Boukortt garde un souvenir mitigé de son séjour en Union soviétique : il regrette le confinement et la suspicion dont les élèves de l’Université des Peuples d’Orient sont l’objet par les marxistes racistes, notant a posteriori qu’il en avait été ainsi parce que «le régime dictatorial qui sévissait férocement et qui paralysait les Russes dressait entre eux et les étrangers une muraille infranchissable» (Prolos de tous les pays unissez-vous mais pas trop quand même … faut pas déconner). Lors de ses voyages en Azerbaïdjan et en Crimée, il ouvre les yeux et s’étonne de «l’étouffement de la religion islamique» et remarque «une action sournoise contre la religion, les coutumes et les traditions musulmanes, considérées officiellement comme réactionnaires » (Ben là Doudou dis donc qui l’eut cru que la cantinière…). Loin d’être des croyants aveugles, les premiers communistes algériens, à l’instar de leurs condisciples indochinois, considèrent leur engagement communiste non comme une fin en soi, mais comme un moyen de conquérir la liberté et l’indépendance et d’affranchir leur «peuple» du prétendu joug colonial.                                                          Au cours de l’été 1934, le PC SFIC passe, en l’espace de quelques mois, d’une politique d’opposition aux socialistes à une politique de Front populaire avec toutes les forces de gauche, ce qui va à l’encontre de la tactique de Ferrat en Algérie, qui met l’accent sur la lutte révolutionnaire qu’il voudrait  à la fois paysanne et anticoloniale. Au moment même où se décide le Front populaire à Paris, un événement majeur sème la discorde entre Ferrat et les communistes d’Algérie : les émeutes antisémites de Constantine. La question du recrutement dans les milieux arabes et kabyles se pose avec d’autant plus d’acuité que la concurrence politique s’accroît en Algérie, tant de la part des socialistes et des fascistes français que des organisations nationalistes arabes naissantes.
Pendant son séjour en Algérie, au printemps 1934, André Ferrat constate de fortes tensions sociales, ainsi qu’une «aggravation inouïe de la misère», en particulier dans les campagnes, où il évalue allah louche et en exagérant beaucoup à près d’un million «le nombre de fellahs réduits à une situation proche de la famine». Des manifestations spontanées de paysans ont lieu à Constantine à la fin du mois de mai 1934. Le détournement des secours votés par le gouvernement, ainsi que la multiplication des saisies «pour non-paiement d’impôts et de dettes», attisent le mécontentement social. Deux forces politiques tirent leur épingle du jeu : les nationalistes algériens et les fascistes français. Ferrat observe le «réveil considérable du mouvement anti-impérialiste» et l’influence grandissante de la presse «national-réformiste». Ce courant d’idées se distingue du «réformisme islamique» défendu par l’Association des Oulémas. Il est porté par des personnalités arabes laïques et modernistes, férues de culture française et attachées aux principes républicains et qui œuvrent en faveur de l’émancipation des populations musulmanes. Rassemblées au sein de la Fédération des élus musulmans, elles ont pour chef de file le docteur Mohammed Salah Ben Djelloul, un médecin de campagne se dévouant aux plus démunis. Elles combattent sur le terrain de la légalité coloniale, réclamant des réformes politiques et l’égalité de droits entre les colonisateurs et les colonisés. Si Ferrat voit en eux un danger politique, il s’inquiète surtout du développement de groupes fascisants, en particulier «des Croix de feu qui pullulent dans chaque centre, des ligues anti-juives, qui se vantent de recruter parmi les travailleurs arabes». Mais les quelques tentatives faites par le PC SFIC pour créer des blocs antifascistes au niveau local se révèlent infructueuses le musulman étant par principe violemment antisémite.
Expulsé de Tunisie, le 9 juin 1934, Ferrat rentre à Paris au moment où se décident l’exclusion de Doriot et le rapprochement avec la SFIO. Doriot a refusé, en avril, de se rendre à Moscou où Thorez et lui étaient convoqués par le Komintern pour solder leurs différends. Il est exclu du PC SFIC, le 27 juin, par un vote à l’unanimité après avoir décliné plusieurs offres de réconciliation. Suite aux ordres de l’IC, le PC en France a décidé, le 31 mai, d’entrer en pourparlers avec les socialistes, c’est-à-dire de suivre la ligne politique défendue de longue date par Doriot. Staline s’inquiète de la puissance grandissante de l’Allemagne qui, contrairement à ses plans initiaux, ne s’est pas effondrée après l’accession au pouvoir d’Hitler. Il souhaite un rapprochement de l’Union soviétique avec la France et, pour ce faire, la constitution en France d’un large front populaire antifasciste rassemblant toute la gauche. Le 27 juillet, le PC SFIC signe un pacte d’unité d’action avec la SFIO. Le même mois, Ferrat réforme de fond en comble les structures de la SCC (Section coloniale centrale) et adopte une politique plus offensive en Algérie. Il envoie des instructions précises concernant l’activité que doivent mener les représentants de la SFIC dans les campagnes algériennes. Il propose d’établir des revendications concrètes : exiger des secours en nature et en argent, l’exonération d’impôt pour tous les paysans pauvres, des distributions gratuites de semences ou, dans d’autres cas, des prêts de semences sans intérêt. Il suggère d’organiser des manifestations collectives pour protester contre les saisies et les expropriations et de créer des comités de paysans pour dénoncer l’usure et obtenir le droit de ramasser le bois mort. Il demande aux communistes d’Algérie de discuter sans attendre de ces propositions, de façon à ce qu’elles puissent ensuite être «expliquées de façon populaire» dans des tracts en arabe, imprimés à Paris. Il change aussi d’approche vis-à-vis de l’ENA. Il établit, à partir de cette époque, des rapports personnels et amicaux avec Messali Hadj qu’il s’efforce de gagner à l’idée d’un vaste front anti-impérialiste en Algérie.                                                                                        Mais André Ferrat voit tous ses plans anéantis par le déclenchement d’émeutes antisémites à Constantine au début du mois d’août. Tout commence au soir du 3 août lorsqu’un soldat juif en état d’ivresse insulte des fidèles musulmans devant une mosquée. Des musulmans venus des campagnes et des bidonvilles environnants s’en prennent à des juifs dans la ville de Constantine et dans d’autres localités. Le 5 août, le bilan est lourd :   On dénombrera 27 morts, dont 25 citoyens français israélites : parmi eux 5 enfants (âgés de quelques mois à 10 ans), 6 femmes, 14 hommes. 200 magasins appartenant à des juifs ont été saccagés et pillés. Le 5 août 1934, un pogrom exécuté par une foule musulmane fanatisée, déferle sur le quartier juif de Constantine, alors chef-lieu d’un département français. La foule arabe musulmane égorge, pille impunément pendant toute une journée. Que s’est-il passé ? Le 3 août des rumeurs incontrôlables mettent en cause un soldat juif ivre qui aurait uriné contre une mosquée, et diffusent la nouvelle de l’assassinat d’un chef nationaliste arabe par des juifs : le chef en question, le Dr Bendjelloul était en fait absent de la ville, mais bel et bien vivant…. Entre le 3 et le 5 août, une foule d’émeutiers arabes et musulmans, venus des environs de Constantine, déferlent sur le quartier juif de la ville, pillent un grand nombre de magasins, cambriolent des logements, assiègent, violent les femmes et égorgent dans leur maison des familles juives et blessent à l’arme blanche des dizaines de juifs qui tentent d’échapper au massacre. Pendant tout le temps de l’émeute, l’administration française n’intervient pas, ou peu. Soldats et officiers, en nombre plus faible que d’habitude (beaucoup étaient en permission) munis d’armes dépourvues de cartouches ne pouvaient rien faire. L’officier le plus gradé pendant la durée de l’émeute, est malheureusement un sous-officier, qui ne peut donner l’ordre de tirer, cela relevant, dans l’armée française, du pouvoir des seuls officiers. Le maire, Émile Morinaud, était absent de la ville, ainsi que le commissaire principal. Le carnage ne s’arrêta qu’après le retour du maire et la reprise en main de la situation par l’armée. L’administration mit en cause des «provocations juives» (des groupes d’autodéfense juifs avaient tenté de s’interposer entre les émeutiers et la population), le gouverneur général de l’Algérie n’assista pas aux obsèques des victimes, le pouvoir métropolitain ordonna à la population juive de «s’abstenir de toute provocation et de montrer moins de morgue». Très rapidement, dès le lendemain du 5 août, quelques notables musulmans hypocrites condamnèrent vigoureusement ce qui venait de se passer, désapprouvant publiquement le pogrom. Avec des notables juifs, ils unirent leurs efforts pour éviter de nouveaux affrontements. Au plus fort de l’émeute, nombre de juifs furent sauvés par des arabes, qui les cachèrent. Cette émeute a profondément marqué les juifs d’Algérie. À Constantine, pendant plusieurs mois, les relations entre les juifs et les arabes restèrent tendues. Pourtant, en 1940, lorsque les dirigeants pétainistes appliquèrent avec un zèle tout particulier les lois raciales liées «au statut des juifs» en Algérie : abrogation du Décret Crémieux (les juifs d’Algérie redevenaient «indigènes»), renvoi des élèves et des enseignants juifs des établissements publics, mise sous tutelle des biens juifs, ils ne rencontrèrent pas l’enthousiasme attendu des populations musulmanes. On aura compris l’ambiguïté des relations entre juifs et arabes en Algérie : non seulement en raison du passé au cours duquel des périodes de coexistence, inégalitaire mais sans affrontement, ont alterné avec des périodes d’affrontements violents, mais encore à cause de la situation coloniale. Aux yeux du colonisateur, juifs et arabes sont des «indigènes» : ils parlent quasiment la même langue, portent des vêtements de même type, partagent une même cuisine, ont des comportements et des coutumes proches. Mais sur le plan juridique, le décret Crémieux délivrera les juifs de leur statut d’indigènes, qui plus est dhimmis, pas de la haine ancestrale du musulman antisémite.
La SFIC et son annexe de la nébuleuse marxiste la SCC prétendra que les autorités ont «tout fait pour faire croire aux masses arabes que leurs véritables ennemis [étaient] les juifs (en général et pas seulement les usuriers)». Aussi demande-t-elle instamment aux militants communistes en Algérie de tout faire pour «empêcher les masses de se fourvoyer dans le piège antisémite» et pour «diriger cette lutte contre l’impérialisme français dans le sens de l’indépendance de l’Algérie» : «Nous devons exiger la destitution et l’emprisonnement immédiat du gouverneur général Carde et des responsables dirigeants de la police et de l’administration. Nous devons exiger la dissolution immédiate des organisations fascistes antisémites, des gros colons et la suspension de leur presse, par exemple, la «Libre Parole» ; nous devons lutter et organiser le front unique d’action de tous les travailleurs français et juifs avec les ouvriers et paysans arabes pour défendre les revendications anti-impérialistes de ces derniers qui sont entre autres : abolition du code de l’indigénat, des droits politiques égaux, droit de presse, d’organisation, de parole, etc. Toute cette lutte doit être orientée dans le sens de l’indépendance de l’Algérie». Le 21 août, mécontent des nouvelles qu’il a, entre-temps, reçues d’Algérie, Ferrat y envoie une «lettre-directive» des plus virulentes. D’un côté, il condamne l’attentisme et l’isolement des communistes de Constantine qui n’ont pas pris publiquement position.
 «D’après le rapport du camarade S., il résulte que les communistes européens et juifs se sont terrés, que la rupture a été totale entre eux et les communistes arabes. Nous n’avons pas la moindre indication sur ce qu’a pu être l’action de ces derniers ». De l’autre, il accuse les dirigeants régionaux de frilosité sur la question paysanne : non seulement le bureau régional du PC SFIC en Algérie n’a pas repris les mots d’ordre que Ferrat avait suggérés en juillet, mais il a tout simplement ignoré la question. De même, Ferrat considère qu’en ne dépêchant aucun émissaire sur place et en n’organisant aucun meeting, le bureau régional a gravement sous-estimé l’importance des événements de Constantine. Sa critique la plus vive concerne leur effroi face au mouvement révolutionnaire : «Mais la chose qui nous surprend et nous peine le plus et qui est la plus importante, c’est que (…) vous appréciez les événements du 3 au 6 [août 1934] comme un malheur, comme une tragédie regrettable. Vous parlez de "la tragédie de Constantine", de "Constantine dans le sang", de "l’immonde boucherie", de "journées sinistres" et vous appuyez sur cet aspect au lieu de montrer le caractère paysan de masse du mouvement et ce qui poussait ces paysans. Vous dites vous-mêmes, en passant, dans le journal, que 30 000 paysans sont descendus sur Constantine, et vous ne montrez pas que c’est cela la chose principale. (…)»  Vous portez l’essentiel de votre effort et de votre argumentation à reprocher aux forces impérialistes de ne pas avoir empêché le mouvement. Vous reprochez à Ben Djelloul de ne pas avoir prêché le calme. Notre position est-elle donc de demander aux impérialistes d’empêcher les manifestations de paysans arabes ? Notre position consiste-t-elle donc à demander aux chefs nationaux-réformistes de prêcher le calme ? (…) Vous vous êtes laissé entrainer sur une position qui est celle du parti socialiste et des réformistes bourgeois, mais qui n’est pas la position communiste. Nous devions travailler, non pas pour que le mouvement n’ait pas lieu, car il était inévitable, mais pour le diriger, non pas contre les Juifs, mais avant tout contre la Préfecture de Constantine, contre la maison du Colon, contre la Mairie, contre les docks du syndicat des minotiers, contre la presse impérialiste et fasciste. Mais cette note, vous ne la donnez nulle part. Vous vous contentez de déplorer l’aspect anti-juif du mouvement (vous noterez que le mouvement est qualifié «d’anti juif» et pas «d’antisémite») ». André Ferrat demande à nouveau au bureau régional d’Algérie de diffuser largement les revendications et les mots d’ordre révolutionnaires de la «paysannerie arabe et kabyle». Sans grand succès. Des communistes de Constantine distribuent bien un tract pour dénoncer la politique de division entre les juifs et les musulmans, réclamer des mesures d’aide aux populations musulmanes et appeler «à la libération nationale et sociale de l’Algérie», mais le cœur n’y est pas vraiment, le coco comme le musulman étant un antisémite fondamental, de plus ils voient leur action entravée par la police. Plusieurs d’entre eux, dont l’Erev rav Lucien Sportisse qui est né dans une famille juive, sont arrêtés le 18 septembre au motif qu’ils ont distribué un tract «appelant les indigènes à la révolte». Leur arrestation intervient à la veille du Yom Kippour et de l’ouverture du procès du docteur Ben Djelloul, accusé d’avoir pris à partie un policier arabe.                                                                                                  En ce même mois de septembre 1934, une délégation d’enquête, composée de trois avocats et des représentants de différentes sensibilités politiques, est envoyée en Algérie. Le PC SFIC est représenté par Lucien Montjauvis. À son retour, ce dernier témoigne de l’état d’esprit des militants d’Algérie qu’il a trouvés désemparés et courroucés par l’attitude du PC SFIC. «Effrayés par les événements, ils ont seulement vu la forme pogromiste des événements et n’ont rien tenté pour canaliser le profond courant de mécontentement des masses arabes contre l’impérialisme français». Ils ont «très violemment protesté contre les articles d’information de l’Humanité qui étaient erronés» et dénoncé le fait que «dans la presse algérienne du parti on [ait] "salué les glorieux combattants de Constantine" alors qu’il y a eu des femmes et des enfants égorgés et qu’en vérité la colère des travailleurs arabes a été canalisée par la propagande fasciste contre les Juifs, sans distinction, et que ces "combats" ont eu tout le caractère du pogrom». En imposant sa lecture des événements, Ferrat a jeté le trouble parmi les communistes français d’Algérie. En tenant des positions radicales, il s’écarte aussi de la ligne de son parti qui a décidé de faire front commun avec les socialistes. Il se voit, en plus, privé de l’aide de plusieurs cadres algériens entrés au bureau régional du PC SFIC quelques mois plus tôt. Déchu de ses fonctions de direction, Boualem a fait savoir dans le courant de l’été 1934 qu’il cessait toute activité politique. En octobre, Boukortt est arrêté par la police et emprisonné pendant dix mois à la prison Barberousse, où il entame une grève de la faim pour être enfin des vrais forçats d’un genre humain transfiguré afin d’obtenir le statut de prisonnier politique, ainsi que le droit de posséder des livres et d’avoir de la lumière en cellule. Il sera ensuite assigné à résidence dans les Territoires du Sud jusqu’à la victoire du Front populaire, vivant à Beni Abbès où il pourra compter sur la solidarité et le dévouement d’amis juifs et musulmans.
Toujours au mois d’octobre 1934, un rassemblement populaire composé du PC SFIC, de la SFIO, de syndicats et d’associations est formalisé. André Ferrat se plie à la nouvelle ligne de son parti : la SCC demande au bureau régional du PC en Algérie de développer une action commune avec le parti socialiste et l’ENA, ce dont elle informe le Komintern.  L’ENA connaît alors un essor enviable. D’après la police parisienne, elle compte, au début de l’automne 1934, entre 800 et 1 000 membres en métropole. Le 5 novembre 1934, ses leaders sont condamnés à six mois de prison. C’est dans ce contexte troublé qu’André Ferrat, George Kagan et Victor Fay créent en secret leur revue d’opposition. Né dans l’Empire russe en 1906, l’Erev Rav Kagan, né juif polonais, a fait des études supérieures en France avant son expulsion en 1927. Il a ensuite gagné Moscou, où comme Ferrat il enseignait à la criminelle École léniniste internationale. En plus de ses fonctions d’instructeur du scélérat Komintern à Paris, il assume la responsabilité de la revue théorique du comité central du PC SFIC, Les Cahiers du bolchevisme sous le nom de Lucien Constant. Les deux amis décident d’intituler leur revue dissidente Que faire ? Revue communiste en hommage à Lénine. Par le titre choisi, ils font référence à l’ouvrage éponyme de Lénine, à qui ils se veulent fidèles, mais aussi peut-être à celui du révolutionnaire russe et écrivain utopiste Nicolas Tchernychëvka
(1828-1889). Leur journal paraît régulièrement de décembre 1934 à août 1939 ; il est animé par d’anciens militants exclus du PC SFIC, mais aussi, de façon clandestine, par des membres continuant d’appartenir aux instances du parti. Vite démasqué, Kagan est convoqué à Moscou en février 1935. Prudent ou clairvoyant, sans doute ébranlé par le suicide humaniste de trois balles dans la tête à Moscou le 5 décembre 1933 de Léon Purman connu aussi sous divers pseudonymes : Andreas, Bruno Jurczak, Just, Kazimierz, Kazik, Klimczak, Leon, Mann, un autre instructeur du Komintern, lui aussi juif érev rav militant du mouvement ouvrier polonais, représentant du parti communiste polonais à l'Internationale communiste qui avait rejoint le groupe «Que Faire ?», créé quelques mois avant la revue et qui ne voulait pas faire partie des purges antisémites de Staline. Kagan qui souhaitait de toutes ses forces qu'enfin le passé s'engloutisse et qu'un genre humain transfiguré sous le ciel clair de la Justice mûrisse avec l'épi doré, décide d’ignorer cette injonction et de rester à Paris, n’étant pas encore tout à fait sûr que les superbes épis dorés de la justice Stalinienne soient tout à fait murs, ce qui lui vaut d’être démocratiquement suspendu de toutes ses fonctions peu de temps après, ce qui à tout prendre vaut mieux que d’attraper la scarlatine ou de finir pacifiquement suicidé au fond des caves de la Loubianka. À partir de ce moment, Ferrat pense que son tour est pour bientôt et comme Kagan et bien d’autres, il pense que face à Staline il n’est pas de sauveurs suprêmes, ni Dieu, ni «mètre» ni encore moins de centimètre et que le mot d’ordre est : «camarades sauvons-nous nous-mêmes !». En mai 1935, il réprouve en secret (on ne sait jamais) la signature du traité franco-soviétique d’assistance mutuelle, dit «Pacte Laval-Staline» (Le traité n'a jamais été appliqué. La coopération dans le domaine militaire se heurte à l'hostilité de l'État-major français que les gouvernements successifs, y compris les gouvernements du Front populaire, ne cherchent pas vraiment à contourner) et, plus encore, le soutien apporté par Staline à la «défense nationale» française. Il s’en explique dans Que faire ?, qui tire déjà à 1 000 exemplaires, sous le pseudonyme de Marcel Bréval, tout en soutenant en apparence la position du PC SFIC. Dès lors, il met toute son énergie à constituer un parti communiste algérien. Il est généralement admis que le traité franco-soviétique du 2 mai 1935 aurait introduit une rupture dans la politique coloniale du PC SFIC, qui dès lors aurait cherché à maintenir le statu quo dans les colonies. Les archives de l’IC et du Komintern infirment cette thèse répandue dans l’historiographie française. Elles révèlent que la création du PCA s’est décidée cette année-là, à l’initiative d’André Ferrat de son vrai nom comme déjà vu d’André Morel qui agit, sinon avec le soutien de sa hiérarchie, du moins en liberté surveillée. Poursuivant désormais deux objectifs, la fondation d’un parti communiste algérien indépendant du PC SFIC et la création d’un «front anti-impérialiste» rassemblant des organisations musulmanes «progressistes» et le futur parti communiste algérien, il adresse des propositions en ce sens au Komintern à Moscou, à Fried à Paris et aux quelques communistes d’Algérie. Le 5 juillet 1935, à la veille du VIIe congrès du Komintern, le bureau politique du PC SFIC adresse au Komintern à Moscou une longue résolution sur l’Algérie, dont, en toute probabilité, Ferrat est l’auteur. La résolution dresse un bilan sévère de l’action du bureau régional du PC SFIC en Algérie, qui se voit reproché d’avoir «manqué de clarté et de vigueur dans la question du Front populaire», d’avoir délaissé les sujets qui ont passionné la population arabe, malgré les instructions de la SCC et du comité central du PC SFIC, et d’avoir complètement négligé la question paysanne en dépit des directives de 1934-1935 qui «conservent toute leur valeur». Elle plaide en faveur d’une «arabisation» de la politique du PC SFIC en Algérie, estimant que cette politique doit «porter l’empreinte des préoccupations et des revendications aussi bien quotidiennes que générales du peuple arabe». Enfin, elle suggère au Komintern de dédoubler le Front populaire en Algérie, ajoutant, de façon rhétorique, que «ces propositions ne sont de notre part que des suggestions au bureau régional» du PC SFIC en Algérie, à qui il revient de les apprécier». Ainsi naît l’absurde idée de constituer en Algérie en France département Français, deux fronts populaires : un front arabe (sous-entendu musulman) et un front français. D’après la résolution, «l’effort essentiel doit être porté sur l’organisation du Front populaire arabe, allant du parti communiste jusqu’à la Société des Oulémas et aux groupes qui soutiennent Ben Djelloul, en passant par l’Étoile nord-africaine Islamomarxiste» sorte de FLN avant l’heure. La résolution propose de faire appel à des personnalités et à des organisations arabes (sous-entendu musulmanes) susceptibles d’adhérer à un mouvement populaire arabe sous le double mot d’ordre «pour l’abolition du code de l’indigénat, pour l’abolition du décret fasciste Régnier». La revendication d’indépendance n’est pas évoquée. Quant au front européen, il doit alerter sur le danger fasciste et rassembler les organisations et les partis qui appartiennent en France métropolitaine au Front populaire. Il est prévu que le parti communiste soit représenté dans chacun des deux fronts, le but étant de parvenir à la jonction ultérieure, même si «dans l’un comme dans l’autre de ces mouvements, il se trouve des gens qui ont intérêt à les maintenir séparés». Le jeune Amar Ouzegane passe plusieurs mois à Paris aux côtés de Ferrat avant de se rendre à Moscou en qualité de délégué du PC SFIC au congrès du Komintern de 1935. D’après son témoignage, Thorez y aurait présenté la candidature de «la région algérienne du PC» à l’admission comme section indépendante du Komintern (sorte de SAIC, Section Algérienne de l’Internationale Communiste) devant la commission compétente de l’IC ou Komintern, tout en indiquant que les membres du CC du PC responsables de l’action syndicale jugeaient la mesure prématurée.
En septembre 1935, Ferrat adresse une lettre-directive à tous les deux ou trois responsables communistes d’Algérie, par l’intermédiaire de Jean Chaintron, alias Jean Barthel, qui vient d’être nommé instructeur de la SFIC en Algérie sur sa proposition. Comme à son habitude, il défend sans ambages des positions radicales. Il rejette le programme du Front populaire en Algérie, qui réunit la SFIC, la SFIO, la CGT, la CGTU, les radicaux-socialistes, la Ligue des droits de l’homme et des loges maçonniques irrégulières. Il réprouve surtout l’attitude du PC en Algérie. Il lui reproche de s’être concentré sur le Front populaire antifasciste, de sorte qu’il apparaît «comme un parti français et non comme le parti essentiellement indigène que nous devons être». Il l’accuse aussi de ne défendre ni son programme, ni «les masses indigènes» (sic) au sein du front français. Il en veut pour preuve qu’à Constantine, le PC SFIC, allié à la SFIO aux élections municipales, a accepté «qu’à cette liste soient ajoutés des bourgeois juifs particulièrement haïs de la masse indigène et connus comme exploiteurs vils et tarés» (et après ça ils y en aura encore pour affirmer que les communistes ne sont pas antisémites) , de sorte que le PC SFIC apparaît à ses yeux «comme un Front franco-juif contre le peuple arabe (ou, dans le meilleur des cas, indifférent au sort du peuple indigène d’Algérie)». Il donne aussi l’exemple d’Oran, où le Front populaire a choisi pour entête un drapeau rouge et un drapeau français, notant que «la nation française n’est pas la nation du peuple d’Algérie, c’est la nation oppresseuse, c’est la nation de l’impérialisme qui, par le fer et par le feu, s’est annexé l’Algérie et qui courbe sous l’esclavage la nation algérienne» (Comme d’habitude c’est le grand raccourci historique bien typique du communisme. En Algérie alors départements Français, cohabitais avant la présence civilisatrice Française deux peuples distincts le peuple Berbère d’origine et le peuple arabe, peuple qui déjà par le fer et par le feu et la religion musulmane, s’était annexé les territoires d’Algérie).                                                    Il en vient ensuite à expliquer pourquoi le Front populaire ne se présente pas en Algérie comme en métropole. Tout d’abord, pour la majeure partie de la population, le problème central n’est pas le fascisme, mais la libération nationale, car, crois-t-il ou tente de faire croire, «le régime d’oppression de l’impérialisme français sur la masse indigène est à peu près aussi épouvantable que celui qu’Hitler fait régner sur le peuple allemand» (Hitler qui rappelons-le, a été très démocratiquement élu par une majorité d’Allemands au contraire de Lénine ou Staline). Ensuite, des dirigeants de l’Action française et des Croix de feu cherchent à attiser les puissants sentiments antisémites des «masses indigènes» musulmanes en défendant certaines de leurs revendications. En conséquence, il exige des militants d’Algérie de répéter sans relâche «qu’un peuple qui en opprime un autre ne peut pas être libre». Conformément aux propositions faites au Komintern en juillet, il leur demande de constituer, en plus du front antifasciste, un front anti-impérialiste englobant le PC SFIC et des «organisations indigènes» à tendance «national-révolutionnaire» ou «nationale-réformiste», avec pour mot d’ordre, non pas l’indépendance de l’Algérie, mais la lutte contre le code de l’Indigénat. Interceptée par la police, cette lettre-directive est reproduite dans La Dépêche algérienne, le 16 octobre 1935, sous le titre «Un complot contre la sécurité d’État en Algérie». Cette publication permet une large publicité des idées allah con du  Parti Communiste et de l’Internationale Communiste parmi les quelques arabes musulmans non analphabètes et  politisés, d’autant qu’elle intervient un mois avant la parution du livre de Boukortt, préfacé par Barthel et intitulé Peuple d’Algérie, quels sont tes amis ?, dans lequel il tente de démontrer la compatibilité de l’Islam avec le communisme (Plus personne n’arrive à décrire l’incompatibilité totale de l’Islam avec quelque autre système que ce soit tant le mensonge et la perversité du communisme et aujourd’hui du système politique marxiste culturel s’est incrusté dans le cerveau de gens comme les Alleg ou les Audin aveuglés par cette idéologie, et au cerveau nécrosé ! Non  l’islam n’est pas compatible avec le communisme ni avec la démocratie. Pour la plupart des musulmans, ne pas croire est un crime, la charia prime sur tout autre droit, et l’apostasie est absolument interdite. Les atteintes à la liberté d’expression ou l’inégalité entre les sexes viennent de ces dogmes, et je souligne que l’immense majorité des pays arabo-musulmans n’ont pas ratifié la Convention universelle des droits de l’homme de 1948. Il est vrai qu’existe le terme d’Islamomarxisme qui a été utilisé pour décrire le penseur iranien Ali Shariati. Il est également parfois utilisé dans des discussions sur la révolution iranienne de 1979, y compris des partis comme l'Organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI). Aussi, en Turquie, il existe un mouvement islamique en relation mais seulement en «relation» avec le marxisme : le mouvement Anti-Kapitalist Müslümanlar (Musulmans anticapitalistes). Dans les années 1950-1960, certains penseurs des Frères musulmans développèrent l’idée d’un «socialisme islamique», tels que les égyptiens Sayyid Qutb dans ses ouvrages comme La justice sociale en islam (1949) et Le combat de l’islam et du capitalisme (1951), le cheikh Mohammed al-Ghazali, Abdelkader al-Awda ou le syrien Moustapha Siba’i dans son ouvrage Le socialisme de l’islam (1959). Dans cet ouvrage, Mustapha Siba’i expliquait : «Le socialisme n’est pas une mode qui passera, c’est une tendance humaine qui s’exprime dans les enseignements des Prophètes, dans les réformes des Justes, depuis les premiers siècles de l’histoire. Les peuples du monde présent – surtout les peuples en retard – cherchent à le réaliser effectivement afin de se libérer des sédiments d’injustice sociale et d’inégalités de classe.(…) Le but du socialisme, toujours, dans toutes ses écoles, a consisté à empêcher l’individu d’exploiter les capitaux des riches sur le dos des masses humiliées et brutalisées, à confier à l’Etat la surveillance et le contrôle de l’activité économique individuelle, à réaliser enfin la solidarité sociale entre les citoyens de manière à effacer l’indigence, la frustration, l’inégalité excessive des fortunes». Faisant rééditer et diffuser ses ouvrages, Mouammar Kadhafi s’est réclamé de l'idéologie du «socialisme islamique», qu'il amalgamait par ailleurs avec le socialisme arabe. De même, le président pakistanais Zulfikar Alî Bhutto ou l’algérien Houari Boumédiène se sont réclamés du socialisme islamique).                  De nouveaux adhérents viennent grossir les rangs du parti qui est encore dirigé, pour l’essentiel, par des métropolitains. D’après des chiffres fournis en août 1935, la «région algérienne» compte 450 membres, dont 58 Arabes et Kabyles, et 200 jeunes communistes, dont une bonne proportion d’Arabes, qui sont répartis dans environ dix «rayons» et quarante cellules. Le bureau régional du PC SFIC en Algérie n’a plus que quatre membres au lieu des sept élus l’année précédente, soit trois Arabes et un Européen. Les rayons sont, dans leur majorité, dirigés par des Européens. En France, les effectifs du PC SFIC (ne deviendra PC-(F) qu’en 1943 à la dissolution du Komintern) dans les milieux algériens restent très limités, alors que l’ENA continue sa progression. Forte de 2 500 membres régulièrement inscrits en septembre 1935, l’ENA un création de la SFIC organise de nombreux meetings uniquement en métropole et radicalise son discours.    En décembre ou en octobre 1935, dans un document en russe classé secret, le Komintern ordonne de préparer la «transformation de l’organisation algérienne en parti indépendant», en adoptant «un programme d’arabisation du parti et du mouvement», et en élisant «un comité central du parti communiste d’Algérie». Il précise la marche à suivre : le rattachement du PCA au Komintern ne doit faire l’objet d’aucun communiqué, ni en France, ni en Algérie ; le PC SFIC doit accorder au PCA des fonds propres, lui permettant d’assurer son travail, d’éditer légalement La Lutte sociale en français et de publier illégalement des journaux en arabe. Le Komintern définit aussi les relations du PC SFIC et du futur PCA : l’instructeur du PC en Algérie devra rester à la disposition du PCA «tant que les camarades algériens le jugeront nécessaire» ; le PC SFIC aura le droit de donner des instructions et des conseils au PCA pour ce qui concerne le travail courant, mais, «comme par le passé», il devra soumettre les instructions à caractère programmatique à l’approbation préalable de Moscou. Comme toujours c’est la preuve que la «rébellion» en Algérie est bien le fait exclusif des marxistes de Moscou et de l’IC ! Concernant la politique d’alliances, le Komintern reprend les suggestions de Ferrat. Non seulement il recommande de «conserver le comité européen de Front populaire» et d’inclure la lutte contre le régime de l’indigénat dans ses revendications, mais il préconise de «constituer parallèlement un comité de front unique des organisations arabes, en accordant l’initiative de sa création aux nationalistes». Concernant les revendications, il va plus loin que la proposition de Ferrat puisqu’il demande d’élargir «la plateforme du comité arabe en incluant le mot d’ordre de lutte pour l’indépendance de l’Algérie».
À la fin de l’année 1935, la tâche du PC SFIC est donc triple en Algérie : fonder en secret un parti communiste algérien, orienter le front populaire européen de façon à promouvoir les «droits» politiques des «indigènes» à 96% analphabètes et organiser un front uni arabe musulman qui mette en avant le mot d’ordre d’indépendance. André Morel dit Ferrat peut être satisfait : il a obtenu gain de cause auprès du Komintern. En Algérie, il a réussi à maîtriser les problèmes d’organisation en mettant en place un tandem qui fonctionne : depuis son retour de Moscou, Ouzegane se charge de l’organisation du front arabe et du recrutement d’adhérents musulmans, tandis que Barthel s’occupe du front antifasciste et du recrutement de volontaires pour la guerre d’Espagne. Mais Ferrat parviendra-t-il à convaincre la direction du PC SFIC du bien-fondé de ses initiatives et surtout à surmonter son aversion personnelle pour la nouvelle ligne politique de son parti ? En novembre 1935, Ferrat fait part à la direction de la SFIC des réserves que lui inspire le projet de lois sur l’interdiction des ligues factieuses. Ces lois lui paraissent à la fois inopérantes contre les ligues d’extrême droite et dangereuses pour la survie d’organisations «anticoloniales» comme l’ENA (Je rappelle encore une fois que l’Algérie n’était pas plus une colonie que la Corse étant répartement Français. Il s’insurge surtout contre le fait que le programme du Front populaire alors en négociation ne contient aucune revendication en faveur des peuples colonisés. Il demande à la direction de son parti d’y inclure des demandes concernant les colonies. En vain. Le 11 janvier 1936, la SFIC signe avec la SFIO, le parti radical, des syndicats et des associations le programme du Front populaire, qui se borne à prévoir la constitution d’une commission d’enquête parlementaire sur la situation politique dans les colonies. Dix jours plus tard s’ouvre à Villeurbanne le VIIIe congrès du PC SFIC. Ferrat doit constater que le manifeste du congrès ne mentionne la question coloniale que de façon indirecte, en affirmant la nécessité de défendre la paix et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. De toute façon l’Algérie n’était pas une colonie. Lors de ce congrès, auquel Ouzegane assiste aussi, Ferrat préside la commission coloniale et présente en séance plénière son rapport sur la question coloniale qui est approuvé à l’unanimité : décision est prise de réunir un congrès constitutif du Parti communiste algérien et de constituer un «vaste front national libérateur du peuple algérien», comme Moscou l’a expressément demandé. Il est réélu membre du Comité central, mais apprend au dernier moment qu’il ne fait plus partie de l’instance de décision suprême du PC SFIC. Thorez l’en informe, en passant, au moment de monter à la tribune pour annoncer la nouvelle composition du bureau politique. Comme excuse, il lui fera ensuite valoir qu’il était nécessaire de réduire le nombre des membres du bureau politique. Ferrat reste dirigeant de la Section coloniale et aucun reproche ne lui est adressé à ce sujet. Le parti lui renouvelle officiellement sa confiance dans le domaine colonial, même si, à la suite du congrès, sa direction «refuse une fois de plus d’inclure dans le programme du Front populaire la moindre revendication des peuples colonisés» et même si toute trace de sa présence et de son rapport au VIIIe congrès seront par la suite supprimés. Dans l’esprit de Ferrat, le point de rupture est atteint. Fatigué de louvoyer, il tranche le nœud gordien. Il décide de faire le procès de la politique du parti devant le comité central, tout en accélérant la création du parti communiste algérien.                                                                                Dès le 7 février 1936, «des communistes algériens et kabyles défenseurs des indigènes» envoient un projet de programme d’action du PCA à Moscou qui ne porte pas la marque de Ferrat. Dans ce document qui prend la forme d’un manifeste, ils dénoncent les formes d’oppression sociale, politique et culturelle des Algériens et précisent leurs positions, notamment en termes d’alliances : «Le colonialisme dit que nous sommes des "nationalistes", des "anti-français" et des "vendus à l’étranger". Beaucoup de leaders bourgeois indigènes te disent que nous sommes un parti européen et que les musulmans n’ont que faire du communisme et n’ont pas besoin d’un parti communiste. Nous ne sommes ni des nationalistes, ni des anti-français, ni des antisémites. (…) Notre doctrine, notre Parti ne sont pas, comme le disent certains, inaccessibles et incompatibles à notre peuple musulman. (…) Notre PC non seulement respecte la liberté de pensée, ne vexe aucune foi religieuse, défend la séparation du culte musulman et tous les autres cultes de l’État français, revendique la liberté de prêche pour les Oulémas réformateurs, ouvre ses rangs à tous les travailleurs, musulmans ou autres, et est hostile à quiconque en son sein reproche à tel ou tel de ses membres sa foi religieuse».                                                                                                 Si leur but ultime est le communisme, ils aspirent dans l’immédiat à la «libération du joug de l’impérialisme et du féodalisme, autrement dit à la révolution agraire anti-impérialiste ou bourgeoise démocratique».                           Leur programme d’action est un véritable salmigondis de mensonges, d’amalgame hétéroclite, oscillant entre un projet plus ou moins révolutionnaire et des revendications allah va comme j’te pousse de type social-démocrate. Il prévoit ainsi la confiscation sans rachat de toutes les terres, «qui seront répartis entre fellahs pauvres, khammès [métayers] et ouvriers agricoles pour en faire une exploitation collective ou bien individuelle». Il envisage la dissolution de «l’armée et de la police impérialistes», l’armement général de tous les ouvriers et paysans (Armement humaniste et pacifiste bien sûr), et la création d’une armée rouge ouvrière et paysanne (particulièrement pacifiste et démocratique), et, en même temps, la mise en place d’une assurance chômage, la diminution des impôts et la journée de sept heures de travail (avec la semaine des 4 jeudis et le petit Mahomet soviétique en prime). Aujourd'hui un sectateur de Mahomet face à l’ultra gauche marxiste culturelle, communiste et trotskiste découvre la triste réalité ; il était temps, mais il faut dire qu’à l’époque dans les départements d’Algérie, l’illettrisme était la règle, les statistiques publiée par le gouvernement général de l’Algérie en janvier 1956 faisaient état, pour la population musulmane, de 94 % d’analphabètes parmi les hommes et de 96 % parmi les femmes.  A peine 20 % d’enfants d’indigènes musulmans étaient scolarisés pour 90% chez les Européens et les Juifs.  A l’université d’Alger, la seule d’Algérie, il n’y avait en 1938-1939 qu’une centaine d’étudiants musulmans, et, en France, guère plus de 1500. En 1954, malgré un net progrès, il n’y avait qu’environ 1200 étudiants musulmans algériens dont un peu plus de la moitié à Alger, qui suivaient surtout des études formant à des professions libérales comme médecins ou avocats qui les mettraient dans une situation de relative indépendance par rapport à l’administration. En 1954 donc, on comptait seulement quelque 600 Algériens musulmans pour 5000 étudiants en Algérie, les universités françaises n’ayant formé à cette date qu’un seul architecte et un seul ingénieur algérien des travaux publics. Le 7 février 1936 lorsque de soi-disant «communistes algériens» et de soi-disant «kabyles» s’affirmant «défenseurs des indigènes», s’adressent aux indigènes ils ne peuvent être compris qu’au mieux par 5 ou 6 % d’individus essentiellement des hommes. Notre mahométan d’aujourd’hui, réalise qu’un musulman n'a pas sa place dans ce genre de parti politique. Les marxistes de tous styles essayent de s'accaparer les «jeunes de banlieue» en nous disent-il : «les flattant sur certains points comme l'anti-sarkozysme et le conflit israélo-palestinien» (soyons clair, ces gens-là flattent les petits «jeunes de banlieue» musulmans par le coté antisémite qu’ils développent de concert, pour preuve, il est notoire qu’aujourd’hui le MRAP, petite section de la nébuleuse antisémite du Parti Communiste distille de la haine des juifs). Cependant notre coraniquateur (néologisme pour mahométiste. Il est bon de savoir aussi que le mot «Mahométisme» est attesté au XVIe siècle et est utilisé, en 1626, sous la forme mahumetisme, dans l'Histoire universelle d'Agrippa d'Aubigné) déclare  qu’il ne faut jamais oublier qu'ils ont toujours combattu et critiqué les dit-il : «authentiques et nobles résistants du Hamas» (taxés, comme toujours, d'affreux intégristes), du Hezbollah ainsi que l'Iran. Là il est bien certain que je laisse entièrement la responsabilité de ses propos à notre bon mahométiste qui semble en connaître un rayon en mahométorique. Mais je soutiens ses propos suivants : Ils soutiennent ponctuellement les peuples arabes en lutte, mais pour une raison : imposer des régimes laïcs et si possible trotskystes (de toute façon marxistes), et surtout pas musulmans. On le voit pour les révoltes d'Egypte et de Tunisie : soutenant ces mouvements, ils n'arrêtaient cependant pas de marteler que c'est une «révolte anticapitaliste, non religieuse» (qu’est-ce que tu veux mon zami quand on est menteur c’est pour la vie). Notre excellent mahométan poursuis en disant justement : Il ne faut pas être dupe : pour eux, les banlieues regorgent de «prolétaires» qui pourront un jour être mis au service de la «révolution anticapitaliste» sous les ordres et le commandement des dirigeants trotskystes (ou marxistes culturels, communistes stalinien ou même Maoïstes, oui même chez les jaunes rouges mais là avec les niakoués Maos la chanson une fois au pouvoir n‘est plus la même pour les muslim’s, c’est droit vers le camp de rééducation ou direct la case prison sans toucher les vingt mille Franc. Leur existence est désormais officielle. Alors que la «communauté internationale» s'indigne très modestement de la présence de camps de «rééducation» idéologique pour bons musulmans dans le Xinjiang, la Chine a décidé de les légaliser. Cette province, où vivent quelque 14 millions de musulmans, a introduit dans sa réglementation de nouvelles clauses autorisant les gouvernements locaux à «éduquer et transformer» les personnes censées être influencées par l'extrémisme (comprendre le Coran) via des «centres de formation professionnelle». Ce vaste programme d'enfermement et de lavage de cerveau rappelle les pires heures du communisme maoïste. Que la république Française laïque ne fasse pas la même chose, quel dommage ; à quand le grand «nettoyage culturel». A quand les musulmans contraints de manger du porc et de boire de l'alcool. En chine communiste une soi-disant «culture» est criminalisée. Certains responsables locaux utilisent un langage rigolo pour décrire le but de la détention, comme «éradiquer les tumeurs» ou pulvériser des produits chimiques sur les cultures pour tuer les «mauvaises herbes». Revient Léon (Trotski) j’ai les mêmes allah maison ! D'après les témoignages recueillis par les ONG (Origine non garantie) et par la presse, les détenus subissent un terrible lavage de cerveau. Le but est de les obliger à renoncer à l’Islam (soumission), en les forçant à chanter les louanges du Parti communiste chinois (PCC) et dénigrer l’Islam et le fait d’être musulmans. Parallèlement, les autorités communistes chinoises ont lancé une campagne contre la nourriture halal dans la ville d'Urumqi, la capitale régionale. Sous la pression du Parti communiste, les fonctionnaires municipaux ont dû s'engager, sous serment, à ne pas en consommer. «Je crois au marxisme-léninisme. Je lève l'étendard rouge et combats jusqu'au bout la mode du halal, ferme dans ma croyance, et même jusqu'à la mort», proclame ce serment). Un outil au service de la lutte des classes, point. Mais il ne faut pas s'y tromper : idéologiquement, ils représentent l'inverse de l'Islam, pour les deux points que j'ai exposés plus haut. Ce musulman, et d'autres, commencent à comprendre le piège, c'est une bonne chose. Mais la prise de conscience doit être élargie et il faut quitter le navire en bloc, pour le peu de musulmans qui croient encore aux «bienfaits» de ce parti (ou à ses avatars socialistes). Pour ce qui est la lutte anticapitaliste et anti-oligarchique : les musulmans le sont, à n'en pas douter, et n'ont pas besoin de l'idéologie bolchévique pour l'être. Car le capitalisme est, comme le communo-bolchévisme, une forme de matérialisme (la seule différence étant les modalités de redistribution des biens matériels, les modes de production et de propriété) : tous deux placent comme seul horizon du bonheur humain la possession de biens matériels (faites bien attention, vous allez là apprendre quelques petites choses fondamentales sur l’Islam). Ce qui est cocasse et révèle les affinités entre ces deux doctrines, c'est que la Révolution bolchévique fut financée par... des banques capitalistes américaines, notamment celle des Warburg, une famille israélite (Tiens pendant qu’on y est, une petite louche d’antisémitisme). Les musulmans sont radicalement opposés à ce capitalisme, et ce, au nom de leurs références propres, de la morale et de l'équité prônées par Allah dans le Saint Coran. L'Homme peut créer des richesses, mais en ayant systématiquement à l'esprit que sans la permission d'Allah, ceci ne serait pas possible ; il doit penser avant tout à son Salut, à accomplir le bien et bannir le blâmable ; à partager ses richesses ; et rester humble face aux bienfaits dont Allah l'a comblés. Et surtout, l'Islam prohibe l'usure, qui est au coeur du système oligarchique capitaliste. Tout ceci nous suffit amplement, en tant que principes, pour lutter efficacement contre les idéologies mortifères et sataniques que sont le capitalisme, mais aussi le matérialisme dialectique des trotskystes (sans oublier le communisme et le socialisme).         Le projet de programme d’action du PCA envoyé à Moscou le 7 février 1936 des «communistes algériens et des kabyles défenseurs des indigènes» ne soulève pas la question du statut à venir des Français d’Algérie. Cependant, en proposant de favoriser l’enseignement de la langue arabe «en la rendant officielle dans tous les rapports», il tend à les exclure du projet futur. À ce moment, il n’est pas question d’évincer les Français de souche du PCA. Seuls des quotas sont imposés pour qu’ils soient en minorité. En mars 1936, «l’élément européen dépasse (toujours) l’élément arabe» qui en bon musulman s’en bat les babouches de l’idéologie marxiste allah con ! Concernant l’avenir des départements d’Algérie, des divergences de taille se font jour. Ferrat et les communistes en Algérie prônent la séparation et l’indépendance à moyen terme. La direction du PC SFIC entretient le flou sur ses intentions afin, d’un côté, de ne pas froisser ses patrons de l’IC et le Komintern et, de l’autre, de rester en cohérence avec le Front populaire. Les socialistes se posent en défenseurs de l’assimilation totale. Quant aux dirigeants de l’ENA, qui ont adhéré au Front populaire dès ses débuts, ils s’en disent déçus avant même son arrivée au pouvoir. Ferrat passe à l’attaque le 2 avril. Il dénonce devant le comité central du PC SFIC la «politique de l’union de la nation française», qu’il qualifie d’«opportuniste», en critiquant l’attitude du groupe communiste à la Chambre des députés, qui s’est abstenue lors du vote des crédits de guerre. Son rôle dans la revue Que faire?, est éventé par une taupe infiltrée. Sa rupture avec le parti s’accélère après la victoire du Front populaire aux élections législatives du 3 mai 1936. 72 communistes sont élus députés sur un total de 608 sièges, la SFIO remportant quant à elle 147 sièges. Léon Blum est chargé de constituer le premier gouvernement. Le PC SFIC et la SFIO n’ayant pas recueilli la majorité des voix, il exclut la mise en œuvre de réformes socialistes, se bornant à vouloir appliquer le programme de Front populaire. Le 25 mai, Ferrat revient à la charge lors d’une autre réunion du comité central du PC SFIC. Alors que les grèves et les occupations d’usine ont déjà commencé, il demande à son parti de rompre son alliance avec la SFIO et de prendre la tête du mouvement social qui agite le pays. Il critique, en même temps, le peu de changements intervenus dans les colonies. À la fin du mois de mai, Thorez lui remet en main propre un télégramme de Georgi Dimitrov, le secrétaire général du Komintern, qui le convoque à Moscou. Ferrat refuse de s’y rendre. Le 4 juin 1936, Blum est nommé président du Conseil. Le PC SFIC le soutient sans participer au gouvernement. Certains députés communistes sont en première ligne sur les questions coloniales. Nouvellement élu député, Henri Lozeray devient vice-président de la Commission de l’Algérie et des Colonies à la Chambre. Typographe à Saint-Denis au début des années 1920, il a été avec Jacques Doriot l’un des pionniers de l’action antimilitariste et anticolonialiste au sein des JC. Entré en janvier 1925 au comité central du PC qui lui a confié les affaires coloniales, il a été emprisonné pendant deux ans à la prison de Barberousse d’Alger. En 1931, il est tombé en disgrâce dans le cadre de l’affaire Barbé-Celor, à laquelle Ferrat n’était pas étranger. Le 7 juin 1936, le jour même où sont signés les accords de Matignon, se réunit à Alger le premier Congrès Musulman à Alger souvent dit Congrès Musulman Algérien, organisé conjointement par l’Association des Oulémas, la Fédération des élus musulmans, la SFIO et la «région algérienne» de la SFIC (La SFIO et la SFIC des musulmans ?) et de la politique du «front anti-impérialiste» défendue par Ferrat, même si la revendication d’indépendance a été mise sous le boisseau et que l’ENA a refusé d’y participer. Libéré sur décision du Front populaire, Boukortt, qui officiellement est toujours le responsable du bureau régional du PC, rentre de son exil forcé dans le Sahara le jour de l’ouverture du Congrès Musulman à Alger. En montant à la tribune pour prendre la parole, il reçoit une ovation. Trente ans plus tard, il se souviendra de cet événement comme d’un moment «historique», empreint «d’un enthousiasme indescriptible». Pour lui, «la passivité apparente du peuple algérien n’était plus qu’un souvenir», «la houle populaire qui avait déferlé à l’occasion du congrès» ayant «balayé ce préjugé». Également présent, Ouzegane entre au bureau du Congrès Musulman.                                                   Au même moment à Paris, Ferrat poursuit son offensive. Alors que le PC SFIC cherche à briser les grandes grèves, estimant que les accords de Matignon constituent une victoire suffisante, il prône une radicalisation du mouvement social. Sachant ses jours comptés au PC SFIC, il abat ses dernières cartes. Le 10 juin, lors d’une assemblée d’information sur les accords de Matignon, Jacques Duclos le prend à partie, puis l’empêche de s’expliquer en le faisant évacuer de force de la salle. Le 13 juin, le Comité central du PC SFIC se réunit pour statuer sur son cas. Marcel Gitton, le secrétaire à l’organisation, qui pèsera de tout son poids pour rompre l’alliance des membres du Parti communiste indochinois avec les trotskistes vietnamiens de Saigon l’année suivante mène la charge : il lui demande de se repentir sous peine d’être exclu du Comité central. Sans en faire le point central de son argumentation, Gitton estime que «les conceptions de Ferrat comme responsable de la section coloniale ont entravé, dans les colonies, l’union indispensable des travailleurs indigènes et européens, et en Algérie en particulier, la réalisation du Front populaire». Ferrat accepte toutes les critiques, sauf celles concernant la question coloniale. Il met en demeure la direction de son parti de fournir un seul document prouvant qu’il a «mené une politique entravant l’alliance des travailleurs européens et indigènes». Bien plus tard, il notera non sans une pointe de fierté : «On ne m’a rien apporté et on ne pourra jamais rien m’apporter de pareil». Le comité central de la SFIC se prononce à l’unanimité en faveur de son exclusion par un vote à main levée (Gaston Monmousseau s’est glissé à l’extérieur pour ne pas avoir à voter)  Le 7 juillet, l’Humanité publie une résolution l’accusant de sectarisme et de trotskisme. Il apprend peu après son exclusion définitive du Parti SFIC. Le Parti communiste algérien en faveur duquel Ferrat a tant œuvré voit le jour lui à l’issue d’un congrès fondateur qui se tient les 17-18 octobre 1936 en présence de Gitton, arrivé de Paris, et de 200 personnes, venues de toute l’Algérie, dont 62 délégués indigènes, 67 délégués européens dont 6 femmes. Il remplace la «région algérienne» de la SFIC et rassemble, à ce titre, quelques militants arabes et kabyles, mais aussi des militants «européens». Les premiers dirigeants du PCA adoptent des positions assimilationnistes qui sont aux antipodes de celles défendues quelques mois auparavant, notamment dans le manifeste envoyé à Moscou en février 1936. Ainsi, le 3 novembre 1936, Boukortt, Ouzegane et  Jean Chaintron sous sa fausse identité de Barthel écrivent aux dirigeants du Parti la SFIC à Paris pour leur demander de soutenir publiquement le projet Blum-Viollette : «Ce projet est certes dérisoirement timide, qui n’accorde le droit de vote qu’à 25 000 indigènes seulement. L’Étoile Nord-Africaine et nos gauchistes trouvent là matière à hurlements et repoussent tout simplement cette réforme, non sans réclamer comme revendication immédiate la suppression du Gouvernement général et la constitution du Parlement algérien… Quant à nous, tout en soulignant l’insuffisance du projet, nous pensons qu’il faut l’accepter, tout en poussant pour obtenir davantage».                                   La fondation du Parti Communiste Algérien ou Maurice Audin était cadre est bien sûr l’œuvre d’un système marxiste-léniniste, celui de l’Internationale Communiste, du Komintern, auquel tous les partis communistes sont liés à des degrés divers par leur matrice originelle, leur corpus idéologique et leur histoire. Le PCA est aussi le fruit d’une collaboration, épineuse et fructueuse à la fois, entre des cadres communistes français formés à Moscou, une vraie maffia d’activistes révolutionnaires soigneusement cachés ne faisant pas partie de l’appareil et étant le verso de la face officielle du Parti et de jeunes militants algériens un vrai fléau social qui avaient soi-disant  l’«anticolonialisme» chevillé au corps. Mais c’est surtout l’œuvre d’un homme qui rompt avec la logique bureaucratique pour mener à bien la tâche qui lui a été confiée. Léniniste convaincu, Ferrat répugne à sacrifier la «révolution mondiale» et la «libération des peuples opprimés» à la sécurité de l’Union soviétique. Comme bien d’autres avant lui, il refuse de croire, à partir d’un certain point, que pour servir la cause, il faut d’abord et avant tout soutenir le système. Il perd confiance en son église sans perdre la foi, ni se défaire de l’ethos du bolchevique. Sa crise de conscience commence après l’accession d’Hitler au pouvoir. La répression des communistes allemands, qui intervient six ans après le massacre des communistes chinois, lui décille les yeux sur l’efficacité du Komintern, la clairvoyance des dirigeants soviétiques et la servilité complice de Thorez. La rupture avec le parti sera lente et progressive car elle implique un arrachement à soi, tant son engagement a été précoce et total. À cet égard, la politique qu’il a menée en Algérie en 1934-1936 a sans doute eu aussi une fonction cathartique.                                                                       Par ailleurs, s’ils sont formellement indépendants, les dirigeants du PCA dépendent entièrement du PC SFIC sur le plan financier. Privés de toute ressource, ils demandent, dans le même courrier, une aide exceptionnelle au PC, ainsi qu’un financement régulier d’un montant de 8 000 francs par mois, pour couvrir le salaire de deux permanents, payer le loyer de leur local et assurer l’édition de leur journal et l’impression de tracts. Enfin, ils ne peuvent pas s’appuyer sur le mouvement syndical en Algérie qui reste sous la tutelle directe du PC SFIC (petit rappel : Ce parti, né d’une scission majoritaire de la SFIO en 1920, s’est d’abord appelé Parti Communiste, Section Française de l’Internationale Communiste, le PC (SFIC). Et l’on parlait simplement, de la SFIC ou du PC. Le PC n’est devenu F qu’en 1943, à la dissolution de l’Internationale). Condamné à un an de prison pour appel à la violence contre la France, Chaintron dit Barthel quitte l’Algérie et part combattre en Espagne en ce même mois de novembre 1936. Il est remplacé par Robert Deloche, un ouvrier fourreur originaire de la région parisienne plus docile et moins habile que lui (Robert Deloche fait une tournée de propagande en Algérie en 1934 puis au Maroc en juillet-août 1936. Il devient secrétaire adjoint de la section coloniale du Parti Communiste  en octobre 1936, Il succède à la fin 1936 ou en 1937 à Jean Chaintron dit Barthel en tant qu’envoyé auprès du Parti communiste algérien (PCA) constitué en octobre 1936. Il est élu membre du bureau du Parti communiste algérien au deuxième congrès en septembre 1937. Au congrès de la SFIC tenu à Arles du 25 au 29 décembre 1937, Robert Deloche est rapporteur de la commission coloniale. Deloche, est considéré comme étant «la véritable autorité du PCA avec pour rôle d’appliquer les directives du PC et de l’IC». Il accuse Albert Camus d’être trotskiste, ce qui conduit à l’exclusion de l’écrivain par le PC à l’automne 1937. Il revient en France en 1938 et fait des tournées en Algérie en 1939. Les articles de Robert Deloche publiés par les Cahiers du Bolchevisme et La Lutte sociale attaquent les mouvements nationalistes, notamment le Parti populaire algérien de Messali Hadj et le Néo-Destour tunisien). La politique initiée par Ferrat est abandonnée. Le nouvel instructeur joue les censeurs, juge des torts et des mérites, attribue les fonds de façon discrétionnaire. Nommé numéro deux du PCA en décembre 1937, au cours du IIe congrès du PCA, Deloche écarte Ouzegane, jugé trop proche de Ferrat, et relègue Boukortt, le Premier secrétaire, à un rôle subalterne. Au plus fort des procès de Moscou et de la purge du Komintern, il s’attache aussi à démasquer les trotskistes et à débusquer les «éléments antisoviétiques». D’après des sources policières, le PCA compte, à la fin de l’année 1937, 5 000 membres, dont 2 000 musulmans. Dans les années suivantes, il ne parviendra pas à endiguer la concurrence politique, que ce soit la montée des courants nationalistes algériens ou le succès du Parti populaire français (PPF) de l’ex camarade Doriot.  Les premiers dirigeants arabes du PCA finiront par suivre la voie tracée par Ferrat. Boukortt rompra définitivement avec le communisme soviétique à la fin de l’année 1939, peu après la conclusion du pacte Hitler/Staline dit aussi Ribbentrop-Molotov ou Germano-soviétique (les deux faces de la même pièce. Les Nazis étaient des Socialistes. Monsieur le Docteur es-lettre Goebbels dira : «Nous sommes contre le marxisme, mais pour un vrai socialisme ! Nous sommes pour le premier État national allemand de nature socialiste ! Nous sommes pour le Parti national-socialiste des travailleurs allemands ! »). Ouzegane, emprisonné au début de la guerre, dirigera le PCA du mois d’octobre 1943 jusqu’à son éviction en 1946. Définitivement exclu en avril 1947, il s’engagera par la suite aux côtés du Front de Libération nationale et manifestera sa vie durant une vive acrimonie à l’égard du PC SFIC et du PCA. 



Vous venez de lire le troisième chapitre de l’affaire Audin. Audin traître à la France, terroriste rouge complice de crime contre l’humanité comme tout bon communiste. Vous voulez lire le Chapitre 4 ? : Cliquez ici. Avec 12 balles pour Maurice vous saurez que la fameuse «affaire» Maurice Audin traître communiste avait commencé avec la fameuse «Bataille d’Alger» qui n’en était pas une.



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